A weird roadtrip (Lyam)

Comme si Lyam allait s'éclater à faire des truc de gamins de 5 ans tiens! Mais avouez que de l'imaginer avait ce quelque chose de comique. Néanmoins le shopping avait bien été dans l'ensemble tentant de ne pas penser à ce soir. Valait mieux pas sinon j'allais flipper grave. D'ailleurs qu'il soit au téléphone pour son boulot ne me dérangeait pas plus que ça… enfin sauf si ça pourrissait un peu notre week-end. Je lui avais sortis le plus nulle des comparaisons mais heureusement il embarqua dans ma petite vanne idiote me faisant soupirer doucement en secouant la tête. - Qu'est-ce qu'on va faire de toi? Tu n'as qu'à te dire que tu es cet empoté de Chef Gordon et ton partenaire assurera. dis-je en gloussant légèrement haussant les épaules doucement. Je blague. Je suis certaine que tu es le meilleur enquêteur de Vegas. C'est pour ça que tu es en demande. ajoutais-je les yeux pétillants de malice. Je me demandais de quoi il avait l'air quand il était concentré sur une affaire à éplucher des montagnes de papiers pour trouver CE petit indice qui débloquerait tout. Est-ce qu'il restait calme dans ses moments-là ou il avait envie de tout lancer sur les murs? L'image dans ma tête se fit soudainement plus séduisant gonflant mon petit coeur. Allez faisons une autre petite blague comme quoi je devrais passer par-dessus la déception de ne pas avoir d'itinéraire déterminé. Mais son "soulagement" me fit éclater de rire. Bon rendu dans la file je riais moins par contre. Bon il ne me ressuciterais peut-être pas mais au moins il tenterait, c'était mieux que rien tiens. Je n'aurais pas dû insister, je n'aurais pas dû me montrer aussi têtue même. J'aurais dû l'écouter, abdiquer mais non, j'y avais tenu mordicus. Bon en même temps, même pétrifiée de peur il était vachement séduisant… rien pour arranger ma situation quoi! Son assurance, son aisance naturelle tout pour que les genoux me fléchissent quoi! Saloperie d'idée tiens! Mais j'avais tout fait le tout courageusement, enfin le plus possible. Mais la chute d'adrénaline inquiéta assez le pauvre homme qu'il accourt chercher "mon petit ami". Génial… en plus ils pensaient que nous étions ensemble! Tiens petite pratique pour ce soir? Néanmoins il tenta de me rassurer et sa question m'arracha un sourire suivit d'un petit rire. - Peut-être parce que je suis une incorrigible mexicaine tétue? dis-je me détendant un peu plus. Mais j'étais quand même fière de lui dire que j'avais respecter ma parole et qu'il me répliqua que c'était surtout à moi que je m'étais dit ça. J'ouvris la bouche pour répondre et la refermer en une petite moue enfantine en fronçant les sourcils. Ah… mais… ok d'accord il avait peut-être, je dis bien peut-être raison. Mais ma petite moue disparue rapidement quand il m'affirma que j'avais plus de mérite encore parce que je l'avais tenue et ça fit place à un large sourire alors que je sentais mes joues rosirent doucement. Je ne trouvais rien à répliquer sauf fouiller son regard. Dites-moi que ce mec avait un défaut si horrible que je ne le verrais plus pareil! Non mais ça va…. et le voilà parti. Je poussai un soupir en le voyant faire, je fus quand même docile prenant le petit carré de sucre la laissant fondre sur ma langue. Je me sentais mal tout à coup de l'inquiéter autant. Je suis désolé de t'inquièter autant Lyam… Mais reprenant peu à peu des couleur, et de la vie, je parvint à lui dire que c'est sûrement pour cette raison que les enfants le redemandait. Ouais ca doit être ça. Il avait été un amour à répondre à toutes leur questions avec la patience d'un ange. Je n'imaginais pas qu'il était mal à l'aise en compagnie d'enfants parce que jamais il ne m'avait fait cette impression. Peut-être étais-je plus aveugle que je ne le croyais? Mais je tenais à lui dire que je ne voulais pas qu'il me trouve ennuyante. Mais je baissai le regard quand il me dit d'arreter mes bêtises. Là je me sentais comme une gemine prise en faute alors que je relevai le regard lentement vers lui espérant qu'il ne soit pas agacé. Je ne lui paraîtrai pas ennuyante? Je le regardai franchement. Mais tu as dit toi-même aimer les sensations fortes! Et je… euh… moi… je… je grognai de frustration en m'entendant bafouiller. Le musée c'est pas ce que je qualifierais de "sensations fortes" pour lui. Cependant je le laissai continuer sur sa lancée alors qu'il me surpris d'avantage avec ses choix de mots. Est-ce qu'il se rendait compte de ce que ses mots sonnaient à mes oreilles? Quelle portée elle avait sur mon coeur déjà durement éprouvé en ce moment? Tu vas être déçu j'ai pas de pâte à modeler. Mais me demande pas de ne pas me soucier de toi Lyam… on est quand même deux dans ce voyage. Attends! dis-je en levant un index Puis si tu veux me rendre heureuse je veux que tu le sois toi aussi, ça fonctionne dans les deux sens grand malin. terminais-je avec un sourire. Mais clairement je ne serais pas celle qui serait l'instigatrice de bungee… à moins d'être tombée sur la tête. Mais la visite des musées ça me ravissait. J'étais folle de joie être entourée d'autant d'oeuvre d'art, de couleurs, de formes! C'était merveilleux. Oh bien sûr la dame de la boutique souvenir me regarda bizarrement quand je pris plusieurs livres sur l'art que je pourrais utiliser dans mes cours. Comme l'aquarium qui me faisait pétiller le regard devant toutes les bêtes aquatiques. Et encore là j'achetais une floppée de livre me faisant gentiment taquiner par Lyam alors que je lui tirai la langue gentiment. Mais notre arrivée à l'hôtel se fit alors que je poussai un soupir de soulagement. Fatiguée certes mais la tête remplies de souvenirs. Tout ça avant de m'enfermer dans la salle de bain pour revêtir ma robe espérant que je serais à la hauteur. Ou à tout le moins présentable. Mais si moi je me trouvais banale lui en revanche! Il était beau comme un dieu! J'eus du mal à formuler le reste de ma phrase ouvrant et fermant la bouche à quelques reprises. Génial! Maintenant j'ai l'air d'une truite! Il était d'une telle élégance, d'une telle prestance qui me faisait l'impression que j'étais une gamine jouant au grand. Allez on se reprend en faisant une petite blague et je gloussai légèrement en me mordant la lèvre l'atmosphère détendue. - Oh je vois. Effectivement pas le meilleur choix. Mais je vais vous prendre avec moi alors messire. Je lui raconterai ce qu'il a manqué. Cependant l'inconscience me fit avancer vers lui alors que je replaçai son col de veston, épousseta ses épaule en lui parlant de comment ma mère nous avait élevée, parlant doucement, presque un chuchotement. replaçant son col tentant d'ignorer les frissons qui me parcourait le corps. Une fois terminé mes mains sur son torse mon regard se relevant vers lui je sentis mon être entier se figer. Son regard happa le mien, son coeur battant à une vitesse folle alors que le mien semblait sur le point de sortir de ma poitrine, que mon souffle s'accéléra légèrement. Il ne trouvait pas ça vieux jeu… ce qui me fit sourire tendrement. Enfin c'était la seule chose que je pouvais faire sans tomber dans les pommes. Quand il se recula, et que je fis de même je baissai le regard je sentais mon visage entier s'empourprer. Euh.. oh… je… PUTIN!! J'avalais difficilement avant de prendre la parole. Merci c'est gentil… ajoutais-je les joues brûlantes. Mais je ne pus m'empêcher de lui dire qu'il était parfait mais sa réplique me fit rouler des yeux en secouant lentement de la tête. Arrête! Je t'ai dis que je ne voulais pas que tu te déprécie comme ça. Tu es très très élégant et je suis ravie d'être à ton bras. Je terminai le tout alors que je reculai d'un pas pour prendre mon manteau et lui rappeler que nous ne devions pas être en retard. Une fois dans le taxi, je restai un moment silencieuse regardant dehors avant de me retourner vers lui. Je me doutais qu'il était pensif, trop peut-être. Mais en même temps quel homme allait au mariage de son ex-femme? Et avec une copine fictive. C'est en ce moment je crois que je me rendais compte du jeu trop gros que nous devrions jouer. Moi surtout. Cependant son oui sonnait étrangement faux à mes oreilles, ou peut-être que je me faisais des idées? Je parvins, Dieu seul sait comment aussi, à glisser ma main sous la sienne et lui dire que peut importe quoi, je serais là. Je le rattraperais, je serais à ses cotés comme il l'a été avec moi. Ça va aller, je suis certaine. Je me doutes que ça doit être… disons pas évident en ce moment. Mon dieu si je pouvais lire ses pensées je crois que là j'aurais milles réponses aux questions que je ne voulais pas me poser de peur d'avoir les réponses. Je fis un petit rire quand il me dit préférer l'autre EdgeWalk. Ouais bon… j'imagine mais là je n'irais pas en-haut pour le faire, une fois merci! Vraiment? Tu serais jaloux? répondis-je amusée en haussant un sourcil. Tiens! Un défaut Frifri!! Allez est-ce que ça te fais reculer? Bah non en fait…. merde de merde. Ok il fallait qu'il m'en montre un plus gros. Arrivée à destination je sortis derrière Lyam retenant le bas de ma robe pour éviter de me prendre les pieds dedans quand une voix claire et joyeuse se fit entendre. Je relevai le regard pour voir Emily et c'est à ce moment que je me dis que j'avais un sérieux manque d'imagination. Elle était époustouflante! Ok on m'avait dit de ne pas avoir de complexe mais là… je pense que je pouvais en avoir un petit quand même! Malgré tout je restai un peu en retrait observant la femme que Lyam m'avait décrit. Je haussai même les sourcils en la voyant se jeter dans ses bras joyeusement. Elle est pas supposé être froide elle? Bon en même temps… ils ont vécu quatorze ans ensemble. Mais je ne me posai plus de question que la tornade me pris dans ses bras me jetant dans la surprise la plus totale alors que je restai les bras le long de mon corps trop surprise pour faire quoique se soit. Je n'eus même pas le temps de dire un "Oui, c'est moi" qu'elle était déjà repartie. Ok… il venait de se passer quoi là? J'avais rêver ou c'était réel. J'ouvris la bouche mais la refermai aussitôt les sourcils légèrement froncés d'incompréhension. Je remontais mon regard vers Lyam espérant qu'il me donne une réponse. Bon visiblement il était aussi sous le choc que moi. - Peut-être qu'elle aussi elle a laissé sa place à une autre Emily pour aujourd'hui. dis-je avec un sourire taquin. Je hochai la tête le suivant tenant mon sac de soirée devant moi saluant de la tête ceux qui le faisait. Je me sentais un peu intimidée de ne connaître personne à part Lyam. Enfin il y avait Emily mais pour le .04 secondes je ne pense pas qu'on pouvait dire que je la connaissais vraiment. Je m'assied donc aux côtés de Lyam mon regard détaillant la salle que je n'avais pu admirer à mon arrivée. L'estrade était fleurie, décoré avec bon goût alors que je me cassais presque le cou à tout regarder. Hé merde… elle avait sortit le grand jeu! Donc pas du tout dans mon élément. Génial! En plus de jouer la petite copine fictive je devrais évoluer dans un environnement de strass et paillettes. Alors si vous doutiez de mon destin de merde, voilà un superbe exemple! - Ça va toujours? dis-je tout bas en fouillant ses prunelles car je me doutais que ça le ramène à son propre mariage. Je l'imaginais presque habillé tout propre au pied de l'autel attendant sa future femme. Je lui fis un sourire que je voulais rassurant. C'est bien décoré… un peu cliquant mais j'imagine qu'elle devait vouloir ça. C'était le rêve de toute femme un grand mariage digne des princesses de Disney. Étrangement moi je ne voyais pas aussi gros, un peu mas pas trop. Des amis, notre famille à mon futur mari et moi juste du pur plaisir. Enfin… il faudrait déjà que je trouve mon "futur" mari et là j'étais encore loin du compte. En sourdine des balades jouait en attendant la mariée et pour la fleur bleue que j'étais je trouvais ça tellement romantique! Je sais que bien des femmes aimeraient un gros mariage mais… pas moi. Tu sais un mariage entre famille et amis proches une décoration vaporeuse et un genre de petit cocon. Je sais que c'est rare d'entendre ça mais… c'est comme ça que je vois le mien. OH! Et des fleurs de jasmin du Mexique. Ça j'aimerais ça, une petite touche de mon pays. Je relevai un regard pétillant vers lui avec un petit sourire timide. Oui j'étais coquette, j'aimais me faire jolie et encore plus quand j'avais un homme dans ma vie alors j'ose à peine imaginer cette journée. Je serais une insatisfaite ma foi! Peut-être un jour qui sait? Mais je fus coupé dans ma discussion par l'arrivée rapide d'un homme environ mon âge, peut-être un peu plus vieux qui sembla se rendre compte de ma personne alors que je me reculai un peu le dévisageant. - Hé… Salut! Moi c'est Gerry et ton nom beauté? Je haussai les sourcils. Beauté? Mais… ARKEUH! Et voilà le mec typique célibataire qui irait draguer les nénettes célibataire du mariage. -Bonjour Gerry. D'abord mon nom est pas "beauté" mais Frida. me retenant pour ne pas ajouter "petit con" à la fin de ma phrase. Aussitôt je pris le bras de Lyam et plaquai ma main libre sur son torse. Je te présente mon copain Lyam. Je le vis remonter le regard vers Lyam alors que je gardai mon bras au bras de Lyam. Je ne sais pas ce qui se passa dans mon dos mais l'air dragueur, et lourdeau du jeune homme sembla se décomposer. Bon en vrai Lyam était déjà imposant par sa taille alors moi aussi je me serais tenu tranquille. Après un rire nerveux, un bref "je m'excuse mademoiselle" il se tassa de quelques chaises me faisant soupirer en secouant la tête. Quel con… chuchotais-je entre mes dents. Enfin je devrais faire avec que voulez-vous! J'espère que je ne frotterais pas à trop de cons comme lui ce soir. Mais d'un côté je pense que je pouvais être en confiance avec Lyam. Je me tournai vers Lyam en soupirant doucement. J'en ai eu des truc pourri en drague mais là ça bat les records… terminai-je en pouffant de rire doucement Je pense qu'on peut dire que ce voyage est plein de rebondissements. dis-je mon bras toujours autour du sien.

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A weird Road-trip

Mon incapacité à me déconnecter de mon travail était sûrement la principale raison de mon divorce. Toujours la tête ailleurs, trop souvent au bureau, pas assez impliqué, trop absent... Emily avait des tas de choses à me reprocher mais il était évident que ce détail était déjà un bon gros sommet d'iceberg qui se suffisait à lui-même pour couler le navire. J'avais tenté de changer depuis mais en vain, conscient qu'il était trop tard et que le travail était tout ce qu'il me restait de toute façon. J'étais donc devenu une sorte de Batman oui, dormant peu, veillant sur la ville à défaut de pouvoir veiller sur quelqu'un et pour ne pas avoir à trop penser à lui-même. C'était tellement plus simple comme ça, tellement plus rassurant aussi.

« On peut toujours essayer oui. » Promis-je avec un sourire et un haussement d'épaules. Des années que j'y songe Frida, ce n'est pas demain que ça arrivera mais je veux bien faire semblant pour te faire plaisir. Puis c'est un weekend particulier, je lui dois bien ça. « N'exagérons rien. Et mon jeune Padawan n'est pas loin de dépasser son maître. »

Affirmais-je, sincère. Bien qu'encore jeune il était motivé et brillant, un bon garçon à la carrière prometteuse que j'étais fier de pouvoir superviser. Nous formions une bonne équipe même si je me gardais bien de lui dire, trop amusé par ce petit jeu du boss casse pieds et du bleu plein de bonne volonté. Il me connaissait bien maintenant, il avait apprit à ne pas s'offusquer de mes piques, ayant même une excellente capacité à y répondre maintenant qu'il était plus à l'aise. C'était notre petit jeu, notre petit manège, notre façon de nous avouer à demi-mot que nous aimions travailler ensemble. En réalité, je voyais un peu en lui le fils que je n'avais pas eu. Ce qui était un peu idiot vu son âge mais je n'y pouvais rien, il représentait ce que j'aurais voulu si j'avais eu la chance d'avoir un garçon.

« Au moins oui ! »

Riais-je alors que j'avais accouru à la rescousse de "ma petite amie" suite à notre aventure matinale. Le début de notre journée était passé très vite entre les courses et mes coups de fils, me donnant l'impression de me réveiller seulement maintenant, au sommet de la tour CN où Frida avait fait les quatre cent coups. Je ne comprenais d'ailleurs toujours pas cette folie, ayant finalement rendu les armes pour la laisser faire. C'était courageux en un sens même si elle me faisait culpabiliser pour quelque chose que je n'avais pas demandé aussi... Car si j'avais su que ça pouvait la mettre dans un tel état, j'aurais insisté pour changé le programme... Mais elle avait été si insistante et motivée que j'avais cru à une simple petit crainte et pas un énorme vertige... Trop tard, je ne pouvais que recoller les morceaux au mieux en tentant d'en rire pour lui changer les idées.

« Ne t'en fais pas, l'important c'est que tu ailles mieux. » La rassurais-je maintenant que j'étais de retour avec une boisson et un petit sucre. J'étais fier d'elle quand même, impressionné par sa bravoure même si l'idée de base était idiote. Chacun sa croix. « Et toi tu es toi ! » L'arrêtais-je ensuite, ne sachant plus comment lui expliquer qu'elle ne me devait rien. « Tu n'as pas à changer pour me faire plaisir Frida, tu es parfaite comme ça ! » Admis-je, regrettant les mots dès qu'ils eurent franchi mes lèvres. Un peu trop franc pour notre bien à tous les deux, un cri du cœur. Mais je tentais de rester de marbre, souriant sincèrement avec un énième haussement d'épaules. Enchaîner oui, rester sur la lancée. « Comment ?! Tu as donc menti sur le contenu de ta valise ce matin !? Quelle déception ! Comment vais-je pouvoir te faire confiance désormais ? » M'offusquais-je faussement, en faisant peut-être un peu trop dans l'espoir de lui faire oublier ma bavure précédente. « Et je sais que nous sommes deux mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de te faire plaisir. Surtout que je ne suis pas aussi gentil que toi alors je ne risque pas de m'embarquer dans un truc qui me terrorise ou qui me dégoûte par pure bonté d'âme, ne t'en fais pas ! »

La taquinais-je même si c'était vrai. J'étais patient dans l'ensemble, assez gentil quand même mais à ce point ? Certainement pas, même pour ses beaux yeux... Quoi que, ça restait à prouver mais je refusais encore de l'admettre, bien trop effrayé par ce potentiel constat. Heureusement d'ailleurs, la suite de la journée fut un peu moins mouvementé, nous entraînant au musée et dans quelques boutiques puis à l'aquarium. Nous avions aussi fait quelques pauses gourmandes ici et là même si nous avions fait en sorte de garder de la place pour le grand repas de ce soir qui me stressait un peu plus à mesure que les heures défilées. Parce que c'était le mariage de mon ex femme ? Un peu oui, mais surtout parce que je devais y aller au bras de Frida qui était bien trop séduisante et avec qui je passais un moment bien trop agréable... Purement amical oui, juste une amie, il me restait quelques heures pour m'en convaincre histoire de ne pas être trop mal à l'aise au moment de mentir sur notre situation. Quel merdier !

« Merci pour votre grandeur d'âme oh gente demoiselle !» Souriais-je avec une révérence, essayant de maintenir cette légèreté alors que nous approchions dangereusement de l'heure fatidique. Surtout qu'elle était splendide dans cette tenue, encore plus merveilleuse que la veille... Et dangereusement trop proche de moi aussi, ce qui ne manqua pas de déclencher un nouveau malaise qui me coupa le souffle. « Gentil et sincère. » Ajoutais-je, toujours dans cet espoir vain de paraître détaché alors que j'étais étrangement tétanisé par tout ça. « Promis, je garderai les prochaines pour moi du coup. »

La taquinais-je avant que nous ne nous dirigions vers le taxi qui devait nous emmener à la salle de réception. La pression monta d'un cran dans l'habitacle alors que je prenais pleine conscience de l'imminence de notre mascarade. J'allais devoir faire semblant d'être avec elle alors que je prenais péniblement conscience que j'en avais envie. C'était évident depuis notre première rencontre remarque, cette limite trop floue entre drague et amitié, ces sourires, ces regards complices, ce frisson dans mon cœur à chaque contact. Hors c'était bien différent de ce que je ressentais avec les autres femmes et donc bien plus inquiétant. Proscrit même, j'avais déjà donné, déjà échoué avec Emily, je n'étais pas fait pour l'amour, pour une relation stable, papillonner était plus simple et plus sûr pour tout le monde.

« C'est juste que... C'est un peu étrange. » Concédais-je, trop heureux d'avoir une bonne excuse à mon attitude soudain nerveuse. Se rendre au mariage de son ex-femme est largement suffisant pour se sentir mal à l'aise non ? Pourvu qu'elle y croit et je tentais aussi de me concentrer là dessus pour ne pas voir le reste. « De toute évidence oui. » Admis-je avec un sourire désolé suite à la tornade Emily qui m'avait fortement surpris. Au moins, elle m'avait remis dans la réalité brutalement ce qui n'était pas plus mal finalement... Je devais rester concentrer, rester calme, penser à respirer et à me détendre. Plus facile à dire qu'à faire, m'assoir aida néanmoins un peu. « Je devrai survivre. » Affirmais-je avec un sourire rassurant et un haussement d'épaules qui se voulait convaincu. « Nous n'avions pas eu les moyens à l'époque. » Avouais-je en regardant la décoration d'un air un peu nostalgique. Me perdre dans le passé pour ne pas penser au présent et encore moins à l'avenir. Peut-être pas la meilleure idée mais je n'avais pas mieux en stock. « Elle rêvait d'un mariage de princesse, je suis heureux que le destin ait finit par le lui offrir. » Repris-je, mon regard retournant dans celui de Frida sans une once de tristesse. J'étais sincèrement heureux pour mon ex femme même si ça pouvait sembler étrange de l'extérieur. Par chance, Frida joua le jeu, évoquant à présent son mariage idéal. « C'est une jolie fleur et une belle idée. » Souriais-je, toujours sincère. « Je te le souhaite en tous cas. »

Là aussi, je le pensais, m'abstenant de lui dire que j'avais eu un premier mariage un peu semblable à son idée... M'abstenant aussi de lui dire que je ne voulais plus jamais me marier même si sa vision de la cérémonie ressemblait à mes goûts. Un mariage simple, petit comité, juste le principal. Rien de trop coûteux pour mettre plus dans la lune de miel, pour profiter. Mais il faut avouer que la salle était magnifique. Quoi qu'il en soit, nous n'eurent pas le temps de reprendre la conversation qu'un homme vint se poser à côté de nous, attaquant presque Frida avec une complaisance qui ne fit faire qu'un tour à mon sang ! Non mais pour qui se prenait-il au juste ? N'avait-il pas remarquer que nous étions entrain de discuter ? Ma mâchoire se serre et mon regard s'assombrit, vite soulagé par la main de Frida sur mon bras. Elle avait réagit plus vite que moi et ce n'était pas plus mal, hors de question de faire une scène ici... Rester calme. Je lui tends donc la main dans un geste se voulant amical, sourire faux peint sur les lèvres, écrasant joyeusement ses phalanges quand il me serre enfin la main, penaud.

« Enchanté Gerry » Avais-je dit avant de le relâcher et de le regarder partir la queue entre les jambes. Sûrement un invité du marié... Minable. « C'est le problème des mariages, ça réveille des envies chez célibataires en mal d'amour. » Soupirais-je, mon regard commençant à peine à s'éclaircir. Jaloux ? Je crois oui mais surtout choqué par tant de bêtise. « Mais j'avoue qu'il a fait très fort... Bien que les rebondissements rendent les choses plus amusantes non ? »

Tentais-je alors que la lumière changeait doucement, annonçant déjà le début de la cérémonie. Cette dernière passa vite et fut très belle. Tout avait été bien pensé, millimétré avec précision et bientôt nous étions à nouveau debout pendant que des serveurs récupéraient nos chaises pour les transférer vers les tables de repas. Sans que je ne m'en sois vraiment rendu compte, le bras de Frida était resté autour du mien tout du long, ne le quittant que maintenant. Bouée de secours ? Ligne de vie ? Un peu sans doute, je m'étais senti étrangement absent en voyant Emily remonter l'allée, me remémorant notre propre mariage avec un pincement au cœur malgré tout. Pas de la jalousie ou de l'envie, même pas de la tristesse vraiment... Un sentiment nouveau et ineffable qui était sûrement justifié. Heureusement que je n'étais pas seul même si j'aurais préféré être avec Jade au fond... Nous aurions pu rire plus facilement, ça aurait été moins bizarre.

« Merci encore d'être là. » Avouais-je sincère avant de sentir une main s'aplatir sans complaisance sur mon omoplate dans un claquement bruyant. « Hey Farwell ! Tu as pu venir finalement ? Alors, toujours la classe à Vegas ? » C'était Louis, un ami de longue date que nous avions rencontré peu après nous être installés à Ottawa. Un ami du couple donc mais avec qui je m'entendais toujours bien et un des rares avec qui j'avais gardé un vrai contact malgré le divorce. Il avait parlé Français, sa langue maternelle puisqu'il venait de Montréal. « Moret, content de te voir ! » Répondis-je aussi en Français mais avec un accent prononcé, usant du même enthousiasme sincère. « Et bien ça va écoutes, je survis !» M'amusais-je avant de lancer un regard à Frida qu'il avait brièvement regardé d'un air curieux mais respectueux. « Oh et je te présente Frida ma... Ma petite amie. » Hésitais-je quelques secondes avant de passer une main dans son dos comme pour illustrer ma parole. J'avais repris en Anglais pour lui faire comprendre que c'était la langue la plus correcte en vue de la situation, ne souhaitant pas mettre Frida plus mal à l'aise qu'elle ne devait déjà l'être... Tout comme moi qui espérait d'ailleurs que ça ne se voit pas trop. « Enchanté Frida, moi c'est Louis. J'ai supporté ce cher Lyam pendant tout son séjour à Toronto et crois moi ce fut les années les plus longues de ma vie ! »

Me taquina-t-il en lui serrant joyeusement la main. Son anglais était plus que correct malgré un léger accent qui lui donnait du charme. Louis était un homme enthousiaste et drôle, un peu trop franc parfois mais très gentil. Je lui lançais d'ailleurs un faux regard accusateur avant de rire de bon cœur. Il faisait partie de ces gens qui me manquaient même si je ne regrettais qu'à moitié d'avoir quitté la ville et tous les souvenirs qu'elle contenait aujourd'hui. Tourner la page, tenter de passer à autre chose. C'était encore difficile malgré les deux années passées mais, étrangement, ma main dans le dos de Frida me donnait l'impression de me rapprocher du but. Ou du précipice, au choix...

- Un autre comme toi? Oh mon dieu! Vegas ne sera jamais prêt! dis-je pour me moquer. En fait je ne lui reprochais pas d'être accro au boulot, je l'étais un peu moi aussi… enfin moins que lui qui était flic ça c'est certain. Mais en ce moment mon activité était de trouver des plans de cours, des bricolages, des contes qui pourraient les captiver. D'ailleurs moi ce qui me captivait en ce moment était le calme olympien qu'il affichait malgré l'inquiétude qui dansait dans son regard. D'ailleurs aussi têtue et butée que je pouvais être j'étais à deux doigts de sortir de mes gonds pour lui expliquer que je ne voulais pas nécessairement être le point de mire de ce voyage mais qu'il en profite lui aussi et ça je savais que ça lui ferait plaisir. Oui même si j'ai eu l'idée aussi stupide que saugrnue de me pendre dans le vide. D'ailleurs j'allais lui répliquer quand il s'exclama de ne pas changer pour lui faire plaisir et que j'étais parfaite comme ça. Alors là! S'il voulait me clouer le bec c'était réussi parce que mes mots s'envolèrent de ma tête alors que mes lèvres s'entrouvrirent sur des mots muets. Le sucre fondant sur ma langue comme si rien n'était arrivé. Mon coeur et ma respiration arrêtèrent en même temps que le temps qui se figeait. Mon regard resta dans le sien aussi surprise que je pouvais être alors que je sentais mon visage s'empourprer… ou j'étais entrain de flamber là sur place? En fait j'en sais trop rien mais jamais de ma vie je n'avais senti mon visage aussi brûlant! Combien de temps il s'était passé? Deux minutes? Deux heures? Deux millénaires? J'en sais trop rien mais encore là, j'étudiais son regard et… il faisait comme lui pour être tout en contrôle? Fais chier merde! Je baissai le regard alors que les mots valsaient dangereusement dans ma tête préférant ne pas entrer dans un petit tiroir que je ferais disparaître. Cependant à sa réplique, pour changer l'atmosphère je suppose, je fis un petit rire, le sourire revenant lentement alors que je relevais le regard vers lui. Si tu y tiens tant que ça, je peux t'en acheter tu sais. Mon coeur reprit lentement son rythme régulier alors que la chaleur descendait de mon visage. Parce qu'il y a des choses qui te terrorise? Moi qui te croyais invincible à tout. Puis j'ai toujours mes yeux de chat Potté pour aider à ma cause. ajoutais-je sur un ton taquin. Ouais bon… je sais pas si je serais capable de lui sortir ma bouille de gamine là maintenant… non plus tard la bouille de gamine je ne le connaissais pas assez pour faire un truc pareil. Mais bon le reste de la journée se passa relativement bien et il était bon joueur me laissant m'extasier sur tout et rien. Me taquinant sur mes achats, savourant les petits trucs à manger avec un plaisir évident! Comment dire… les queues de castor étaient divinement délicieuses et sucrées à souhait! De plus j'avais un compagnon de voyage adorable me laissant porter par lui jusqu'à ce que nous regagnions notre hotel et que je le vois dans son complet à faire tomber n'importe quelle femme à des mètres à la ronde. Sa révérence me fit sourire doucement alors que je baissai la tête solennellement. Cependant le petit malaise qui prit place à nouveau me fit figer devant lui à peine à quelques centimètres de son regard. C'était beaucoup de compliments en une seule journée pour mon petit coeur. Pas que ça me dérange, ça me faisait plaisir, très plaisir même… trop peut-être pour que mon coeur ne se gonfle pas immédiatement. - Sage décision. ajoutais-je avec un sourire. Comment il pouvait penser qu'il était moins que moi? À côté, j'étais plutôt celle qui jouait les grandes dames alors que j'étais tellement loin de ça en réalité. Une fois dans le taxi, je commençais à prendre conscience de ce que notre petit tour de passe-passe nous demanderait. Je n'étais pas douée vraiment pour jouer la comédie et tenir un rôle qui ne me convenait pas donc j'espérais que Lyam serait là pour me sauver les fesses si jamais. Mais je le vis soucieux, nerveux, ma bouée de sauvetage pour éviter de trop penser et surtout le rassurer. - Ça va aller je suis certaine. dis-je doucement tentant d'ignorer ce frisson qui ne finissait plus d'envahir mon corps, qui montait et descendait le long de ma colone. Enfin il stoppa rapidement une fois qu'Emily vint à notre rencontre trop joyeuse nous enlaçant - et me surprenant par le fait même - et disparut aussi rapidement nous laissant pantois alors que je tentais une petite blague pour briser cet instant de malaise. Une fois assis je restai silencieuse le temps de regarder un peu alors que je me tournai vers lui toujours soucieuse de son bien-être. Il y avait quelque chose dans son regard, un trait dans son visage qui ne me rassurait pas du tout. Il y avait plus que ce qu'il me disait j'étais certaine, je pouvais presque le sentir même. Il allait survivre… quelle phrase qui alluma mes sens alors que je lui fis un sourire compatissant. C'était trop pour un seul homme cette situation mais si tout se passait bien on s'en sortiraient sans séquelles. On en rirait même le lendemain sûrement. Quand il prit la parole je décrochai mon regard de la contemplation pour poser mes prunelles sur lui. La nostalgie peignait son regard d'émeraude, son ton de voix aussi le projetait dans un passé pas si lointain. Entre mon coeur qui se serrait de l'entendre je me sentis presque mal à l'aise qu'il s'impose tout ça. Quel ex-mari assistait au mariage de son ex-femme en toute bonne foi? C'était limite de la torture et le sceau final sur une relation qui était terminée. En clignant des yeux lentement je lui fis un sourire tendre avant de prendre la parole. Vous êtes un homme surprenant M. Farwell. Je connais peu d'hommes qui tiendrait des propos comme les vôtres. Je renchéris donc sur mon mariage idéal, qui était loin des contes de princesse de mon enfance, alors qu'il me souhaitait qu'il se réalise. Ouais bien au rythme ou ça va je serais en couple avec des chats tiens! D'ailleurs on ne pu discuter d'avantage alors qu'un incongru vint se poser à mes côtés avec une drague à deux balles. Enfin plus un rentre dedans à peine subtil qui me fit reculer sur Lyam alors que je le présentais et surtout pour qu'il dégage. Une poignée de main et aussitôt il battit en retraite à mon plus grand plaisir. J'espère qu'il n'y a pas trop de célibataires en mal d'amour ici... Je me mordis la lèvres car en fait nous en faisions partis de ces célibataire en mal d'amour même si pour l'instant d'une soirée nous étions un "couple" idée à la fois qui me troublait et qui me ravissait. Pas le moment d'épiloguer, la cérémonie commençait. Emily était ravissante son mari tout autant! Pour la grosse romantique que j'étais ravie! Je passai la cérémonie avec mon bras enroulé autour de celui de Lyam sans trop m'en apercevoir. Souhait inavoué? Désir plus réaliste que je ne le pensais? Je ne sais pas mais j'eus presque un pincement au coeur de détacher mon bras du sien. - Ça me fait plai… m'interrompant en entendant la claque sonore dans le dos de Lyam alors que mon regard se posa sur le nouveau venu. Ah chouette… du français… je ne comprenais pas un mot mais entendre Lyam le parler me mettait les jambes en coton. C'était si… séduisant, sexy même. Je ne survirais jamais à cette soirée c'est clair. Mon regard allant de l'un à l'autre pendant qu'ils parlaient et que je fis un sourire à l'homme quand son regard se posa sur moi. Merde… j'espère que je ne resterais pas là comme une potiche! Quand Lyam me présenta - après une petite hésitation - je sentis mon corps se tendre légèrement en sentant sa main dans mon dos. Sa large paume sembla brûler ma peau malgré le fin tissu entre et me donnant une bouffée de chaleur loin d'être désagréable alors que je tendis la main vers Louis. - Enchanté Louis. Je suis surprise qu'il ai été si détestable. Car ce n'est pas ce qu'il me démontre. Alors que, avec beaucoup de courage, je passai un bras derrière lui à sa taille. Le rire de Lyam faisait plaisir à entendre et heureusement il en avait d'autre. D'ailleurs j'appris à connaître Lyam du temps de son séjour ici à coup de "Écoute ça Frida…", "Tu devineras jamais ce qu'il a fait! ou de "Lyam te rappelles-tu…. Ce que je constatais surtout c'était que Lyam n'avait pas changé. Enfin si un peu quand même car même s'il ne me le disait pas clairement, le divorce l'avait clairement échaudé. Louis était divertissant, drôle même et ça faisait quand même du bien. - Excusez-moi messieurs je reviens vite. Je m'extirpai du bras de Lyam et allai au bar pour commander deux verres pour tenter de nous détendre un peu. Comme Louis avait le sien, autant prendre le nôtre aussi non. Après un sourire au barman, je glissai mon sac sous mon bras et pris les deux verres. Voilà whisky pour toi, j'ai pensé que tu aimerais. dis-je avec un sourire prenant une gorgée de mon verre de téquila me tournant vers Louis. Oui Téquila car il fallait un truc fort pour me ressaisir. - Tu as la copine parfaite dis donc! La laisse pas filer. ajouta l'homme alors que je m'étouffais avec ma gorgée manquant la recracher sur Louis. Je repris mes sens et affichait un sourire désolé. Euh… ça n'a pas passer par le bon trou. Que diriez-vous d'aller nous asseoir? Ils ont terminé de mettre les chaises. Oui changer de sujet pour changer le trouble de place… Excellente idée Frida! donc nous arrivions à notre table et je m'assied et figeai une petite seconde avant de voir les couverts. Lentement je posai mon verre et mon sac sur la table alors que les deux hommes étaient repartis en grande conversation. Oh! Je ne pouvais pas dire qu'Emily n'avait pas pensé à chaque détail mais… il y avait trop d'ustensiles, trop de coupes trop de tout en fait. Ce n'était pas mon monde ça, chez-moi il y avait fourchette, couteau et une cuillère et… voilà! Oui je me sentais un peu quiche en ce moment. Je tapai sur l'épaule de Lyam pour lui faire part de mon malaise donc quand il se tourna vers moi je lui fis un petit sourire crispé m'excusant auprès de Louis. Une main sur son épaule, je me penchai vers lui pour lui chuchoter: - Il y a trop d'ustensiles, trop de.... tout. Je ne saurais pas par lesquels commencer… terminais-je en me reculant de quelques centimètres, l'inquiétude dansant dans mon regard. Est-ce qu'il me trouverait idiote? Pas cultivée? Soudainement l'idée qu'il me voit ainsi, rit de moi me serrait l'estomac plus que je ne le voulais. Encore une fois je ne voulais pas me rendre à l'évidence, il ne fallait pas le faire. non plus. Trop dangereux, pas le moment...

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A weird Road-trip

« C'est pas faux ! »

Riais-je à sa moquerie. Non, Vegas n'était pas prête à supporter deux versions de moi, personne n'y était préparé, même pas moi ! Quelle horreur ! Mais je ne m'attardais pas sur le sujet, continuant à suivre le mouvement malgré que je sois conscient de l'ampleur de cette bêtise. Enfin, Frida avait prouvé être une tête de mule et je ne pus donc que suivre sagement son projet du matin, priant pour que ça ne tourne pas trop au vinaigre. Ce ne fut d'ailleurs pas trop le cas même si elle n'était clairement pas très fraiche après ce périple...

« Ce serait le plus beau cadeau que tu puisses me faire. » La taquinais-je, heureux qu'elle enchaîne au lieu de s'arrêter sur l'aveu à demi-mot qui m'avait échappé. « Parfois oui, essentiellement les 36 du mois d'ailleurs. » M'amusais-je. C'était vrai, j'avais un problème de lobe frontal... Peur de rien... Rien à part de mes sentiments pour elle... Comme quoi, la vie est drôlement faite... « Ah oui et ça aussi. »

Souriais-je, espérant être crédible en prétendant que son regard de chat potté ne me terrorisait pas vraiment... Alors qu'il me rappelait ces étranges sentiments que je n'assumais pas et que je tentais encore de taire. Vainement bien sûr, de plus en plus même. Heureusement, elle allait un peu mieux et nous pûmes repartir tranquillement vers la suite de notre journée. Journée qui fut plus calme que la matinée et presque dépourvue de moments gênants du genre jusqu'au soir alors que nous étions trop proches une fois de plus. Son pouvoir sur moi était réellement troublant et il était d'autant plus fort quand je sentais son souffle sur mes lèvres. L'envie de plus, l'envie d'envoyer balader la prudence...

Mais je ne pouvais pas me le permettre, mon cœur ne supportera pas d'être brisé une seconde fois. Puis il y avait Lilibeth aussi, pouvais-je réellement l'oublier aussi facilement ? Nous ne nous étions pas vu, nous n'avions fait qu'échanger quelques lettres mais il y avait quelque chose entre nous, quelque chose que je n'expliquais pas et que je voulais creuser un peu plus... Une façon de fuir ? Sans doute oui, me réfugier derrière une excuse en papier, derrière un espoir illusoire... Hors je ne pouvais pas faire mieux en ce moment, ne parvenant que par miracle à avoir l'air calme et serein malgré la tempête qui ravageait mon âme.

« Ça m'arrive oui. »

Souriais-je alors qu'elle complimentait ma décision de garder mes remarques pour moi. Si elle savait tout ce que j'arrivais à garder enfoui ! Vieille habitude d'ailleurs, je n'avais jamais été très loquace, surtout quand il s'agissait de parler de sentiments. J'étais plutôt le genre à ne parler que pour dire des choses importantes ou utiles... Ou des conneries en fonction des gens avec qui j'étais remarque. Mais parler sérieusement de moi et de mes sentiments ? Jamais ! Et c'était devenu bien pire après le divorce bien que je refuse encore de l'admettre. Ah fierté masculine quand tu nous tiens...

« Aucun doute. »

Répondis-je, tentant de m'en convaincre aussi, sourire et regard rassurants. Ça ne pouvait qu'aller non ? Deux amis qui prétendent être en couple pour aller au mariage de l'ex femme de l'un d'eux, c'était tout à fait raisonnable et facile non ? Mais quel plan de merde putain ! Je maudissais tellement ma sœur pour ce plan complètement fou ! À quel moment avait-elle pensé que ça pouvait être une bonne idée ? J'allais vraiment devoir parler avec elle, c'était du grand n'importe quoi ! Mais impossible de faire demi-tour... Courage, fuyons !

« Je pense qu'il y a peu d'hommes assez fous. » Plaisantais-je bien que je sois parfaitement sincère quant à mes propos concernant Emily. Ça n'avait pas été simple mais j'avais fait mon deuil et je tenais assez à elle pour lui souhaiter le meilleur avec mieux que moi. « Par chance tu n'es officiellement pas célibataire ce soir alors tu devrais être tranquille. »

Notais-je bien que cette simple remarque me serre étrangement le cœur. Non, nous étions en couple ce soir... Un couple fictif qui me plaisait beaucoup trop pour que je n'ose y penser pleinement. Jade, je te déteste ! Et je déteste aussi Gary ou Gerry ou machin pour cette remarque qui remet ainsi le sujet sur la table. Remarque, nous aurions dû nous y attendre... C'était bien pour ça que nous avions préparé notre histoire dans l'avion non ? Mais comme j'aurais préféré fuir... Trop tard là encore, Louis venait de me repérer, nous mettant à nouveau dans l'obligation de prolonger le mensonge. Ce qui fut délicat devant un ami aussi sincère que lui mais il fallait bien mentir pour maintenir notre couverture.

« Peut-être que l'air de Vegas lui a fait du bien ! »

S'amusa Louis alors que je frissonnais presque douloureusement, aussi bien des paroles de la belle que de sa main qui se glissait dans mon dos. Garder un air neutre, un sourire avenant, l'air de rien... Respire Lyam, ne fond pas sur place, ce n'est pas le moment. Une chance que Louis soit un moulin à parole, il eu le mérite de détourner notre attention en racontant avec enthousiasme nos aventures à la pauvre Frida qui semblait tout de même intéressée. Elle allait au moins avoir de beaux dossiers contre moi en rentrant, elle n'avait pas tout perdu !

« Merci. »

Souriais-je alors qu'elle revenait avec un whisky salvateur. J'étais tendu mais la joie de vivre de Louis et nos souvenirs m'aidaient à vivre un peu mieux cette proximité avec Frida. Tout semblait presque naturel en fait et c'était sûrement ça le plus inquiétant au fond... J'étais trop bien dans ses bras, trop bien à faire semblant d'être en couple avec elle... Dangereux... Et la remarque de Louis n'aida clairement pas mon cas ! Oui, merci gars, je sais qu'elle est parfaite ! Un peu trop justement.

« C'est toi qui va la faire filer avec tes bêtises ! » Le narguais-je, tapant doucement dans le dos de la jeune femme qui avait manqué de s'étouffer. Je lui lançais d'ailleurs un regard désolé au passage, conscient de ce que cette mascarade lui coûtait. « Oui allons-y. »

Répondis-je, faisant un signe de tête à Louis qui nous suivis toujours avec le même enthousiasme. Nous étions d'ailleurs à la même table bien que nous ne soyons pas tout à fait à côté. Il s'empressa d'aller saluer ses voisins directs pendant que nous prenions place, nous laissant ainsi à nouveau seuls pendant quelques instant. Ce n'était pas plus mal, le Break était mérité ! Trop d'émotions, de sentiments, je n'allais définitivement pas survivre...

« C'est simple, toujours commencer de l'extérieur. Je te ferai signe ne t'en fais pas. » Souriais-je avec un clin d'œil rassurant. Emily n'avait pas fait les choses à moitié en effet ! Mais ce n'était pas surprenant de sa part. « Puis nos voisins de table sont adorables alors ça va aller. »

Nous n'étions pas nombreux, trois autres personnes en plus de Louis, un couple et une femme seule. Je les connaissais tous plus ou moins et ils étaient du même genre que lui, avenants et enthousiastes. Puis Louis avait demandé à changer de place, se retrouvant ainsi près de Frida et pas trop loin de moi. Elle allait être bien entourée même si je craignais un peu les dossiers qu'il pourrait lui sortir pendant le repas... C'était à double tranchant. Surtout qu'il était très bavard et ne tarissait pas de choses à dire, en apprenant beaucoup sur moi à la jeune femme à qui je lançais souvent des regards désolés. Les autres étaient moins versatiles bien qu'agréables et le repas était plus que délicieux. À chaque changement de plat, je faisais un petit signe à Frida pour lui montrer discrètement le nouveau couvert à adopter, souriant toujours avec malice mais sans once de moquerie.

« Dois-je m'inquiéter de ne pas encore te voir sur la piste malgré le Whisky, le Champagne et le vin ? Rassure moi, tu n'est pas devenu alcoolique quand même ? »

Me demanda Louis avec un air exagérément sceptique. S'il savait ! Mais je ne pouvais pas l'admettre bien que le cacher soit compliqué... En effet, en temps normal, j'aurais déjà dû être au moins assez pompette pour enflammer la piste de danse... Un plat, une danse, c'est ainsi que la soirée se déroulait et j'avais déjà ignoré deux occasions de me ridiculiser. Heureusement, pas de slow pour le moment et j'étais entrain de discuter à chaque fois... Hors j'étais conscient que l'illusion ne pouvait pas durer et qu'il allait falloir que je fasse un petit effort. Sans compter que j'aurais très volontiers danser si j'avais été en couple, appréciant le contact et la proximité tout comme le petit moment de pseudo intimité offert par cette pause... Moment que je redoutais donc avec Frida pour des raisons plus qu'évidentes.

« Ça te ferait trop plaisir n'est ce pas ? » Le taquinais-je, espérant que l'humour me sauve de cette situation problématique... L'espoir fait vivre non ? « Tu plaisantes ! Je te fais rapatrier d'urgence ! Frida, pitié, dis moi qu'il n'est pas tomber si bas ! »

Louis était étrangement sérieux malgré l'atmosphère toujours légère de la conversation. Je savais qu'il était sincèrement inquiet pour moi, surtout qu'il avait été en première ligne pendant le divorce, conscient de l'impact que cela avait eu sur moi. Il faut dire aussi que j'avais passé mes premières nuits de célibataire chez lui avant de quitter le Canada pour Vegas et toutes les fois où j'étais revenu pour les papiers... J'avais eu de la chance de l'avoir comme soutien moral et il était de ceux qui me manquaient le plus.

« Je suis déçu que tu puisses y croire une seule seconde... » Soupirais-je, faussement déçu avant de lui lancer un regard malicieux et un sourire rassurant. « Tu me connais mieux que ça quand même. »

Ajoutais-je, lui arrachant un sourire et un léger haussement d'épaules peu convaincu. La musique commença peu après et, pas de chance, sur un slow cette fois... Il fallait que je lui prouve que j'allais bien, que je n'avais pas trop changé malgré tout... Et il fallait aussi que je soigne notre couverture puisqu'il savait comment j'étais en couple en principe... Louis en savait bien trop sur moi, il était dangereux ! Un nouveau regard désolé à Frida à qui je tendais une main légèrement hésitante.

« Me feriez vous l'honneur de cette danse ? Au moins pour le plaisir de rabattre un peu le caquet de ce fichu Français ? »

Plaisantais-je, sentant déjà mon cœur s'accélérer. Pour me changer les idées, je lançais un clin d'œil à mon ami avant de me lever pour inviter Frida plus dignement, conscient que nous avions déjà beaucoup bu malgré l'heure et que le contact rapproché ne pouvait pas être une bonne idée... Mais nous n'avions pas le choix, nous étions pris au piège... Moi surtout. Jade, je te déteste !

Son aveu, presque un cri du cœur, m'avait laissé sans voix, le visage pourpre de gêne et Ô combien mon être entier avait aimé ce compliment! Trop pour que je me l'avoue. Mais malgré tout j'appréciais le fait qu'il me change les idées avec une petite vanne innocente auquel il répondit me faisant soupirer d'amusement en secouant la tête. Attends cher Lyam, à ta fête tu en auras à ne plus savoir quoi faire avec tiens! Donc lui dire que je croyais qu'il n'avait peur de rien sur le ton de la plaisanterie aida à reprendre du mieux et ainsi passer une belle journée ensemble. Une journée normale, plaisante et amusante, jusqu'au soir où je le vis dans son habit renversant de charisme. Sérieusement , je crois que j'aurais pu tomber dans les pommes tellement il était beau. Être si proche de lui me donnait bien plus envie de laisser ce mariage de côté et faire autre chose mais, c'est une homme de parole et je me voyais mal déroger à son plan initial. La seule chose que je gardais en tête pour éviter de me rapprocher un peu était Adrian. Excuse bateau mais pour le moment elle était efficace et il fallait que ça continue d'être efficace et ce même si près de lui où son parfum me chatouillait les narines, que je pouvais sentir la chaleur de son corps à travers les tissus de son habit. Comme je n'aimais pas qu'il se diminue devant moi. Il avait autant de valeur que moi sinon plus même, lui il combattait le crime et sauvait des vies. Moi je ne donnais que du savoir à des gamins de 5 ans alors entre les deux… Toujours est-il que je lui certifiait que ça irait bien, Pas le choix non? Il fallait que ça aille bien sinon notre soirée de couple fictif allait être bousillé et je voulais tellement être à la hauteur. Parfaite pour ne pas qu'il ai honte de moi, qu'il soit gêné quand il reverrait ces gens. Cependant l'idée de Jade de m'envoyer ici avec son frère ça c'était la plus conne et la plus nulle des idées. Non mais où elle s'était dit que c'était une idée merveilleuse elle? Clairement elle allait me devoir des comptes! - Arrête! Ce n'est pas fou de souhaiter le bonheur des gens. Simplement que je suis impressionnée et je sais que c'est sincère ce que tu as dit. ajoutais-je doucement réellement admirative. Bon je ne souhaitais pas de mal aux gens en général, j'étais plutôt bonne poire en général. Cependant l'entendre dire des mots aussi gentils, même empreints de nostalgie me touchait vraiment. Une qualité de plus que le destin me flanquait en pleine figure. Je demandais pas grand chose: un défaut. Juste UN qui me ferait reculer. Hum… il y a de ça. Il faut bien voir un truc positif non? ajoutais-je souriante. Tu n'es officiellement pas célibataire ce soir. Ces mots me perturbaient bien plus que je ne voulais réellement l'admettre. D'un côté ça me faisait atrocement plaisir qu'il soit mon "copain" même si c'était bien factice, mais de l'autre ça me terrorisait. S'il fallait encore que je m'emballe pour un rien… Allez… on pense à Adrian! Ouais c'est bon ça! Enfin ça allait jusqu'à ce qu'un ami de Lyam se joigne à nous. Je devais sauter dans mon rôle et ne plus en sortir jusqu'à ce que nous quittions la salle long rôle à tenir mais j'y arriverais. - Ah… ce qui se passe à Vegas reste à Vegas tu sais. Donc c'est un secret. ajoutais-je en relevant un regard vers Lyam me retenant pour ne pas me coller d'avantage sur lui. Ce que normalement j'aurais fait s'il avait été mon amoureux. Louis était un verbomoteur amusant et je ne me plaignais pas du tout. Allant de surprise en éclats de rire. Mais rien de mieux qu'un verre pour tenter de nous remettre un peu des émotions un peu vives et intenses en à peine 2 minutes. Mais la remarque de Louis sur ma "perfection" manqua de lui cracher dessus alors que je reprenais mes sens. Parfaite… s'il savait comment j'étais pleine de défauts. Têtue, impulsive, jalouse, pour ne nommer que ceux-là. À la table ce fut un peu mieux malgré ma surprise et ma stupeur. Trop de tout sur cette table pour me déstabiliser. Ok être parfaite était peut-être élevé comme critère mais j'y tenais, c'est pourquoi je demandais l'aide de Lyam.  Surtout avec les gens autour de la table, aussi adorable qu'il pouvait être. Donc quand il accepta je lui servis un grand sourire et je sentis la tension dans mes épaules se relâcher. - Merci énormément. dis-je reconnaissante. Je souriais doucement quand il me dit que nos voisins de table étaient adorables et que ça irait. Je penchai la tête légèrement sur le côté Oui en effet, tu essaie de me rassurer là non? Je devais avouer qu'il avait raison, le couple était adorable, la femme seule un amour et Louis divertissant se plaisant à me raconter ses frasques donc quand je voyais son regard désolé, je posais une main sur son bras pour lui signifier que ça allait. Le repas était délicieux! Divinement bon et Lyam un amour de me montrer discrètement quel ustensile prendre, qu'elle coupe utiliser. Mais entre la téquila, le champagne et le vin disons que j'étais plus… joviale? Ouais on va dire ça ainsi. Quand Louis avança qu'il était surpris de ne pas le voir déjà sur la piste de danse, je tournai un regard curieux vers lui. Il ne m'avait pas dit qu'il dansait pas vraiment lui? C'était lui ou un autre? Ok la danse des mariés il avait laissé passé, un peu à mon plus grand plaisir, la danse suivante aussi trop prise dans la conversation avec la femme seule et le couple. Je terminais la dernière bouchée de mon plat en gloussant doucement reposant ma fourchette et essuyant doucement ma bouche quand Louis se renvoya la question. Hé merde de merde de merde…. Je répondais quoi à ça? Ah ouais on est aussi bas que ça! Non je ne voulais pas ternir l'image de Lyam, comme la mienne également. - Tu sais… je n'ai pas connu Lyam danseur…. - Alors voilà! Je te rapatrie! - Mais! dis-je en levant un index pour le faire taire et me tourner vers lui et planter mon regard dans le sien. Il a bien d'autres… disons talents qui ne demande pas de danse mais qui sont tout aussi envoûtant. je fis un petit clin d'oeil complice à Louis. Ok je ne devrais pas avancer un truc pareil mais on était "un couple" aux yeux de tous donc personne ici ne devait être dupe non plus. Donc à la réplique de Lyam je haussai la main pour dire "Voilà! Ce que je te disais!" - Allons Louis, lâchez-les un peu. Ça fait à peine deux mois qu'ils sont ensemble. dis la femme seule avec un petit sourire en coin. Cependant la demande de Lyam elle me surprit un peu alors que mon regard croisa le sien alors qu'il  me faisait sa demande de manière très galante. Je lui fis un sourire et relevai le menton mettant ma main dans la sienne. - Avec plaisir. me levant alors que les notes de All of me commençaient. C'était dangereux, trop dangereux. Être encore plus près de lui était tellement une mauvaise idée! Mon cœur s'emballait déjà, mon air semblait déjà se comprimer dans mes pauvres poumons durement éprouvés depuis notre départ de Vegas. Je me glissai donc entre ses bras le souffle rare, le cœur cognant violemment dans ma poitrine au point que je me dis que c'était impossible qu'il ne l'entende pas. Je remontai ma main libre à sa nuque, chose que j'aurais faite normalement en couple. Allez il fallait jouer le couple à fond sinon son pote allait flairer le plan foireux en une seconde. Je pressai donc mon corps contre le sien me sentant à deux doigts d'exploser là. Le nez dans son cou, je respirais l'odeur de son parfum musqué, viril en fermant les yeux. Je me sentais tellement bien, trop bien même que les alarmes dans ma tête sonnaient dangereusement.  J'étais bien contre lui, perdu dans un monde où nous semblions les seuls.  Machinalement, ou automatisme, mes doigts caressent sa nuque et ses cheveux à la base de celle-ci. - Serre-moi un peu plus contre toi s'il-te-plaît lui chuchotais-je à l'oreille alors que je nouais mes doigts aux siens. Je sais c'était peut-être trop, je ne devrais pas en toute logique. Si j'avais eu toute ma tête jamais je n'aurais fait une demande pareille. Cependant, le moment, la balade All of me prenait fin pour laisser place à A Thousand years. Pour une fois depuis mon départ de la NOLA, de la peine que j'avais traversé pour finalement remonter à la surface, je me sentais bien. À ma place. Je sais que c'est dangereux ce genre de pensées vu là où ça m'a menée. Je poussai un soupir d'aise en sentant la pression faite autour de moi tout ce stress, cette tension se relâchai lentement alors que j'ouvris les yeux lentement pour relever le visage vers Lyam et me rendre compte combien proche j'étais. Trop proche, beaucoup trop proche. Les signaux d'alarme hurlaient dans ma tête, mon coeur bondissait jusque dans ma gorge. Je me plongeai dans son regard si vert, hypnotisée, happée, enveloppée tentant de le décoder mais n'y parvenant pas vraiment. Ses lèvres à peine quelques centimètres des miennes m'appelaient à les presser contre les miennes. Ce désir de l'embrasser était si violent qu'il en faisait presque mal. Ma main glissa de sa nuque à la ligne de sa mâchoire que je caressai du bout des doigts. - Tu penses qu'on lui a rabattu le caquet? dis-je un peu absente, mon esprit voguant bien ailleurs que cette salle de mariage. Je fouillai son regard le suppliant dans ma tête de ne pas briser ce moment magique, hors du temps, de l'univers. Tu es un bon danseur… Je sentais son coeur battre contre le mien et je me dis que je devrais la boucler pour ne pas lui foutre un malaise cardiaque en plus! Mon regard ne se détachait pas du sien attendant…. j'attendais quoi en fait? Enfin si je savais ce que j'attendais mais voudrait-il me le donner? Ça c'était une autre question.

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