Journée de calme (Floyd)

Journée de garde à l’hôpital aujourd’hui et c’étais pas plus mal. Cette semaine je ne mettrais pas les pieds à la salle d’entrainement car cela était organisé comme ceci et c’étais pas plus mal, cela m’éviterais de croiser mon frère et ses mains bien abimés à cause de moi. Cette histoire me touchais plus que je ne voulais bien le laisser paraitre mais j’étais plutôt doué pour masquer ce que je ressentais, j’avais appris à faire cela depuis assez longtemps. En fait à partir du moment où j’avais compris que ce que je ressentais pour Lukas n’étais pas correcte je m’étais forgé une carapace et dressé pas mal de forteresse autour de moi pour éviter qu’on comprenne ce que je ressens. Le seul qui me lisait un peu trop facilement était Lukas à mon grand désespoir. Il savait où taper pour faire mal et seulement avec ses mots et son attitude de connard bien froid. C’est aussi pour cela que le fait que je soit à l’hôpital en ce moment me permettais qu’il ne comprenne pas à quel point l’agression que j’ai subit ma touché.

Tout le monde était un peu trop gentil avec moi et j’avais plusieurs fois demandé à ce qu’on me traite comme avant qu’il m’ait eu comme patiente. Je sais tres bien que ce n’est pas tres agréable de devoir gérer une urgence quand c’est un collègue qui est sur le brancard. J’étais arrivé inconsciente et je sais que certains avait du bosser en gérant leurs émotions un peu plus forte. Quand on connaît la personne qui est inconsciente devant nous c’est toujours plus compliqué. Je sais aussi que cette agression aurait pu me causer plus de complications que j’avais eues et cela faisait que mes collègues était un peu trop gentil envers moi, je ne pouvais pas leur en vouloir mais cela m’embêtais car je n’avais aucune envie qu’on me prenne en pitié parce que j’avais subit cette agression. Enfin bref un peu le bazar dans mon esprit.

Ce matin mon résident m’avait assigné aux consultations de suites des urgences pour ne pas que cela soit trop intense au début de ma reprise. J’avais râlé mais je n’avais pas eu le choix. C’était plus calme ici et même si cela faisait du bien j’aimais bien aussi l’adrénaline des urgences, l’ébullition des solutions à trouvé qu’un cas critique arrivant aux urgences engendre, enfin bref aujourd’hui j’allais pouvoir reprendre tranquillement. J’enchaine donc les suites de fracture, la vérification de consolidations. J’appelle les gens les uns après les autres en fonction des dossiers qu’on m’a classé en ordre de rendez vous. Je lis le prochain dossier que je prends et je souris en cherchant le jeune homme que je connais dans la salle d’attente. Je prends la parole et dis. Mr Marshall s’il vous plait. Je l’entends se lever et lui sourit en croisant son regard. Une fois arrivé face à moi je l’invite à ma suivre dans un box tout en rajoutant. Qu’est ce que tu t’es fait encore ? Je l’invite a entrer et ferme la porte de l’endroit ou je dois m’occuper de lui et lui propose de s’assoir sur le brancard en posant son dossier et en le parcourant des yeux.

Ses derniers temps il n’y avait vraiment que quand je bossais aux urgences que je me sentais légère, l’espace de mes gardes j’oubliais l’angoisse qui me rongeait et je n’avais pas peur de mes réactions. Lukas avait peut être raison mon stage à la salle n’était peut être pas vraiment une bonne idée mais plutôt crevé que de lui avouer. Quand j’étais la bas j’avais beau me concentrer le fait de croiser son regard ou de le voir s’entrainer me perturbais beaucoup plus que je ne le laissais paraitre. Enfin bref, aujourd’hui j’allais croiser des gens que je ne connaissais pas et que je pourrais aider donc cela était pile ce qu’il me fallait. Je savais que je devais avoir une sale tête par rapport à d’habitude car j’avais eu le droit à des questions de certains de mes collègues mais comme à mon habitude j’avais revêtu mon sourire de façade et ceci semblait marcher.

Je demande donc aux patients de me suivre les uns après les autres jusqu'à ce que je me retrouve face à un jeune homme que je voyais souvent pour des maladresses. Il était plutôt agréable avec moi et j’aimais bien discuter avec lui pendant ses soins. Il n’y avait pas de prise de tête et les discussions étaient plutôt légère entre nous pile ce dont j’avais besoin cet aprèm. Je pose mon regard sur lui une fois qu’on est tous les deux dans le box et sourit en entendant sa réflexion et finis par lâcher. La maladresse est un trait dominant chez toi on dirait, rappelle moi de me méfier de cela la prochaine fois qu’on se croise. Je le taquinais mais c’était dans ma nature et ce n’étais pas méchant, il le savait très bien.

Je pose donc son dossier et m’approche de lui. Je commence par enlever son pansement et par examiner la plaie. J’écoute ce qu’il me dit et n’y crois que moyennement, une plaie peut vous apprendre beaucoup de chose et je comprends bien que ce qu’il me dit ne correspond pas trop à ce que je vois. Je prends mes gants puis lève à nouveau mon regard vers lui et finis par lâcher. Tu leur a dis ca aussi la première fois que tu es venue ? Je ne veux pas le mettre mal à l’aise mais ma spontanéité m’a fais parler un peu trop vite. Je me racle la gorge en détournant le regard et en préparant mon plateau pour enlever les sutures. T’as pas à te justifier désolé j’aurais du me taire. Je m’approche donc vers lui avec tous ce qu’il faut puis commence à regarder ses points pour voir si je peux bien tout enlever. Pas de douleurs particulières autour de la plaie ? Apres avoir tout examiné je relève mon regard vers lui et esquisse un léger sourire et finis par lâcher. Ta une sale tête Floyd t’es sur que ca va ? M’occuper des autres me permettais de m’oublier moi et cela me convenais très bien surtout en ce moment.