A weird roadtrip (Lyam)

J'avais reçu le texto de Jade en début de semaine. Ça bousillait mes plans un peu. J'avais envie de découvrir les endroits qu'Adrian m'avait si gentiment envoyé. Oh j'aurais pu protester et trouver une excuse bien bidon pour pouvoir en profiter mais connaissant Jade, elle ne m'aurait pas lâcher la grappe… comme quoi on était un peu trop pareilles. Elle m'avait dit de préparer mes bagages et de mettre dedans ma plus belle robe de soirée. Je fouillais ma penderie et tombait sur ma robe rouge… la seule robe de soirée que j'avais. Je l'avais rangée loin dans le fond pour ne plus la revoir ceci me ramenant trop de mauvais souvenirs. J'étirai les doigts et approchai le cintre laissant glisser mes doigts sur le tissu fin, sur la tulle vaporeuse du bas. Elle m'avait coûter une blinde en plus! Je sorti l'étui de voyage et disposai de la robe dedans ainsi que les souliers. Je fis donc mon bagage pour le week-end, c'est à dire une grosse valise… fille oblige que voulez-vous! Elle voulait que je la rejoigne à l'aéroport refusant de me dire pourquoi. Pourquoi elle faisait tant de mystère sur un destination inconnue? J'avais mon passeport dans mon sac à main, un livre pour passer le temps quelques babioles que je pourrais avoir besoin. Parce que même la durée du vol elle n'avait pas voulu me le dire… elle savait que j'allais vérifier sur internet sans doute. J'avais pris les disposition nécessaire au boulot pour un remplacement pour le vendredi et le lundi. Donc à la fin des classes je saluai mes petits étudiants de la main, mangeai rapidement, pris un long bain et me couchai tôt. ***************** - Vous avez votre billet? - Non c'est ça le problème, mon amie est supposée m'attendre avec les billets. Il n'y a pas un endroit où je peux attendre pour être près de la porte d'embarquement? dis-je inquiète à deux doigts de la crise de panique. Son doigt vernis de rouge me pointa la salle d'attente le tout avec un air dur et sévère me faisant sentir comme une gamine. Un petit merci et je pris place sur les sièges de plastique peu confortable sirotant mon café tiède - presque froid même - d'un air boudeur, une moue pas du tout invisible alors que tapotait mon sac à main des doigts. J'espère que ce n'était pas un de ses coups fourrés où elle me faisait attendre comme une conne pour me dire qu'on ne partait nul part. Non Jade pouvait être peste mais pas à ce point quand même. Je me levai et marchai pour tenter de calmer ma frustration et mon impatience. Je sortis mon téléphone pour lui texter un "Ou tu es vilaine?" pour avoir la réponse "J'arrive bientôt!" Je poussai un soupir ragueur et me frottai le front. Pourquoi je sentais que c'était un plan à deux balles et que j'étais entrain de m'empêtrer dedans comme une novice? Je faisais les cent pas marmonant dans ma langue mon mécontentement, des plans de vengeance, mon impatience mais finit par me laisser tomber sur ma chaise ma tête appuyée sur le dossier fixant le haut plafond. C'est à ce moment que je réalisai que je n'avais jamais pris l'avion avant. Que c'était la première fois… mon baptême de l'air. - Vous n'avez pas l'air d'aller mademoiselle… Je tournai la tête vers un homme aux cheveux grisonnant, aux yeux noisettes et au sourire bienveillant. À ses côtés une dame du même âge, coquette, bien habillé me regarda inquiète. Je me redressai lentement me sentant mal à l'aise. - Ça va. Une amie qui m'a dit de me pointer ici et elle est en retard visiblement. Le hic c'est qu'elle a les billets, génial non? Rapidement il s'avéra que c'était un gentil petit couple qui allait s'envoler pour aller voir leur fille en Saskatchewan au Canada. ILs étaient adorables! Tout simplement mignons même. Marié depuis près de 50 ans, toujours amoureux. Captivé par leur récit j'étais tourné vers eux assise en indien, enfin je tentais et j'étais subjuguée, emporté par leur récit d'un autre temps. Ils c'était rencontré à une fête du village où ils étaient et Cecilia trouvait Thomas arrogant, suffisant même. Mais c'était pour mieux l'impressionner, l'approcher. Je souriais en les écoutant, mon menton appuyé dans ma main riant parfois doucement, parfois aux éclats. Ils étaient magique! Ils avaient fait disparaître ma mauvaise humeur tellement il était attendrissant. J'éclatai de rire quand ils que leurs amis les appelaient le couple "Simon and Gartfunkel." Elle Cecilia, et lui Thomas Robinson. C'est en ouvrant les yeux yeux que je vis Lyam. Je resta interdite une seconde le regardant, enfin détaillant ses épaules sous sa veste, sa carrure, sa tignasse blonde, son profil droit,  la ligne de ses lèvres un peu pincées. - C'est votre petit copain Mademoiselle? - Euh… non. Un ami. vous m'excusez? Aussitôt je me trouvais sur mes pieds, ma valise en main et prit tout mon courage pour continuer d'avancer vers lui mais j'étais heureuse de le voir car depuis le ranch… le temps ne nous avait pas fait croiser souvent. - Lyam? Euh… Salut. et voilà…. reblote l'idiote que j'étais perdant mes mots. Tu sais pas où est Jade? Elle m'a dit de la rejoindre ici qu'elle arrivait mais… elle est en retard. Elle m'a dit qu'elle m'amenait en voyage et qu'elle avait le billets mais… Je fermai la bouche et soufflai un bon coup avant de relever le regard vers lui et tenter un sourire. Enfin ce n'était pas difficile avec lui et je ne comprenais pas pourquoi… ou je ne voulais pas comprendre. Je me passai une main dans les cheveux et me raclai la gorge. - J'imagine que tu ne le sais pas non plus. C'est alors que je vis les deux billets d'avion dans ses mains et remontai rapidement mon regard vers lui surprise. Ne me dit pas que nous sommes dans un de ses plans foireux? Je posais la question pour la forme en fait car elle ne cessait de me rabâcher que son frère était un mec génial, que nous étions fait un pour l'autre ce queje balayait de la main en disant que c'était qu'un ami. Elle ne m'avait pas fait ça? NOUS avait pas fais ça! Elle savait ce que ça me demandait comme efforts de ne pas succomber? Non elle ne savait pas comme elle ne savait pas pour Adrian.

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A weird Road-trip

J'avais longtemps hésité à prendre les lettres de Lilibeth, regrettant déjà de ne pas pouvoir répondre à la dernière que j'avais reçu ce matin-même. Mais j'étais rentré trop tard pour poster une réponse que je n'avais pas eu le temps de réellement rédiger alors autant attendre mon retour pour également ajouter le récit de cet étrange voyage que je redoutais toujours autant. Ce n'était pas tant le mariage en soi... Ou peut-être que si. Après tout, il était un amer rappel de ma solitude, du fait que, contrairement à elle, je n'avais toujours pas repris ma vie en main. Bien sûr, je savais qu'elle avait un temps d'avance sur moi, que son époux avait d'abord était son amant... J'aurais d'ailleurs dû les détester tous les deux mais c'était impossible car leur amour était flagrant et car je ne pouvais en vouloir qu'à une seule personne de les avoir poussé l'un vers l'autre : moi. Moi qui avait négligé mon épouse, moi qui n'avait pas réussit à lui donner un enfant, moi qui avait fui l'évidence en me réfugiant dans un travail trop prenant... Et moi qui était à présent seul, ce qui était sans doute mieux pour tout le monde.

Car il y avait autre chose qui me troublait à cette veille de départ. Un détail qui m'avait hanté depuis mon bref passage au Ranch avec Frida. Le souvenir de son corps contre le mien, la chaleur de son souffle contre mes lèvres, ses mains frêles sur mon torse... Y repenser m'arrachait encore des frissons et rendait la lettre de Lilibeth étrangement brûlante. Pourquoi me faisait-elle cet effet ? Comment arrivait-elle à me mettre dans cet état où tant de femmes avaient échoué avant elle ? J'avais connu plus brûlant que cette étreinte, plus passionné... Mais rien ne m'avait laissé de souvenir si intense. J'avais envie de voir plus loin, de me risquer à cette aventure mais je n'en avais pas le courage. Sans compter que j'avais maintenant promis à Lilibeth d'être patient... Cette femme semblait également merveilleuse et, en réalité, elle ressemblait à Frida en bien des points. Stupidement, je m'étais même surpris à espérer qu'elles ne soient qu'une seule et même personne... La douceur de ma correspondante dans le corps caliente de la belle Frida... Ne serait-ce pas le mélange parfait ?

Inévitablement, le sommeil ne vint pas, comme trop souvent depuis mon divorce. Allongé au milieu de mon lit trop grand, une main derrière la tête, je passais la moitié de ma nuit à fixer le plafond, le cœur en vrac. Ainsi, quand le réveil sonna, j'étais déjà debout et pratiquement prêt à partir, bien en avance sur le planning. Qu'à cela ne tienne, je ne pouvais pas rester ici au risque de perdre le courage de partir. J'attrapais donc ma petite valise et ma veste puis j'allais attendre mon taxi dehors où je fumais une cigarette sans le moindre enthousiasme. Il était rare que je fume... Mauvais signe ? Non, plus vraiment. C'était un réflexe, une vilaine manie qui me donnait l'impression de me sentir un peu détendu. Une dernière bouffée de tabac puis je sautais dans le taxi qui m'amena à l'aéroport bien trop rapidement à mon goût. À cette heure-ci, la circulation était encore calme et la ville semblait dormir enfin. C'était rare ça aussi mais c'était bien plus agréable qu'une cigarette.

Une fois le taxi payé, je me décidais donc à acheter le journal du jour puis à prendre mon petit déjeuner à l'un des café de l'aéroport. C'était bien plus cher que ça ne devrait l'être mais il fallait bien tuer le temps et tenter de remplir un peu mon estomac trop noué. Connaissant ma sœur, elle n'allait pas être en avance mais nous n'avions pas de gros bagages à enregistrer alors ce n'était pas trop grave. Je surveillais néanmoins mon portable avec vigilance, prêt à la harceler si jamais l'heure devenait trop risquée. Par miracle, c'est elle qui m'écrit en premier, m'annonçant qu'elle était installée dans la salle d'attente proche de l'enregistrement. Je fronçais les sourcils, surpris par son avance et craignant que ce soit un mauvais signe ça aussi. Allait-il neiger à Vegas ? Il était déjà probable que nous rencontrions un peu de neige à Toronto mais là ? Je pris le parti de la faire attendre un peu, terminant mon demi-litre de café en feuilletant les pages sans vraiment les lire. Nous étions en avance après tout, pour une fois que c'est moi qui me faisait attendre !

Finalement, toujours en avance quand même, je pris donc la direction de la dite salle d'attente d'un pas lourd. Plus le temps passait plus j'avais l'impression de me rendre à mes propre funérailles... Le tout dans un pantalon de jogging noir et d'un t-shirt gris uni, le comble de l'élégance. Mais j'aimais voyager confortablement, mon costume étant bien plié dans ma valise où j'avais aussi rangé mes chaussures pour avoir de bonnes baskets au pieds. Vraiment très élégant... J'avais quand même pris le soin de me coiffer un peu histoire de ne pas avoir carrément l'air de sortir de mon lit. Confortable ne voulait pas dire négligé après tout. J'étais propre comme un sous neuf, prêt à assister à ma propre pendaison en tenue confortable. Parfait.

Il y avait du monde dans la salle d'attente et je n'avais pas réellement les yeux en face des trous. J'étais pourtant capable de repérer ma sœur à des kilomètres à la ronde, souvent juste grâce à son simple parfum ou son aura rayonnante. Mais pas de Jade en vue... Ou mon radar n'était pas encore enclenché ? Quoi qu'il en soit, elle ne pourrait pas me rater puisque ma tête dépassait de beaucoup celle du groupe de gens à côté duquel je me retrouvais malgré moi, cherchant à repérer la brunette. C'est alors qu'une voix familière me fit légèrement sursauter. J'avais pourtant ressenti cette présence chaleureuse mais j'avais mis ça sur le compte d'une illusion ou d'un souhait inavoué. Je me tournais avec surprise pour tomber nez à nez avec Frida. Une chance sur un million... Que faisait-elle à l'aéroport elle aussi ? Drôle de signe du destin... Ou peut-être avait-elle simplement déposé Jade ? Elle était si gentille que ce ne serait pas vraiment surprenant en fait. Et Jade était sûrement aux toilettes, demandant à la douce Frida de garder sa valise et de prévenir son aîné. C'était sûrement ça. C'était la seule explication.

« Frida ? Oh... Salut ! » Répondis-je, visiblement dans le même état qu'elle. Mauvais signe cette fois, vraiment ! Et la suite ne fit que me le prouver un peu plus. « Je vais la tuer... » Murmurais-je dans un soupir, les yeux clos et avec un léger secouement de tête. Frida n'eu pas besoin de plus pour comprendre. Et elle était loin du compte en n'appelant ça qu'un plan foireux... « J'en ai bien peur en effet... » Repris-je, rouvrant les yeux pour lui lancer un regard désolé. Je ressortais mon appel, faisant signe à la jeune femme de m'attendre un instant. Je revins bien vite, assuré de notre sort... Quelle merdier, j'allais vraiment la tuer. « Tu n'es pas obligée de venir c'est... C'est au delà du plan foireux, j'en suis réellement désolé. » Annonçais-je, ne sachant plus où me mettre et peinant à rester calme. « Nous devions nous rendre ensemble à Toronto pour... Pour le mariage de mon ex-femme. » Avouais-je, le cœur au fond de la gorge et un de mes poing serré à en blanchir mes phalanges. « Comme je n'avais pas de plus un et que Jade était aussi invitée... Seulement ma charmante sœur tenait à ce que... Je ne sais pas, que je rende mon ex femme un peu jalouse j'imagine ?Et... Et comme je n'étais pas conciliant et qu'il était trop tard pour ajouté une personne sur le vol comme au mariage, elle a fait en sorte de te donner sa place. » Expliquais-je, soupirant une fois ma phrase terminée. J'avais eu l'impression d'extirper une balle hors de ma poitrine en disant ça... Quelle bordel ! « N'étant pas Jade, je dois aussi te préciser qu'elle a... Elle a dit à mon ex que je n'avais pas osé inviter ma petite amie car c'était très récent et qu'elle lui offrait donc sa place de bon cœur. » Ah ben tant qu'à faire hein, autant me mettre dans la merde jusqu'au coup... N'aurait-elle pas pu simplement dire que nous étions amis et que Frida voulait découvrir le Canada ? NON, il avait fallut qu'elle la présente comme étant ma petite amie, nous poussant à jouer le jeu tout le weekend. J'allais vraiment la tuer. « Je peux dire que tu as eu un empêchement de dernière minute ou même que nous avons rompu, je ne suis réellement pas à ça près... »

Avouais-je finalement, le cœur battant étrangement... J'étais en colère contre Jade bien sûr, hors de moi même mais... Mais l'idée de passer le weekend avec Frida me calmait étrangement. Passer du temps avec elle, apprendre à la connaître... J'aurais aimé que ce soit autrement bien sûr. Sans compter qu'elle était absolument parfaite dans le rôle de la nouvelle petite amie magnifique qui ne peut que rendre jalouse l'ex... Trop parfaite même, tellement trop parfaite... Dans quel merdier étions nous entrain de nous mettre ? Vraiment, Jade venait de signer son arrêt de mort...

Parler avec ce couple était un excellent remède à la mauvaise humeur! Au moins comme ça je n'aurais pas envie d'étriper Jade… enfin si mais ça sera plus doux et elle aurait la vie sauve, une chance pour elle tiens. Le couple Robinson était attendrissant de douceur et dans une partie de mon coeur je les enviais, les jalousais un peu même. J'aimerais connaître mo aussi un amour aussi long que le leur sans la fin abrupte d'un coeur brisé. Comme quoi certains avaient la chance de connaître ça au premier regard. D'ailleurs parlant de premier regard Ce fut de voir Lyam qui accrocha le mien. Il était sûrement venu déposer Jade la retardataire ainsi j'aurais un témoin quand j'allais l'étriper de m'avoir fait attendre comme une imbécile. Sautant sur mes pieds, saluant le gentil couple et attrapant ma valise je me dirigeai vers lui. Même en joging et basket il était mignon. Bon j'étais pas mieux habillée non plus, une vieille paire de jean confortable et un sweatshirt datant de l'école secondaire -avec le loge "New Orleans Highschool devant en prime -  parce que, selon les dire de Jade, il allait faire frisquet là où nous allions. Cependant je maudissais ce coeur qui bondissait un peu violemment dans ma poitrine, l'air comprimé dans mes pauvres poumons une fois près de lui. Je lui expliquai la situation espérant qu'il ai une réponse à ma question… enfin jusqu'à ce que je vois les billets dans sa main. J'espérais fortement que je me trompe, que ce n'était pas ce que je croyais. Son murmure m'en fit poussé un exaspérée. Bah tiens! On sera deux à la tuer tiens! Comme il était flic, il aura des trucs pour ne pas qu'on se fasse prendre et camoufler son corps. Je lui fis un sourire gentil et hochai la tête attendant qu'il fasse son appel. Je tirai le mien et lui envoyai un rapide texto "Je te jures que tu vas me payer ça Farwell!" remettant vite mon téléphone dans ma poche. C'est pas possible à la fin! Elle avait pas OSÉ faire ça!! Je sentis mon coeur se serrer en entendant le ton de sa voix, la colère semblant vibrer dans son être et cet aveu avoué qui semblait aussi douloureux que lui arracher le coeur à vif. Bon ok, elle aurait pu juste me dire que c'était pour accompagner son frère à Toronto pour le mariage… de son ex? Il allait au mariage de son ex? C'est juste moi ou je trouve ça vraiment bizarre? Mais je lui fis un petit sourire compatissant, gentil. Mais en même temps Lyam et moi on se connaissaient pas tant que ça non plus je pouvais comprendre qu'il n'ai pas eu envie de m'inviter… surtout avec ce malaise constant qui flottait entre nous. - Elle a dit quoi? dis-je en fronçant des sourcils en entendant l'excuse de merde qu'elle avait donnée. Je roulai des yeux en secouant la tête échafaudant des plans de torture pour Jade la peste. Non mais… C'EST PAS VRAI!!! Ok… je vais la tuer! Vraiment! Je soufflai un bon coup, la moue sur les lèvres, les bras croisés et j'espérais fort pour elle qu'elle n'était pas caché dans un coin de l'aéroport. Cependant ce qu'il ajouta ensuite me donna un coup au coeur. Ah mais… non je ne voulais pas qu'il se tape la honte d'arriver seul en prime!  Je baissai la tête regardant le bout de mes chaussures et mon regard bifurqua sur son poing fermé. Tellement fermé que ses jointures en étaient blanches, ouais bien on est deux en pétards tiens. Je pris une grande inspiration avant de me lancer. - Le truc c'est que j'ai pris congé de mon boulot, j'ai fait ma valise pour le week-end et sorti une robe de soirée selon les directives de ta soeur. Je relevai le regard vers lui, prenant son poing entre mes mains, peut-être parce que je me croyais doté d'un pouvoir quelconque pour le calmer. Je n'ai pas envie que tu serve une excuse foireuse à ton ex. Puis aller à un mariage seul c'est moche un peu non? Calme-toi d'accord? Je faisais des efforts de malade pour paraître normale, que tout était en contrôle alors que… c'était pas le cas malheureusement. Son poing remplissait mes mains, sa chaleur se diffusait dans les miennes me rappelant trop vivement cet après-midi au ranch. Et les jours que j'avais eu à passé en tentant de faire un tri dans mes émotions. Espérant tellement fort que Lyam et Adrian soit le même homme. Mais à chaque fois je me disais que certains trucs ne collait ni à un, ni à l'autre… donc deux personnes différentes. Alors Lyam se retrouvait une fois de plus à flotter entre deux cases floues de mon esprit. - Je te propose quelque chose. Je viens avec toi et je suis ta petite amie pour le week-end ainsi faire une éloge de quel homme formidable tu es de t'avoir laisser filer. On profite de notre week-end et quand on reviens…. Bah on tue ta soeur et on camoufle son corps. Ça te va? finissant ma phrase avec un sourire et relâchant sa main doucement. J'approchai donc ma valise de moi mettant une mèche derrière mon oreille et me passant la langue sur les lèvres. - Puis comme je n'ai jamais pris l'avion, jamais sorti des États-Unis… disons que j'ai envie de faire une pierre d'un coup. En plus tu me dois un verre non? ajoutais-je en relevant le regard vers lui en haussant un sourcil Allez, on va passer un bon week-end tout les deux et promis je dors dans un lit différent comme ça pas de malaise. Ouais bon ça… c'était pas gagné encore il allait falloir travailler là-dessus. On fit donc la file alors que je me demandais dans quel connerie je m'embarquais encore. Ça n'allais pas être trop mal non? Il ne faudrait pas trop que je boive durant ce mariage justement éviter les dérapages. - Il va falloir s'accorder sur le mensonge de notre "couple" ajoutais-je en faisant des guillemets avec mes doigts. Oh! D'ailleurs il fait quel temps à Toronto? Parce que ça non plus elle ne m'a pas dit où on allait. J'avais bien apporté quelque gros chandails, enfin acheté serait plus juste comme j'en avais pas des masses. Il allait falloir que je joue un rôle et ça j'étais plus ou moins à l'aise mais… je pense que je devrais y arriver c'était pas compliqué non?

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A weird Road-trip

J'avais toujours eu des problèmes de gestion de colère, ce n'était pas nouveau. C'est pour cette raison que je m'étais trop souvent battu plus jeune et même aujourd'hui. Rythme cardiaque plus élevé, poings serrés, souffle court... Jade m'avait déjà mis dans cet état mais elle était aussi l'une des rares à savoir me désamorcer. Car c'était tout à fait ce que j'étais dans ces cas là : une bombe à retardement prête à exploser une fois la pression trop montée. Il fallait faire vite, un sourire pouvait suffire, de la part de ma sœur en tous cas, même si elle était la source de ce trouble, je pouvais tout lui pardonner. Peut-être l'aimais-je trop pour mon propre bien ? Toujours est-il que ce coup ci allait être dur à encaisser pour bien plus de raisons qu'elle ne pourrait l'imaginer et que je n'étais prêt à l'admettre... Si seulement Frida avait pu être l'une de mes nombreuses conquête ! Mais non, il fallait qu'elle soit plus... Trop

« Je suis désolé... »

Murmurais-je à nouveau alors que Frida s'insurgeait plus calmement que moi, sourcils froncés. Bon, elle voulait aussi sa peau et je ne pouvais que la comprendre, trop concentré à me calmer pour réellement réagir. J'avais presque les oreilles qui sifflaient tant je me sentais hors de moi... Mais le pire est que ma colère n'était pas uniquement dirigée vers ma sœur, elle était aussi dirigée vers moi. Moi et mon cœur idiot, moi et mes illusions douloureuses. Je m'en voulais atrocement de ne pas arriver à voir Frida clairement, de ne pas arriver à la ranger dans la bonne case, celle à laquelle elle devait appartenir : amie. Simple amie, rien de plus. Hors c'était impossible et le frisson qui me traversa en sentant ses mains sur la mienne ne fit que me le confirmer. Frida n'entrait pas dans cette case mais elle n'allait pas non plus dans celle des simples conquêtes... Il lui fallait donc une autre case, celle qu'une seule autre femme avait réussit à remplir avant elle... Une que je voulais réserver à Lilibeth, sûrement plus par lâcheté que par réelle logique. Éloigner l'échéance, me voiler un peu plus longtemps la face, garder la case vide encore un peu... Lâche.

« Je ne peux pas te mettre dans cette situation. » Soupirais-je, mon regard descendant sur nos main. Je n'avais même pas vraiment entendu la première partie de sa phrase, trop perdu, trop fâché, trop con. « Tu n'as pas besoin de faire ça Frida c'est... C'est ridicule... » Murmurais-je, incapable de faire de l'humour, mon regard remontant dans le sien, plein d'excuses et de gêne sincère. « Je... » Ajoutais-je, n'osant pas lui dire que ça m'irait puisque je n'en étais pas certain. Je n'étais plus sûr de rien. Par chance, elle reprit avec son optimisme habituel. « C'est vrai. » Souriais-je enfin alors qu'elle me rappelait que je lui devais un verre. Une chance que je soit un homme de parle. « Mais ça fait une sacré distance et beaucoup de sacrifices pour un simple verre... Puis c'est toi qui a gagné la course, je trouve que ce n'est pas très juste de t'imposer tout ça pour t'offrir ta récompense. C'est cher payé. » Dis-je, toujours presque à demi-mot, mon regard dans le sien malgré la gêne que je sentais à nouveau monter en moi. « Avec un peu de chance, nous avons encore une chambre avec deux lits. »

Annonçais-je, espérant sincèrement que ce soit le cas. Sinon je dormirais par terre, ce ne serait pas la première fois. Mais, en vue du fait que Jade a changé les plans au dernier moment, il est possible que la chambre n'ait pas pu être échangée. Et, vu la taille des lits de l'hôtel, un couple pouvait facilement ne dormir que dans un alors ce n'était pas un problème dans ce sens là... Ce qui nous permettrait d'éviter un malaise tout en gardant notre couverture. Le weekend allait être très difficile moralement et cette situation n'était qu'un problème de plus à ma liste... Merci Jade, vraiment. Quoi qu'il en soit je ne pouvais pas empêcher Frida de venir alors qu'elle semblait si heureuse de prendre l'avion pour la première fois et de visiter un autre pays. C'était effectivement une bonne opportunité qu'un ami ne lui refuserait pas. Un ami n'en aurait que faire, ce ne serait pas trop difficile, voire même amusant. Sans sentiments tout est tellement plus simple !

« Oui, il vaut mieux c'est... Je... Je dois avouer que je ne sais pas par où commencer... » Avouais-je avec un petit sourire nerveux, ne cachant pas ma gêne alors que nous faisaient la queue pour embarquer. Pas bête oui, mais quoi dire ? « Il ne fait pas encore trop froid pour le moment mais il fait bien plus frais qu'ici. Au pire je te prêterai un pull et je te prendrai de quoi tenir sur place. »

Promis-je, cette fois avec un sourire rassurant sur les lèvres. Je pouvais bien lui acheter deux pulls, surtout que Jade aurait au moins pu lui dire qu'il allait faire frais... Quelle peste vraiment ! Il allait falloir que je trouve une vengeance digne de ce nom, elle avait réellement dépassé les bornes cette fois... Installé dans l'avion, le siège encore trop petit pour mes grandes jambes, je me sentais aussi à l'étroit physiquement que mentalement.... Le cœur dans un étaux, l'âme à la dérive. Et de sentir mon bras collé à celui de la jeune femme n'allait clairement pas m'aider. Vivement que nous arrivions, vivement notre retour aussi, même si je n'étais pas sûr d'y survivre...

Je n'aimais pas le voir comme ça. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Il était tendu, raide, la mâchoire trop serrée. Ses traits durs étouffait mon propre agacement et son regard! Son regard que j'avais vu doux, tendre, toujours une lueur taquine dansante dans ses iris tout était parti. Il était froid, dur, glacial, perçant même. Donc quand il s'excusa pour sa soeur je haussai une épaule. Non t'excuse pas c'est rien… Enfin rien… rien quand on a pas ce sentiment déchirant constant. Celui de ne pas savoir où mettre cet homme par peur, par déni ou simplement pas fausse idées allez savoir. Ne pas le laisser trop prendre de place dans ma tête et mon coeur par peur que je me trompe encore. Par peur de me péter la figure si durement que l'idée d'entrer chez les soeurs sera une merveilleuse option et la peur également de ne pas donner cette chance à mon correspondant  espérant être assez patiente comme je le lui avais tant promis. Quand il me dit qu'il ne voulait pas me mettre dans cet situation je me rapprochai d'un tout petit pas relevant la tête un peu plus mes mains toujours sur son poing dur. - Ce n'est pas toi qui me met dans cette situation. Je le fais toute seule comme une grande. Quand son regard croisa le mien, que sa phrase murmurée s'échappa de ses lèvres je sentis mon coeur se serrer. J'avais presque envie de le serrer contre moi comme un gamin lui dire que tout rait bien. Après que j'eus relâcher sa main, je la posai sur son bras doucement. Je sais que je n'ai pas besoin de le faire Lyam, mais j'ai envie de le faire. Puis soyons ridicule ensemble ça sera toujours plus marrant comme ça. murmurais-je moi aussi en fouillant son regard. Je lui donnais donc le dernier argument pour qu'il accepte et je fus soulagée de le voir sourire, bon c'était loin de ceux qu'il m'avait servi mais c'était déjà ça. À la fnd e sa phrase j'allais répliquer que ce n'était pas cher payer pour être avec lui mais je ravalai cette parole. Non… ne pas dire ça. SURTOUT pas ça. - Bien… il sera peut-être meilleur loin de Vegas qui sait? Au pire tu m'en paie un deuxième pour le sacrifice de ma personne. Il avait le regard plus doux, plus gêné aussi. C'était le Lyam que j'avais connu, celui qui était à la fois le taquin et le dragueur. Bien tout est réglé alors! Ensuite on discutera de la torture à faire à ta soeur et comme tu es flic ça aidera à ne pas laisser de traces. Sérieusement j'espérais pour elle et à santé de ses tympans qu'elle ne m'appelle pas! Je ne comprends pas cet acharnement sur moi… et Lyam visiblement. Là je voulais profiter de ce week-end, visiter un peu, apprendre à connaître Lyam autrement que dans les rencontres fortuites. Ça allait être facile non? - T'inquiètes je réfléchi à tout ça. Je devrais trouver une idée pas trop mal. ajoutais-je en balayant l'air de la main comme si ce n'était pas un problème. Mais avant je devais régler le problème de la température de Toronto… bon plus frais qu'ici. en d'autre terme j'allais me les geler quoi. Je souris à son offre si gentille, un peu mal de m'imaginer dans un de ses pulls trop grand. Merci Lyam, c'est très gentil à toi. et très troublant pour moi. Près d'embarquer je lui demandai si je pouvais prendre le côté hublot, si ça ne le dérangeait pas bien sûr donc quand il accepta il eut droit à un large sourire, des yeux pétillants et un merci des plus sincères. Donc une fois nos sièges regagnés, qu'il m'ai montré comment boucler ma ceinture je me mis en quête de réflexion trouver un plan, une idée plausible sur notre "couple". Quand l'avion décola mes mains serrèrent les accoudoirs alors que ma nervosité gagna un cran et je restai ainsi bien cramponné à mon siège jusqu'à ce que je vois Lyam détacher sa ceinture. Il était sûr que c'était sécuritaire? Lentement je lâchai mes accoudoirs et détachai ma ceinture en poussant un soupir de soulagement et fit un sourire à Lyam avant de tourner mes iris ver la fenêtre. Lentement, somme si j'avais peur que le verre m'éclate au visage, je m'étirai et risquai un oeil sur la floppée de nuage cotonneux, comme de gros oreillers bourré de plumes, des oiseaux un peu plus loin volant ensemble. Je m'avançai sur le bout de mon siège, une main sur le rebord du hublot. - C'est magnifique Lyam… dis-je admirative, en me retournant vers lui un large sourire sur le visage, les yeux pétillants. Je le regardai quelques minutes avant de me retourner vers le hublot. J'avais souhaiter un cheval avec des ailes pour voir la vie en bas je ne pouvais pas être mieux servie! Les voiture si petites qu'on diraient des points de pixels, la ville avait l'air fait de Lego. quand je voyais un truc je sautillais sur mon siège pour lui faire signe de regarder. Ça allait du champ d'un cultivateur, à une forêt dense enfin je tentais de me contrôler pour ne pas l'ennuyer et surtout ne pas exaspérer nos voisins de sièges… quoique là ils devaient bien avoir une idée de mon enthousiasme qui me rendait si heureuse. Après un moment je m'adossai à mon siège un sourire sur les lèvres, le regard pétillants comme des bulles de champagne. - Bon ce n'est pas un cheval avec des ailes mais c'est ce qui s'en rapproche le plus. dis-je tournant la tête vers lui. J'ai pensé à un truc. Tu sais on peut arranger un peu la vérité pour ton ex. On dit qu'on c'est connu à l'école, mais on a appris à se connaître à l'association, ce qui n'est pas faux ceci dit, et que bien de fil en aiguille on c'est fait quelques rencards et on est un couple depuis… hum… 1 mois, 2 à tout cassé. Tu en pense quoi? Bon il faudra peaufiner un peu parce que là c'est quand même assez mince. C'était pas tout à fait un mensonge non plus puis comme je devais tenir un rôle tout un week-end valait mieux ne pas trop m'empêtrer dans les mensonges non plus. D'ailleurs en l'observant bien il semblait plus détendu, même son regard était revenu à la normal ce qui me rassurait en fait. C'était redevenu le Lyam que j'avais connu et étrangement ça me fit plaisir de le voir comme ça. - Ça va toi? dis-je le regard brillant me retenant de rire de la voir aussi coincé dans son siège finissant par glousser légèrement en me mordant les lèvres. Excuse-moi j'ai eu une image en te voyant aussi coincé. On dirait une sardine dans sa boite. ajoutais-je en me mordant la lèvre un peu plus fort retenir le rire qui me montait dans la gorge. Oh mais une belle sardine sans l'odeur je te rassure! finissant par rire car l'image était trop rigolote mais en vrai ça devait être inconfortable pour lui le pauvre! Mais c'était signe que ça allait bien se passer non? Je le croyais fortement.

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A weird Road-trip

Toutes les excuses du monde n'auraient pas pu suffire... Pas plus que tous les noms d'oiseaux que je n'aurais pu donner à ma cadette en ce moment même. J'étais conscient de mon cas, du fait que tout mon entourage voulait me voir me poser mais ça ? Là c'était clairement dépasser une frontière pourtant fort lointaine que personne, même Jade, n'aurait dû franchir. Qu'elle me mette dans l'embarras, qu'elle me malmène, qu'elle me mette dos au mur ? C'était une chose, c'était son droit, son rôle même, j'étais son frère après tout. Mais mettre Frida dans cette situation ? Elles avaient l'air proches, certes, mais ça ne l'autorisait pas à pousser le vice aussi loin... À moins ce qu'elle ne sache quelque chose que j'ignore ?

Mon cœur s'emballe soudain étrangement à cette idée et je me sens encore plus mal au lieu d'être soulagé. Et si Frida avait avoué à Jade que... Je ne sais pas, qu'elle ressentait quelque chose pour moi ? Peut-être même juste une attirance physique ? Me connaissant, Jade aurait trouvé étrange que, malgré l'attirance de Frida, je n'ai pas réagit. Elle savait justement que ce n'était pas mon genre, que je couchais presque avec tout ce qui bouge... Une femme comme Frida qui me fait de l'œil ? Je n'aurais jamais attendu si longtemps pour satisfaire sa curiosité et ma sœur me connaissait bien assez pour le savoir. Alors peut-être qu'elle voulait faire plaisir à son amie ? Qu'elle voulait lui offrir une occasion de me parler de ça ? Même si elle voulait que je me case, elle pourrait aussi simplement vouloir faire oublier à Frida sa dernière aventure qui sait ? Altruiste comme elle l'était, Jade aurait largement été capable d'utiliser mon corps pour soulager les peines de son amies. Et je l'en aurais normalement remercié...

Seulement voilà, cette amie là n'est pas comme les autres. Elle n'est pas de ces femmes avec qui je peux coucher sans y laisser une partie de moi. J'en suis conscient au fond, je le sais... Et ce frisson qui me transperce en sentant sa main fraîche dans la mienne n'en ai qu'une preuve de plus. Sans parler de notre brève étreinte au Ranch... Il n'y a qu'une seule femme qui m'avait fait me sentir physiquement aussi troublé, cette même femme que nous allions rejoindre à Toronto et qui s'apprêtait a en épouser un autre... Inutile donc de dire que je ne voyais rien de très positif dans une potentielle relation avec Frida, aussi brève soit-elle. Relation qui, de mon expérience, ne pouvait que mal se terminer pour moi. J'avais déjà pris un sacré coup dans l'aile avec mon divorce, je n'étais pas prêt à en subir un autre, je n'en avais pas la force, pas l'envie... Mais Lilibeth alors ? Pourquoi osais-je espérer ça d'elle ? Simple : elle est encore irréelle, lointaine. Même si je souris à ses lettres, même si je suis heureux, c'est impalpable et je ne peux pas avoir peur de ce dont je ne suis pas sûr. Lâche.

« Avec l'aide d'une Farwell quand même... » Soupirais-je entre mes dents alors qu'elle affirmait s'être mise seule dans cette situation. « Je ne suis pas sûr que marrant soir le mot juste. » Remarquais-je avec un léger haussement de sourcil. Ce n'était pas une remarque méchante, elle était presque taquine en fait, je revenais doucement à moi... « Il faudra au moins une bouteille de champagne pour compenser ça... Deux même. » Souriais-je ensuite, mon regard s'adoucissant progressivement, attendrit par son sourire et son optimisme. « Oh ne t'en fais pas j'ai déjà une liste complète d'idées. » Affirmais-je concernant les tortures à infliger à ma sœur. Des années de pratique, je savais quoi faire et j'y avais déjà pensé mille fois même si elle ne m'avait jamais donné autant envie de mettre mes plans à exécution. « Je n'en doute pas une seule seconde. »

M'exclamais-je avec sincérité alors que nous nous engagions donc dans cette folle aventure et dans la file d'attente. Je lui proposais au passage de lui prêter un pull puis de lui en acheter au moins un sur place, conscient qu'elle n'était sûrement pas équipée pour le froid Canadien, même en ce début doux de Novembre. Même ça ? Jade aurait au moins pu lui dire de prévoir un truc un peu chaud ! Même si Frida avait su que je partais pour Toronto, elle n'aurait peut-être pas fait le lien ! Quoi qu'elle était intelligente en plus d'être belle... Si au moins elle pouvait effectivement être bête comme ses pieds pour compenser ! Mais non, mademoiselle Murillo est magnifique, drôle, intelligente, généreuse et... Et il allait réellement falloir que je profite de ces quelques jours pour lui trouver des défauts au risque de revenir encore plus perdu que je ne l'étais déjà. Faite qu'elle ronfle tiens ! Non... En réalité même si elle ronflait comme une locomotive ça ne suffirait pas... J'étais vraiment dans la merde jusqu'au cou...

Me contentant de sourire à son remerciement avec un léger signe de tête, je lui offrais ensuite la place près du hublot après lui avoir demandé si cela lui convenait. Elle aurait aussi pu être un peu inquiète et préférer la place du milieu mais ce ne fut pas le cas et je compris bien vite pourquoi : elle était émerveillée. Un enthousiasme presque enfantin qui ne pu que m'arracher un sourire tendre et un regard à nouveau plus doux. Cette femme était un réel rayon de soleil quoi qu'elle fasse... Malgré une légère tension au décollage (qui me coûta un dur combat pour ne pas avoir envie de prendre sa main), son enthousiasme revint et elle se mit à frétiller sur son siège, admirative de tout ce qui se passait à présent sous nos pieds. Docile et conciliant, je me penchais vers le hublot à chacun de ses appels, un peu trop heureux de sentir la chaleur de sa joue presque contre la mienne et l'odeur de ses cheveux dans mes narines. Rapprochements dangereux mais trop agréables pour que je m'en prive, surtout qu'ils auraient été impoli de ne pas répondre positivement à sa joie de vivre. Hors de question de lui pourrir son groove, elle faisait trop plaisir à voir.

« Whisky va être jaloux quand je vais lui raconter ça. » La taquinais-je, sentant un étrange coup dans le cœur au souvenir de notre escapade... Ne plus y penser, vite. « Tu as raison, les meilleurs mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la réalité. » Répondis-je ensuite, songeur. Son plan semblait correct même s'il manquait des détails importants que nous ne devions pas négliger. « Mais il faudra effectivement peaufiner un peu. Après, en 5h30 de vol, je pense qu'on est large. »

Affirmais-je avec un petit haussement d'épaules amusé qui me faisait presque passer pour quelqu'un de parfaitement décontracté. En réalité je ne voulais pas entrer dans ces détails qui risquaient de me donner des idées ou de raviver mes illusions... Car je sais exactement comment ça aurait pu se passer, je l'avais imaginer plus d'une fois sans vouloir l'admettre. Des rêves plus ou moins conscients qui étaient devenus récurrents après notre soirée improvisée d'ailleurs. Oui, je m'étais vu lui proposer un autre restaurant, je nous avais imaginé partir pour un pique nique hors de la ville après une balade en moto, j'avais songé à admirer le soleil couchant au sommet des Wilson Cliffs où je lui aurais volé un baiser... Peut-être même le premier ? Son visage illuminé par les couleurs du ciel, le vent dans ses cheveux, ma main sur sa joue... J'avais vu la scène mille fois et elle avait fait s'embraser mon cœur. Un feu violent qui pourrait bien ravager tous mes espoirs d'arriver à agir normalement ce weekend.... J'étais cuit, c'était une certitude. Sa question me fit brutalement revenir sur terre. Avais-je rêvé éveillé ? Étais-je entrain de sourire bêtement malgré ma lutte interne pour ne pas penser à tout ça ? J'espérais que non, vraiment ! Heureusement, c'est plus ma posture qui semblait l'amuser et elle avait bien raison : je ressemblais à une sardine.

« Oh c'est question d'habitude. Mais disons que je suis impatient qu'ils inventent des sièges spéciaux pour les gens de plus d'un mètre soixante qui ne peuvent pas se payer la première ! » Plaisantais-je, sachant que j'allais devoir faire quelques balades pour ne pas mourir. Question d'habitude en effet. « En tous cas je suis soulagé d'être une belle sardine peu odorante ! Après tout, tu vas me subir plus de cinq heure, je m'en serai voulu d'affecter ta rétine et tes narines. » M'amusais-je, satisfait de paraître convainquant malgré le trouble que je ressentais toujours et que cette proximité forcée n'aidait pas. « En tous cas ils ont l'air d'avoir des films pas mal ! Puis nous n'avons que trois heures de décalage horaire alors pas besoin de calculer s'il faut dormir ou non, le jetlag ne devrait pas être trop violent. » Affirmais-je, habitué à jongler avec mes heures de sommeil pendant les longs trajets pour ne pas trop souffrir du changement d'heure à l'arrivée. « Et si nous commandions ce premier verre ici ? Le choix n'est pas extraordinaire mais bon, un premier vol ça se fête ! » Proposais-je, sortant le menu qui se trouvait dans la pochette devant moi. Comme toujours, la duty-free prenait plus de place que le reste mais je trouvais sans mal la page que nous voulions. « Prends ce qu'il te plaira, c'est moi qui régale. »

J'avais aussi envie de lui offrir autre chose mais je me voyais mal lui dire de choisir parmi toutes ces bêtises... Je trouverai bien quelque chose à Toronto, une petite surprise pour la remercier même si rien ne pouvait arriver à la hauteur de son geste. Mon ex-femme allait réellement être verte, Frida était absolument parfaite... Trop pour moi bien sûr, je ne méritais clairement pas quelqu'un comme elle...

Il n'était pas laid Lyam quand même. C'était un homme plutôt séduisant, TROP séduisant même. J'étais certaine que si je pouvais je me sentirais envelopper de sécurité si ses bras se refermeraient sur moi. À côté j'étais un échantillon de femme, à peine plus grosse que le Petit Poucet. Mais autant je luttais pour me tenir loin, autant le destin semblait s'acharner à nous mettre un en face de l'autre. Et si… et s'il avait dit à sa soeur qu'il avait un intérêt pour moi mais il avait peur du refus vu notre différence d'âge? C'était idiot je sais mais pour certain ça pouvait être un frein. Il aurait parler à Jade et… Non… je ne le sentais pas. Pas lui. Il avait toujours été franc et honnête il m'en aurait glissé un mot. Oui mais… pourquoi toute ses allusions, ses compliments alors? Ah putin… le week-end commençait bien tiens! - Ouais… mais la décision finale c'est la mienne. C'est vrai j'aurais pu juste prendre ma valise, retourner chez-moi passer un savon de la mort à Jade et visiter les endroits d'Adrian. Bien je trouvais ennuyant un peu négatif en fait. J'ai préféré marrant. ajoutais-je avec un sourire mais je haussai un sourcil quand il parla d'une bouteille, voire 2, de champagne. On commence par une et on verra pour la deuxième. Puis si en prime tu as une belle palette d'idées pour la torture, on va lui faire bien payer tiens Qu'il m'offre un de ses pulls était vraiment gentil, bon j'allais carrément flotter dedans. Mais il y avait quelque chose de mignon à enfouir son nez dans le tissu et humer son parfum qui chatouillait mes narines plus d'une fois. Sentir la chaleur enveloppante comme c'était lui… Ok non…on arrête ces pensées. Ça allait être l'enfer si je laissai mes pensées vagabonder ainsi. Mais qu'à cela ne tienne! J'avais la place près du hublot et j'étais folle de joie! J'avais 4 ans en ce moment tout était magnifique, merveilleux… époustouflant. Même quand je lui faisais signe il se penchait vers le hublot et… et c'était… une putin de tentation! Son parfum, sa chaleur, le timbre de sa voix… sa voix grave qui résonnait dans mon petit corps comme une caisse de résonnance. Cette voix grave aussi enveloppante qu'un plaid et qui...Non arrête Frida merde! Je reprenais place sur mon siège riant à sa blague. - Je vais être plus rapide et li raconter moi-même alors. Après il pourrait se pavaner dans l'écurie et faire des jaloux tiens. faire des jaloux… cet journée au ranch avait été un tel fouillis.. Mais je lui fis un sourire quand il trouva que mon plan était pas trop mal. Mon sourire descendit un peu quand j'appris que j'avais pour 5 heures d'avion. Cinq heures? Ah bah… on a le temps d'en parler de long en large tiens. Cinq heures coincé dans mon siège? Limite aller au toilettes? C'était difficile pour moi qui avait la bougeotte Bon bien.. on profitera de ces cinq heures Peaufiner le plan… surtout les rencards qu'on auraient pu avoir, celui qui avait conduit à notre premier baiser. Je me rappelais la balade en moto ou j'étais collée à lui enserrant sa taille, ses journées à l'association alors que notre complicité était plus que visible. Ces visites à l'école lors de journée prévention ou je me perdais dans ma contemplation de sa vue en uniforme. Ou cette journée au ranch, sa proximité, son coeur qui palpitait si fort dans ma paume cette impression que tout était figé autour de nous. combien de fois j'avais imaginé et même rêver des nuits qu'il m'embrassait? Sentir ses mains sur mes joues et ses lèvres scellées aux miennes dans un baiser aussi doux et tendre que même Hollywood en aurait été jaloux. Je me fouettais sentant la chaleur remonter dans le ventre, chaleur bienfaitrice que je connaissais trop bien. Mais de le voir ainsi coincé dans son siège me fit penser à une sardine dans sa boîte. Le pauvre, il devait envier ma petite taille. Je hochai la tête mais il allait être ankylosé avec toutes ses heures passé ici. - L'avantage d'avoir la taille du Petit Poucet! Quoique cinq heures assise… je risque d'avoir les jambes raides tiens. Mais à sa remarque de belle grosse sardine j'éclatai de rire Je te rassure, tu es bien plus beau qu'une sardine et tu sens très bon d'ailleurs. Ne sois pas inquiet pour moi, ça va aller. Oh non… c'est pas vrai… j'avais pas vraiment dit ça? Putin ma belle… tu arrange pas les choses! Heureusement pour moi il parla de film et du petit jetlag. En espérant que le film soit passionnant. Sinon… bah… je vais faire une petite sieste tiens. Il employa les mots pour me revigorer: un verre! Donc quand il sorti le menu je me remontais sur mon siège le laissant trouver la page. Ce que je veux? dis-je en fouillant son regard une seconde et me penchai sur le menu. Hum… il y avait du choix tiens. Je me tapotai les lèvres du bout des doigts. Avec quoi je pourrais bien fêter mon premier vol? Vin blanc? Nah… trop banal. Le rouge? Ça tache les dents. Tequila? non fallait faire différent. Soudain mon regard tomba sur un mot me faisant sourire et je le pointai du doigt. Ça! Le champagne c'est festif non? C'est pas une bouteille mais c'est un début. Et mieux ne pas trop en boire si je voulais être en état au débarquement tiens. Mais encore une fois je me rendis compte de la trop proche proximité que nous avions. Je me rassied sur mon siège sagement et attendit que l'hôtesse vienne mon regard vers l'extérieur regardant encore un peu par le hublot la lueur doré du soleil et quand notre verre arriva je relevai une jambe sur mon siège et fit tinter le verre de plastique avec le sien avec le sourire. - À mon baptême de l'air! je pris une petit gorgée laissant les petites bulles exploser sur ma langue. Un petit hochement de tête d'appréciation et laissai la gorgée couler dans ma gorge. Bon je me doute que c'était pas le meilleur, à la limite un vin mousseux mais pour moi c'était parfait. Je tapotai mon verre de plastique mon regard dans le liquide doré. - Je te remercie de me faire vivre ça. C'est pas grand chose et disons que c'est un peu forcée mais… je haussai une épaule et relevai mon regard vers lui. Je suis contente que se soit avec toi. Je pris une gorgée pour dissiper le malaise mais j'étais sincère, je pense que ça n'aurais pas été pareil sans lui. Je me levai un peu pour replier les genoux sous moi, donc un peu plus à sa hauteur et pris une inspiration. - Alors, parle-moi un peu de ton ex pour que je sache quelle femme elle est. Je n'ai pas envie d'avoir l'air d'une nunuche sans cervelle non plus. Tu imagine? Elle va te voir et te dis comment ta copine est stupide? Là tu vas avoir plus honte d'avoir accepté. C'était un peu ma hantise ça. du genre "Ouais elle est jolie mais quelle conne!" Je voulais être à la hauteur, qu'il n'ait pas honte de moi surtout. Oui je me mettais un probablement de la pression mais je voulais qu'il soit fier de m'avoir à son bras.

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Quoi qu'elle puisse en dire, je restais intimement persuadé que toute cette histoire était de ma faute. Après tout, je n'aurais jamais dû accepter de me rendre à ce mariage, c'était parfaitement stupide. Je sais que ça faisait plaisir à Emily, je sais que nous étions partis en bon termes mais... Mais qui fait ça ? Qui est assez con pour accepter un truc aussi... Aussi cruel ? Je me demandais encore pourquoi j'avais dit oui, ce que j'avais voulu me prouver en y allant. Que j'avais bel et bien tourné la page ? Que j'allais bien malgré tout ? C'était tellement faux ! Comment pouvais-je avoir espéré ne serait-ce qu'une seule seconde que j'allais le supporter, que ça n'allait pas me détruire un peu plus ? La voir heureuse, la voir avec un autre, la voir officiellement me mettre au passé... Je n'avais plus de sentiments pour elle à présent, plus de regrets vraiment, elle semblait si heureuse avec, si épanouie... Mais ça ne faisait que me remettre en pleine gueule le fait que je n'étais ni heureux ni épanoui dans cette vie, même à six heures d'avions de mon passé, même après deux ans. Pathétique.

« Vu comme ça. » Soupirais-je, amusé, conscient que je ne pouvais pas gagner cette bataille. Frida était réellement trop gentille... « C'est vrai que ça sonne un peu mieux. » Plaisantais-je bien que mon corps et mon âme soient encore tendus. Quel merdier... « Comme il te plaira. » Affirmais-je, réellement prêt à m'adapter à ses désirs pour au moins rendre son séjour agréable. Elle le méritait amplement. «Et oui, nous aurons de quoi faire. » Promis-je, une légère étincelle de malice revenant doucement dans mon regard. Je me calmais un peu et son attitude améliora encore d'un cran mon état : elle était adorable... « Je serai curieux de savoir ce que tu vas lui dire pour qu'il ne se sente pas inférieur à un cheval métallique volant ! » La taquinais-je ensuite bien que ma curiosité soit sincère. Frida était une femme pleine d'imagination, j'étais sûr que son histoire en vaudrait le détour. « Au moins nous serons bien préparés. » Soulignais-je avec un nouveau haussement d'épaule, de nouveau un peu gêné. Parler pendant cinq heures de cette relation dont je rêvais tant sans vouloir me l'admettre ? Autant dire cinq heures en enfer... Et si proche d'elle en plus, une véritable torture. « Ne t'en fais pas, ça passe bien plus vite qu'il n'y paraît et on est souvent nourri pour passer le temps. »

La rassurais-je avec un sourire un peu trop tendre. J'avais fait le trajet très souvent pour rendre visite à Jade. J'avais aussi fait beaucoup plus long pour me rendre en Europe chez nos parents. En réalité je prenais l'avion comme d'autres prennent un bus, sans peur et sans la moindre appréhension. Avec le temps, on ne voit plus passer les heures, on sait comment combler le temps. Bon, il faut avouer que je préfère piloter mais je n'ai pas le diplôme nécessaire pour manoeuvrer des engins aussi conséquents, pas plus que je n'ai les moyens de me louer un jet privé... On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a donc et j'avais connu bien pire ! Ou pas ?

« Tu pourras toujours marcher un peu dans l'allée. » Fis-je remarquer. Je comptais le faire moi-même, c'était vital si je ne voulais pas finir complètement ankylosé. « Trop aimable. » M'amusais-je alors qu'elle affirmait que j'étais plus beau qu'une sardine. Pas trop difficile mais tous les compliments sont bons à prendre non ? Et heureusement que c'était un peu idiot sinon ça m'aurait sûrement touché bien plus que de raison... « C'est aussi un bon moyen de passer le temps. »

Souriais-je avec un oui convaincu de la tête, même si je tentais de ne pas dormir de trop en général. Sauf sur les vols de nuit ou quand il fallait que je m'adapte au décalage horaire. C'était tout un calcul savant que j'aimais faire et qui s'était toujours avéré efficace pour le moment. Quoi qu'il en soit, en vue du peu de décalage ici, je préférais me tenir éveillé, surtout que j'avais finalement peu le temps d'aller au cinéma et que la compagnie proposer des films assez récents qui semblaient sympathiques. Un bon moyen de me rattraper un peu tout en passant un bon moment. Puis ça m'aidera peut-être à oublier un peu ma voisine et cet étrange frison à chaque fois que nous nous frôlions ? Surtout que c'était très fréquent en vue de l'espace restreint entre nos sièges... Joie.

« C'est même le roi de la fête ! Puis il faut bien commencer quelque part ! » M'exclamais-je, ne pouvant qu'approuver son choix. J'appelais donc l'hôtesse pour lui commander deux verres que je payais par la même occasion. « Et aux idées foireuses des Farwells ! » Enchéris-je en levant mon verre pour trinquer. « Ce n'est forcé que par les circonstances. J'aurais été ravi de te l'offrir autrement et je suis heureux de pouvoir partager ça avec toi. »

Avouais-je, avec un peu plus de franchise que je ne l'aurais voulu, sentant mon cœur arrêter de battre pendant quelques douloureuses secondes. J'étais effectivement heureux d'être avec elle, qu'elle soit à mes côtés pour affronter cette épreuves... Ce n'était pas prévu, pas voulu mais... Mais j'étais sincèrement heureux car je tenais à elle et qu'elle était parfaite pour rendre Emily jalouse. Ça n'avait jamais été mon but mais, puisque j'y étais, je n'aurais pas pu espérer mieux que Frida. Je sentis mes joues chauffer un peu, heureux qu'elle reprenne la parole pour me sortir de cet aveu maladroit et mal assumé. Parler de mon ex-femme ? Oui, il fallait peut-être que je lui en dise un peu plus, qu'elle sache où elle mettait les pieds. C'était même la moindre des choses.

« Je ne vois vraiment pas comment tu pourrais avoir l'air nunuche ou comment je pourrais avoir honte d'être avec toi ! » Commençais-je, toujours avec une spontanéité un peu trop sincère à mon goût. Comment pouvait-elle penser ça une seule seconde ? Elle était tellement parfaite ! Enfin, hors de question de m'enfoncer là dedans, je ne pouvais pas me le permettre, trop dangereux. « Quoi qu'il en soit je... Je ne sais trop que te dire. Emily à cinq ans de moins que moi, nous nous sommes rencontré à Toronto quand j'avais vingt-trois ans et elle m'a suivi en Irlande où elle a terminé ses études de droit et où je me suis doucement dirigé vers la police. Quand elle est devenue Avocate, nous avons décidé de nous installer à Toronto où nous avons vécu jusqu'à notre divorce il y a deux ans. » Racontais-je, le regard dans le vague, cherchant à aller à l'essentiel pour ne pas la noyer dans des détails inutiles. « Ce qu'il faut savoir c'est que c'est une femme profondément gentille même si elle peut paraître légèrement froide aux premiers abords. C'est une excellente avocate qui a un peu tendance à agir en avocate dans la vie aussi, défendant ses idées avec talents, allant toujours à l'essentiel. En gros, il est impossible de ne pas être de son avis ! » Riais-je avec une pointe de nostalgie malgré tout. « Son humour peut paraître un peu particulier aussi, allant du pince-sans-rire à l'affirmation sans filtre qui tombe de nulle part. Mais, là encore, elle n'est jamais méchante, cynique oui mais pas négative. » J'eu soudain peur d'être trop doux avec cette description, de laisser croire à Frida que j'aimais encore mon ex... C'était un peu vrai remarque, on ne peut pas oublier autant d'année d'amour sans qu'il y ait quelques traces... Mais mon amour avait changé, il était "amical" aujourd'hui. « Je pense que vous allez bien vous entendre. » Concluais-je, préférant abréger cette éloge trop élogieuse... « Tu n'as pas à t'inquiéter. » Ajoutais-je, reposant enfin mon regard dans le sien, rassurant et souriant. « Et le premier qui dit que tu es nunuche prendra mon poing dans la figure. »

Précisais-je, là aussi un peu trop honnête... J'étais toujours protecteur envers mes proches mais si quelqu'un devait s'en prendre à Frida ? Cette personne allait passer un très mauvais quart d'heure !

Je ne voulais pas qu'il s'apitoie sur son sort, pas plus que je voulais le voir ronchon. Puis je savais bien valoir mon point tetuee t dégourdie comme j'étais. Mes soeurs en grognaient de frustration quand j'agissais comme ça. Si j'avais pu lire son coeur je crois que j'aurais saisis encore plus toute l'ampleur de ce malaise qui semblait lui tordre les tripes. Mais quoiqu'il en soit je ne lisais pas les pensées alors je ne pouvais que faire au mieux pour que ce week-end se passe bien et qu'on s'amuse un peu. Mais qui s'ennuyait dans un mariage hein? Dites-le moi! Personne! Donc après mon observation par le hublot et mentionner que je parlerais à Whisky en premier pour qu'il se pavane dans l'écurie la remarque. - Bien d'abord je lui dirais qu'il est un très bon cheval et même le plus beau de tous et que malgré qu'il ai pas d'ailes aucun sentiment ne serait plus fort que d'avoir remporté une course contre Max. je fis un petit sourire fier qui disparut un peu en entendant que nous aurons un peu plus de 5 heures de vol. Ouais ben… on auras le temps d'en parler tiens! Et sans avoir de malaise? C'est moi ou c'était presque mission impossible? Oh on est nourri? Alors là! c'est un chance tiens! Parce que moi affamée… je suis irritable au possible! Dis-je taquine et répondant à son sourire. En fait je me rappelle pas que j'ai été l'enfer quand j'avais faim je grignotais presque tout le temps. Mais malgré ça l'idée de rester tout ce temps assise c'était presque une torture… non C'ÉTAIT une torture. Je pouvais être sage mais même si j'étais plus petite que lui n'empêche que le banc d'en face était près de moi aussi. L'idée de marcher dans l'allée me semblait soudainement l'activité la plus emballante du monde! Mais de dire à Lyam qu'l était plus beau et sentait meilleur qu'un sardine me jeta dans un petit malaise. Oui bon c'était pas difficile non plus mais… mais il était vachement "plus beau" que… mais le dire à voix haute serais confirmer un truc que je ne voulais pas. Trop dangereux, trop risqué. - Bon moyen oui mais je dormirais jamais de la nuit si je fais ça. Non je vais me contenter du film je crois. Puis est-ce que j'arriverais à dormir? Je ne crois pas non! J'étais bien trop enthousiaste et excitée en ce moment pour même fermer un oeil! Puis au pire j'avais mon livre dans mon sac à main pas un grand classique mais c'était bien… enfin… si on compte Carrie comme un livre bien. Donc une fois la carte tirée et qu'il me dise de faire mon choix, très gentil à lui d'ailleurs, je me penchai pour finalement choisir un truc pas trop mal, même festif. Mon sourire s'élargit quand il approuva mon choix. sauf qu'il ne faudrait pas que j'abuse du "roi de la fête" s'il ne voulait pas me trainer sur son épaule. Je riais légèrement quand il ajouta les idées foireuses des Farwell. Foireuse oui mais à date je passais un bon moment alors… idée foireuse ou pas moi je ne voyais que du bon… à date. - Alors tu vois, ça ne peut qu'être marrant alors. Répliquais-je doucement alors que dans mon petite coeur j'étais folle de joie qu'il partage mon sentiment. Bon je me doutais que tenir le rôle de la petite amie un week-end entier allait être un boulot de la mort moi qui n'était pas à l'aise d'habitude à jouer la comédie mais pour le bien de Lyam, au moins qu'il ne se tape pas la honte pourquoi pas? Mais je repliais les jambe sous moi et lui demandai de me parler de son ex question que je sois préparer, que je sache un peu quelle femme elle était mais surtout m'éviter la honte qu'on me prenne pour une idiote. À sa réplique je haussai lentement une épaule car en vrai c'était ma phobie, ma crainte. J'étais pas conne je le sais bien, comme je savais que j'étais jolie mais je ne jouais pas que sur mes atouts… enfin si parfois quand je voulais quelque chose mais pas tout le temps. C'est moche les gens qui croient que parce que vous êtes jolie vous êtes forcément conne. Donc pendant qu'il parlait je pris une inspiration et l'écoutai attentivement. Emily, il ne fallait pas que j'oublie ça moi! Il parlait d'elle avec une certaine tendresse le regard dans le vague c'était mignon mais… je sentis un pointe de jalousie se poindre dans mon coeur. Pourquoi donc? C'était son ex, elle se mariait avec un autre alors pourquoi ça me faisait cet effet? Tu sais pourquoi… me chuchota une petite voix mesquine que je fis taire immédiatement. Je buvais à petite gorgée pour tenter de noyer ce sentiment qui n'était pas légitime quoi! Je fis un sourire gentil en hochant la tête lentement. - J'ai hâte de la rencontrer. Ça semble une femme merveilleuse. EURK!!! Quel mensonge de merde! Bien nous entendre… tant qu'elle ne se montrait pas snob ça devrait aller tiens. Puis je ne pouvais pas vraiment juger, il avait quand même aimer cette femme non? Son regard revint dans le mien fouillant ses prunelles et laissant échapper un rire à sa dernière phrase. - On va éviter la bagarre au mariage d'accord? dis-je en plissant doucement le nez Après… bah tu pourras fare ce que tu veux. Non pour vrai ne t'inquiètes pas, je sais me défendre. Revoir Lyam en pétard? OH QUE NON!! Même si l'idée qu'il me défende était particulièrement attirante, même romanesque je ne voulais pas qu'il s'emporte, qu'il gâche ce week-end pour quelqu'un qui pouvait être un peu con. Ça ne valait pas la peine pour vrai. Je le regardai un moment une question me brûlant les lèvres mais est-ce que je pouvais aborder ça ici entre ciel et terre? D'habitude je me lançais, je n'avais pas vraiment de tabou j'étais même spontanée mais là… avec lui à chaque fois c'était un peu...différent. Tout était différent. Son regard posé dans le mien me troublait à un point que je perdis mes mots, que je sentis mon coeur sauter dans ma poitrine. - Excuse-moi je vais aller… au toilettes Je lui tendit mon verre et me faufilai pour m'enfermer dans la minuscule toilette et rester appuyé sur la porte. Il fallait que je me ressaisisse… aller un peu de contrôle ma jolie. La tête appuyé sur la porte je fermai les yeux et prit plusieurs inspirations que je laissais sortir lentement. Qu'est-ce que ce regard venait virer à l'envers dans ma tête et mon corps c'est pas possible! Je me passai un peu d'eau au visage et puis… bah t'en qu'à être ici autant en profiter non? Je sortis un peu mieux… enfin…. moins troublée quand je vis le petit couple de l'aéroport. Ah bah pourquoi pas? Une petite diversion avant de retourner à mon siège. Quand ils me demandèrent pour Lyam je leur redis que c'était un ami que sa soeur avait eu l'idée stupide de nous faire un coup foireux. - Ah bien… vous vous êtes fais avoir comme des novices! dit en riant M. Robinson - Pas qu'un peu. Elle ne sait pas la colère qui va s'abattre sur elle. Mais bon on va affronter ça ensemble. dis-je en haussant les épaules. - Oh mais il vous faudra une bonne histoire pour que se soit plausible. - On travaille là-dessus madame. Reste quelques détails à peaufiner mais on va y arriver. Excusez-moi je dois retourner… Ils n'étaient pas loin de notre siège à peine 5 bancs. Je fis quelques pas me figeant et tourner les talons pour retourner leur parler, leur poser une question qui à mon sens était cruciale… Il faudra bien parler du premier baiser non? Après qu'ils m'aient répondu je retournai à ma place. Bon comment amener ça? autre sujet délicat s'il en était un tient! Je lui fis un sourire pour lui signifier que ça allait bien, dans les circonstances en fait. Mais comme je voulu en parler ils passait pour le menus des diners me coupant dans mon élan alors que je fis mon choix me recalant dans mon siège prenant mon verre dans ma main. Bon est-ce qu'il y a mille manière de l'aborder? Je ne pense pas non. - On a oublié un détail dans notre plan. dis-je le regard devant moi, pinçant les lèvres un moment. Notre premier baiser. dis-je en tournant lentement la tête vers lui. Parce qu'il vont nous demander comment ça a commencé et d'habitude ça commence là. Ha bah bravo Frida… tu sais comment mettre le monde à l'aise toi non? Une autre rasade pour le courage qui avait du être quelque part dans l'allée à se faire la malle. Car depuis le ranch j'avais pensé à milles et unes manière comment ça aurait pu se passer, à imaginer la douceur de ses lèvres, son souffle chaud sur mes joues. Parfois au coucher de soleil, parfois sous les étoiles, parfois simplement poussé par l'envie soudaine. - J'ai parlé avec un couple qui était à l'aéroport tout à l'heure, ils sont dans le même avion que nous et euh… je… je leur ai demandé comment… tu sais ça c'est passé pour eux. Je plongeai le nez dans mon verre soudainement un peu honteuse, mes joues brûlaient tellement j'étais mal à l'aise. ILs ont eu leur premier baiser alors qu'il allait la reconduire chez-elle après une soirée au village. Il trouvait le moment parfait là sous les étoiles alors… il c'est lancé et ils sont ensemble depuis presque 50 ans. Je relevai un regard timide vers lui. - Je me suis dis… que ça pouvait être un pique-nique, une balade à la plage ou… euh… même cette journée au ranch. Tu en pense quoi? Tu as peut-être une meilleure idée… Il me semblait que mon air était comprimé dans mes poumons et mon coeur c'était arrêté et un rire nerveux s'échappa de mes lèvres Dis quelque chose pour ne pas que je me sentes trop idiote. Je rentrai mes bras les collant à moi me sentant atrocement mal à l'aise. Pourquoi il fallait que je pourrisse l'ambiance à chaque fois? C'est pas possible me foutre les pieds dans les plats aussi souvent merde!

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A weird Road-trip

Je l'imaginais déjà courir vers Whisky et murmurer à son oreille, ses petites mains courant sur le pelage de l'animal, son sourire malicieux illuminant son visage... Non, je devais me sortir ça de la tête, arrêter d'y penser. Ce petit passage au Ranch ne m'avait clairement pas laissé indifférent et il était plus qu'urgent que je l'archive dans un recoin isolé de mon esprit.

« Ça se défend en effet. Je ne sais pas si ça sera suffisant mais c'est toujours un début. »

Répondis-je avec la même malice qu'elle. J'avais au moins l'air d'être à peu près à mon aise même si je sentais toujours mes muscles trop tendus par les nerfs et mon cœur trop enthousiaste à cause de ces souvenirs. Ce weekend allait décidément être très long et il allait me falloir un self-contrôle incroyable. J'allais être épuisé à mon retour !

« C'est justement pour éviter ça qu'ils passent nous nourrir régulièrement ! »

La taquinais-je, peinant à l'imaginer irritable ou impatiente... Elle semblait être la joie de vivre incarnée, la douceur même. Mais une femme de caractère malgré tout, mieux valait sûrement que je ne découvre pas cet aspect d'elle bien qu'il pourrait me permettre de l'aimer un peu moins. Aimer ? Non, ce n'est clairement pas ce que je voulais penser... Loin de là... N'est ce pas ?

« Je peux aussi te faire la conversation si tu veux ? » Proposais-je avec un sourire en coin avant d'hausser les épaules. « Non pas que je sois particulièrement passionnant mais je suis parfaitement capable de raconter des conneries pendant cinq heure d'affilée s'il le faut. »

M'amusais-je même si, en réalité, j'aurais bien trop peur qu'elle me prenne pour un sombre crétin... Autant j'avais du bagou en général autant, avec elle, j'étais trop souvent sans voix. Frida avait le don mystérieux de me faire perdre mes moyens et de me faire me sentir fragile. Un sentiment que je n'aimais clairement pas et qui était même la raison pour laquelle je me tenais aussi loin des gens en général. Pas de sentiments, ne pas ôter le masque, jamais.

« Espérons ! »

Enchéris-je, toujours avec cet espoir vain de paraître détendu et parfaitement à mon aise. Mais la proximité n'aidait pas, pas plus que son sourire ou son regard pétillant. Une chance que je tienne bien l'alcool sinon me perdre dans les bulles de champagne aurait été la pire idée de toute ma vie ! Hors il m'en fallait bien plus pour ne serait-ce que me sentir joyeux, j'avais une belle marge de manoeuvre. Dommage d'ailleurs, parler d'Emily aurait peut-être était un peu moins étrange avec un coup dans le nez ? Ou pas... C'était très bizarre de parler de son ex avec... Avec UNE AMIE !

« Elle l'est en effet. »

Répondis-je, regrettant cette tendresse et la légère nostalgie que Frida pourrait sûrement y voir. Je ne voulais pas qu'elle me prenne pour le gars pathétique qui va au mariage de son ex-femme dans l'espoir de la récupérer... Pas plus que je ne voulais qu'elle m'imagine comme un homme désespéré bien que ce fut déjà à un peu plus vrai : Désespéré par cette solitude que je me refusais de combler par lâcheté. Désespéré par cette peur de m'ouvrir à quelqu'un d'autre pour échouer à nouveau. Désespéré d'être aussi faible...

« Je n'en doute pas une seule seconde mais je ne peux pas laisser passer un truc pareil. Puis ne t'en fais pas, ça ne finira pas en bagarre, je sais où frapper pour écourter les choses. »

Affirmais-je avec un sourire qui se voulait malicieux. Ce n'était pas tout à fait faux non plus, j'étais bon à ce jeu là... Sans compter que j'avais en effet une musculature et une méthode suffisante pour abrégé une bagarre. Si quelqu'un devait dire du mal de Frida ? Il le sentira passer ! Et si c'était une femme ? Je ne levais pas la main sur les femmes mais elle aura le droit à un bon sermon qu'elle ne sera pas prête d'oublier. Déjà que j'ai du mal quand ça touche à des inconnus, je vous laisse imaginer quand c'est en rapport avec mes proches et Frida ? Frida était dans ce lot, un peu trop proche et trop lointaine à la fois...

« Pas de soucis. »

Lui souriais-je, me tortillant pour la laisser passer, retenant un frisson en la sentant me frôler. Tous nos contacts, aussi brefs puissent-ils être, étaient comme de violente décharges. C'était terrible et j'avais même l'impression que ça empirer avec le temps. Et dire que j'allais devoir prétendre être son amant ? Devoir lui tenir la main, danser avec elle... J'allais sûrement en mourir... Ou faire une grosse bêtise... Non, il fallait que je reste calme, concentré, que je pense à Lilibeth, à mes espoirs de... Ou que je ne pense plus à rien, que je déconnecte tout pendant deux jours. Plus de cerveau, plus de cœur... Allez, courage !

Mais elle était déjà de retour et j'étais incapable de savoir combien de temps elle était partie. Dans cette étrange transe émotionnelle, j'avais perdu mes repères, fixant inlassablement le petit écran devant moi, les doigts crispés sur mes accoudoirs. C'était réellement une très mauvaise idée.... Si mauvaise que je ne devais pas trop punir Jade au risque d'être découvert. Un piège, un putain de piège qui était très loin d'être en cristal... ET MERDE ! Secouant la tête, je me tortillais de nouveau pour lui laisser la place de passer, revenant péniblement à la réalité dans un nouveau frisson.

« Ce n'est pas comme si nous avions réellement commencé à peaufiner. » Notais-je, surpris par cette remarque impromptue. Nous n'avions rien décidé réellement, pas que je sache en tous cas. Mais je l'écoutais quand même, mon cœur manquant un battement à ses paroles. « Oh... Oui... » Répondis-je, pris de court. « Je... J'aurais commencé par parler du premier rendez-vous mais c'est effectivement important. » Repris-je, tentant de me ressaisir et de ne pas avoir trop l'air perturbé bien que je sente ma gorgé étrangement sèche. « C'est une jolie histoire, je m'en voudrais de leur piquer. »

Souriais-je avec une horrible impression de sentir de la sueur perler sur mon front. Heureusement ce n'était qu'une illusion mais mon cœur peinait à reprendre un rythme normal. Avant même que je n'ai pu ouvrir la bouche, elle me demandait de répondre, trop inquiète par le léger silence que j'avais laissé planter pour réfléchir. Ce n'était pas une question facile et elle n'y allait pas avec des pincettes ! Mais je me devais de lui répondre, ce que je fis après lui avoir lancé un sourire désolé accompagné d'un nouvel haussement d'épaules.

« Et bien... Si... Si nous restons dans l'optique qu'un bon mensonge doit être proche de la réalité alors... Alors je pense que le ranch serait une bonne idée oui. Nous aurions pu y aller ensemble au lieu de nous y retrouver par hasard ? Aller boire ce verre que tu avais dûment gagné puis... Puis nous pouvons garder le baiser au moment de te déposer chez toi ? » Proposais-je, presque assez convainquant pour avoir l'air relativement détaché. « Comme ça nous rendons hommage à la belle histoire de ce couple sans leur piquer totalement ? » Ajoutais-je, espérant que l'humour rende la situation moins étrange. Ou alors ce n'était que moi ? « Pour le reste, je pense que nous pouvons coller à la réalité ? Ajouter quelques restaurants peut-être? Un pique-nique et une balade aussi, histoire d'expliquer le rapprochement et finir sur le Ranch ? »

En réalité, nous avions en effet déjà toutes les cartes en main pour une belle histoire d'amour. J'aurais largement pu l'embrasser au Ranch puisque nous avions eu le temps de nous rapprocher même si ce n'était pas aussi... Aussi intense que si j'avais réellement cherché à la séduire. Il ne nous manqué effectivement que quelques rendez-vous, des rendez-vous que j'avais savamment évités justement pour ne pas en arriver là. Pas avec Frida, c'était bien trop dangereux et les battements actuels de mon cœur n'en étaient qu'une preuve de plus.