Si je me fie à comment il a été à l'aéroport je ne doute pas qu'il pouvait être pire que l'ouragan… et je ne voulais vraiment pas m'y frotter sérieusement mais pour toute il eut un "Pfff" de ma part, car on ne brise pas une ambiance légère non? Combien elle pouvait être légère aussi? Ça c'était la question auquelle je ne voulais pas de réponse de peur de m'avouer une chose que je ne voulais pas. D'ailleurs quand il répondit que mon père aussi devait appliquer la règle du "J'écoute un mot sur deux" je lui fis un air faussement outrée tournant la tête vers l'avant et relevant la tête avec cet air faussement blessé. en vrai je suis certaine que mon père écoutait tout de peur que ma mère lui tombe dessus si jamais.
Je roulai des yeux en secouant la tête doucement, moins élégant que moi… non monsieur le malin! Différent mais pas moins élégant. Il l'était là présentement alors en costard…. il devait être à tomber à la renverse! D'ailleurs j'eus un petit coup de chaud juste à y penser. NON! NON! On refoule cette image! Pas le moment! Mais être à son bras avait certes quelque chose de grisant mais aussi d'extrêmement flatteur. C'était un homme élégant, avec une belle prestance et un port de tête presque altier. C'est moi qui aurait l'air d'un petit canard tiens!
Une fois au pub assis l'un en face de l'autre je me devais de plomber un peu l'ambiance, faut quand même que je reste fidèle à moi-même tiens! Oh! Il se montra bon joueur ouvrant un pan de lui mais pas trop uste assez que je me rende copte que derrière le charmeur, il y avait une sensibilité. Que derrière ses farces, cachait une douleur pas totalement remise de son divorce. Que derrière le séducteur, il souffrait encore de ce qui c'était passé entre Emily et lui. Je sentais qu'il y avait plus que ce qu'il me disait, j'aurais pu l'assaillir de questions mais… pas le moment, pas tout de suite. Mais lui dire que je me doutais qu'une femme bien l'attendait me donnait des envies de hurler! Des envie de me taper la tête durement sur la table. De m'arracher la langue pour éviter de dire des sottises pareilles! Si je grattais un peu, si je prenais deux seconde pour une bonne introspection on aurait pu entendre la petite vois dans ma tête dire "J'espère que je serais celle-là". Mais il ne fallait pas lui donner le droit de parole, il ne fallait surtout pas qu'elle remonte à la surface!
- Pas si négatif. Mon père ne boit que la téquila pure. Il dit qu'il y a les femmes et les faibles qui le cache dans un cocktail. dis-je en haussant un sourcil Mais il m'arrive de la boire pure aussi. répondis-je en prenant une gorgée de mon verre.
Oh…. MON…. DIEU!!! Un autre clin d'oeil comme ça et je me liquéfie sur place! Mais il fallait bien sûr que je remette le couvert pour son ex mais… encore là il y avait autre chose, je le sentais mais ce que je perçu dans son regard me creva le coeur, acheva de me le serrer. Cette espèce de… tristesse mélangé au résignement me donnait un coup au coeur. Non… pas lui, il ne pouvait pas juste se contenter de sa situation! Et pourquoi pas? Je n'étais pas gardienne de sa vertu non plus! Allez téléphone! Merveilleuse diversion qu'elle était pour le sortir de ce sable mouvant où je ne voulais pas aller plus que lui. Donc d'abord refuser ce truc, le EdgeWalk hors de question même! Cependant je trouvais qu'il acceptait un peu trop facilement donc je relevais la tête et le regardait en fouillant son regard.
- Attends… attends une minute! Tu es entrain de me dire que toi le mec amoureux de sensations fortes tu vas laisser passer une chance pareille? ajoutais-je en relevant un sourcil. Non il n'allait clairement pas laisser passer ça! Pas parce que moi j'étais trop peureuse quand même. Enfin je ferais en sorte qu'il ne rate pas ça pour moi. Mais de voir qu'il y avait des musées sur notre route me ravissait tellement! "Rien n'est arrêté tant que tu ne l'as pas décidé" ça me rendait à la fois attendrit devant toutes attentions qu'il faisaient depuis notre départ et à la fois atrocement mal à l'aise. Et si on faisait un truc qui le gonflait? Un truc qu'il n'aimait pas? Je relevai le regard vers lui lentement et répondit à son sourire tout aussi doucement. Tu sais… il faut quand même que tu fasses des trucs qui t'intéresses aussi. Je veux voir la ville à travers tes yeux aussi.
Mais quoi qu'il en soit nos plats devant nous, et l'apparence un peu bizarre de mon plat et nous étions à manger. Et c'était DÉLICIEUX!! Pas le plus plat visuellement parlant mais un très bon repas. Donc en réponse à ma question il me dit en toute finale que j'était "La maîtresse de notre destin" manquant m'étouffer avec ma bouchée. Ça donnait place à tellement d'interprétation ça!
- Moi la maîtresse de notre destin? Tu sais que c'est me donner beaucoup de pouvoir ça?
Plaisantais-je, surtout masquer mon trouble, et continuer de manger. C'était agréable, il était une personne agréable et étrangement partager ce moment, ce voyage avec lui me rendait à la fois fébrile et mal à l'aise mais en même temps à fois honorée et flattée d'être seule avec lui. Rien pour nous déranger outre le serveur qui nous débarassa de nos plat une fois vide pour nous apporter une part de tarte aux noix de pecans qui était délicieuse! Bon en même temps j'étais une atroce gourmande alors si c'était bon et en prime sucré alors là j'étais comblée! Encore une fois le repas allait de fou rire en sujet sérieux en passant par cette….. horrible frontière du flirt pour redevenir normal. Comme si nous dansions une danse allant à la limite la frôlant toujours de plus en plus pour attendre…. Attendre quoi? L'autorisation de l'autre? C'était ridicule! J'étais bien plus jeune que lui, plus fofolle, je devais paraître moins sérieuse aussi alors il ferait quoi avec moi?
- C'était délicieux! Je ne pourrais pas avaler un morceau de plus! dis-je en m'adossant à ma chaise une main sur le ventre. Clairement ma robe allait m'éclater sur le dos! Alors la prochaine fois je garde mes jeans baggies! Je serais bien moin élégante mais au moins confortable! dis-je en riant. Merci encore Lyam, je passe un très agréable moment. je poussai un soupir appuyée sur le dossier de ma chaise, ma main encore sur le ventre tournant le regard vers l'extérieur mon regard balayant la rue qui s'animait, les lampadaires qui s'allumaient les uns après les autres. Et cet espèce de violacé dans le ciel qui était précusseur de la pénombre. C'était étrangement semblable à n'importe quelle ville du monde mais à la fois unique. Parfois je sentais le regard Lyam sur moi et je devais l'avouer ça me faisait vraiment plaisir. Je fini par tourner la tête vers lui et lui faire un sourire.
- Ça te dis de jouer à un jeu? Le temps de notre verre pas plus après on pourra regagner l'hôtel pour… bah je sais pas, écouter la télé et dormir tôt? Enfin ce n'est qu'une proposition
Je me redressai sur ma chaise en me raclant la gorge et approchai mon verre de téquila - pas un shooter, un peu comme son verre de whisky - et m'apprêtai à lui expliquer les règles du jeu.
- Tu as déjà joué "Je n'ai jamais"? Tu vas voir c'est très simple! dis-je animée d’une énergie fébrile Tu dis une phrase exemple… "Je n'ai jamais taquiner ma soeur" si tu l'a fait tu prends une gorgée sinon tu en prends pas. Facile non? En fait, la phrase elle s'applique à nous deux donc on doit prendre chacun une gorgée si on l'a déjà fait. C'était un jeu stupide, surtout pour tomber soûl plus rapidement quand on est des gamins trop cons mais là le bu n'était pas de se soûler mais juste… bah juste jouer quoi.
- Ok je commence euh…. je cherchai en tapotant mon verre et me mordant la lèvre. AH! Je n'ai jamais été victime de la mode des années 90 je fis un petit sourire avant d’éclater de rire en le voyant prendre sa gorgée, l’avantage d’être née en 94, car il en fallait un non? À toi!
Bon ça pouvais vite dégénérer mais si on restait dans les trucs rigolos et pas flirter avec cette zone floue ça devrait aller. Juste ne pas aller là où il ne fallait pas. Juste…. rester dans la ligne: Amitié!
Je n'étais pas réellement puritain en soit... Alcoolique oui, depuis le divorce en tous cas. Au moins un verre par jour, j'étais droit dedans, même assez pour ne plus être trop affecté par l'alcool pur. Détail dont je n'étais pas fier évidement, bien qu'il ne soit sûrement pas un réel secret pour les gens qui me connaissaient et qui me voyaient trop souvent un verre à la main. Par chance, ce n'était pas le cas de Frida qui pouvait donc encore croire que j'étais quelqu'un de bien. J'aurais dû lui avouer la vérité, ôter mon masque pour lui prouver à quel point j'étais peu respectable seulement je n'y arrivais pas... Pour la simple et bonne raison qu'elle me donnait envie d'être meilleur, un peu plus à chacune de nos rencontres. Tout comme les lettres de Lilibeth sur lesquelles je devais impérativement me concentrer pour ne pas faire d'erreur, pour ne pas me laisser emporter...
« Je ne le connais pas encore mais j'aime déjà beaucoup ton père ! » Plaisantais-je, ne réalisant même pas l'impact de mes paroles et le sous-entendu idiot qu'elle pourrait y voir... Comme si j'avais des raisons de rencontrer son père ! N'importe quoi. Heureusement, elle reprit, précisant qu'elle buvait aussi de l'alcool pur à l'occasion. « Je n'en doutais pas. »
La taquinais-je avec malice. Je ne doutais pas qu'elle soit une femme forte une seule seconde et le sous-entendu était là bien sûr. Quoi qu'il en soit, j'étais soulagé que l'ambiance soit si légère malgré les quelques rechutes que nous rencontrions. C'était réellement très étrange entre nous et ses questions concernant mon passé n'aidaient pas. Elles étaient pourtant légitimes alors je faisais de mon mieux pour y répondre sans flancher. Je lui devais bien ça non ?
« Frida, j'ai été parachutiste je te rappelle, pour moi l'Edge walk c'est une promenade de santé. » Fis-je semblant de me venter avec un petit rire faussement suffisant. « Puis j'ai vécu ici des années alors j'ai largement eu l'occasion de le faire ne t'en fais pas. » Ajoutais-ja un peu plus sérieusement et, surtout, sincère. Ce n'était pas non plus un inévitable du séjour, j'avais déjà donné. « J'aime tout de cette ville je t'assure. Musées, balades, tout me va vraiment. » C'était on ne peut plus vrai là aussi, Toronto était dans mon cœur sous toutes ses coutures, même les moins glorieuses. « Même pas peur ! »
Enchéris-je ensuite, comme pour finir de la convaincre. Je me fichais bien du programme, trop heureux de pouvoir errer dans cette ville si chère à mon cœur. J'en connaissais tous les recoins et ça m'avait tellement manqué ! Alors, si en plus je pouvais la rendre heureuse au passage ce n'était que du bonus et elle n'avait absolument rien à craindre. Tout comme elle n'avait rien à craindre de l'aspect peu ragoûtant de son plat d'ailleurs ! Mais j'étais soulagé qu'elle apprécie, premier bon point de ce séjour Canadien.
« Je t'avais prévenu. » Souriais-je avec un petit haussement d'épaules amusé. Heureusement d'ailleurs, je n'aurais pas eu assez de place pour l'aider à terminer son plat et je détestais gâcher. « S'il te plait oui, je me sentirai moins ridicule comme ça. » Enchéris-je, taquin. Le fait qu'elle soit moins élégante n'était pas un problème, surtout en comparaison de ma dégaine actuelle ! « Tu n'as pas à me remercier, tout le plaisir est pour moi. »
Répondis-je ensuite, sincère. C'était même un peu trop vrai en réalité... Trop pour que j'accepte de me l'avouer. Car si j'avais du choisir avec qui venir ici, Frida aurait clairement été en haut de la liste, sans doute au même niveau que la douce et mystérieuse Lilibeth d'ailleurs ce qui expliquait l'atroce sentiment de culpabilité qui m'assaillait de temps en temps. Violente culpabilité en fait, comme une vague scélérate... Et le jeu proposé par Frida n'annonçait rien de bon puisqu'il risquait de créer un gros trou au fond de mon navire déjà bien abimé... Pas que je craigne l'alcool mais elle ? Si elle devenait plus dragueuse, plus tactile ? Je n'étais pas sûr d'y résister même si je n'étais pas du genre à profiter. Quoi qu'elle ne proposait que de finir nos verres n'est ce pas ? Rien de plus ? Sourcil levé, j'écoutais la suite après un petit signe de la tête pour l'encourager à m'en dire davantage.
« Je... Bien mais juste pour ce verre alors. Je pense qu'il vaut mieux rester raisonnable pour profiter pleinement de notre journée de demain. » Répondis-je, étrangement sérieux. Je n'étais pas jeu d'alcool à la base mais, le fait de jouer à ça avec elle me terrifiait presque... En plus du côté un peu "confession" qui n'était pas non plus dans mes cordes. Bref, je me sentais bête d'être aussi rabat-joie mais c'était plus fort que moi... « Si tu triches en plus... » Souriais-je dans un soupir, tentant de paraître un peu plus détendu. Elle semblait si heureuse de jouer à ça ! Inconsciente du danger et des sentiments qui se déchainaient en moi... Un sacré bordel. Je bus une gorgée, grande pour vider mon verre un peu plus vite. « Je n'ai jamais porté de robe. »
Quoi ? Je pouvais tricher aussi non ? En tous cas je me sentais un peu détendu par le type de question vers lesquelles elle semblait se diriger. Pas trop personnel, pas trop sérieux... C'était un peu moins stressant pour moi et ce n'était qu'un verre après tout. Mon sourire taquin était de retour bien que je sois encore un peu coincé, troublé par le combat interne que je me livrais.
- Le monde l'aime même avant qu'on le rencontre. Je me demande pourquoi… ça doit être son charme latin je crois dis-je en répondant à sa blague.
Si je regardais un peu Lyam avait quelques traits semblables à mon père, le côté explosif en moins… ah non ça c'était sensiblement la même chose. Non, Lyam avait quelque chose de plus calme, plus… serein? Enfin moins petite bombe électrique que moi. D'ailleurs je tentais fort de ne pas être… enfin trop pour ne pas lui taper sur le système et qu'il me trouve encore plus gamine que je ne l'étais déjà. Sa fin de phrase je le regardais un instant surprise, presque interloquée même. Il n'en doutait pas? Étais-je si prévisible?
- Je serais une bien vilaine mexicaine de ne pas le faire. Puis c'est comme Obélix, je suis tombé dedans quand j'étais petite.
Quelle…. excuse… de merde!!!! Manière détournée de dire que j'étais alcoolique ça! Enfin ça pouvait être interprété ainsi. Pas que je l'étais vraiment… est-ce que je l'étais? Bien disons… buveuse sociable? Non des fois solitaire aussi. Arf! Là il allait clairement me voir comme une pauvre cloche incapable de laisser l'alcool de côté cinq minutes tiens! Ha! Mais Frida!! Réfléchis avant de sortir des conneries pareilles! Le programme qu'il avait monté me ravissait tellement! Mais le fait qu'il accepte aussi facilement de ne pas faire ce qu'il aimait me fit douter un peu. Mais son air vantard et le petit ton qui allait avec me fit rouler des yeux en souriant. Ouais ouais… c'est ça. Je me penchai sur la table les bras croisés dessus et plantai mon regard dans le sien.
- Bien monsieur le grand parachutiste c'est peut-être une promenade de santé pour toi. Tu as peut-être fais cette balade des centaines des fois mais elle est récente cette activité. Puis je doute que tu en aies "pas si envie que ça". Mais bien, si tu le dis dis-je en faisant des guillemets avec mes doigts en me redressant et haussant un sourcil. Mais je trouverais bien un moyen pour qu'il fasse cette balade tiré par les cheveux. Donc quand il me dit qu'il n'avait pas peur que je sois la "maîtresse de notre destin" je relevai lentement un regard vers lui essuyant ma bouche. Pas peur? C'était un défi ça? Je passais une langue sur les lèvres en prenant une grande inspiration. Pas peur? Alors on fera ce Edgewalk, tous les deux. je levais la main pour l'empêcher de parler Tu m'as dit que j'étais la maîtresse de notre destin non? Alors la maîtresse a parlé. dis-je avec un sourire fier.
Mais… IL ME PRENAIT QUOI??!! Qu'est-ce que je faisais? Des conneries visiblement ma chérie! c'est à cet instant que mon cerveau m'abandonna pour cause de conneries. Mais bon j'assumerais jusqu'au bout quitte à vouloir envie de mourir rendu là. Mais je serais en sécurité non? Il serait là pour me rassurer.. enfin je comptais sur lui pour le faire. Mais le repas tirait à sa fin et j'allais carrément exploser! Clairement la prochaine fois je met le côté coquette de côté tiens.
- Tu n'es pas ridicule arrête Lyam. Je te l'ai dit tu es parfait. Arrête de dire ça d'accord? dis-je doucement avec une voix douce, tout en finissant de le remercier pour ce moment, ce week-end qui s'annonçait déjà plus que parfait. D'ailleurs sa réponse me fit sourire doucement alors que je sentais mes joues se colorer de rose. Satané corps qui était un peu trop réactif à ses paroles gentilles! Je réagissais même un peu trop vivement… un peu comme les lettres d'Adrian. Pourquoi j'avais cette horrible impression de le trahir? Peut-être parce que j'aurais voulu que ce soit lui qui soit là? Mais en même temps, la compagnie de Lyam était tellement agréable, plaisante. Allez un jeu un peu idiot pour chasser se malaiser et le noyer dans l'alcool tiens!
- Promis! Que ce verre pas plus! dis-je devant cet air sérieux qui me mit une petite pointe de culpabilité. Hum… je n'aurais peut-être pas dû vu son air. Ça y est! C'est clair qu'il me pensait une alcoolique finie! Bravo! Bravo Frida, la meilleure idée que t'ai eue tiens! Mais en le voyant presque vider son verre j'ouvris la bouche faussement offusquée
- Tricheur! dis-je finissant par éclater de rire. Ah… bah… battu à ton propre jeu tiens! Et sa question me fit froncer des sourcils et je pris une aussi grande gorgée que lui qui me brûla la gorge. Merci papa de nous avoir élevé sur la téquila! Ok… alors,,, je n'ai jamais… eu aussi envie de finir ce verre pour aller à l'hôtel. dis-je finissant d'avaler ma gorgée me disant que… c'était pas une bonne idée ça. Je le laissai payer la note alors que je me levai et… TADAM! la téquila qui remontait à mon cerveau. Heureusement que je tenais plutôt bien l'alcool et que je ne tombais pas soûle tout de suite, c'est là que je lui demandai de prendre un taxi sinon.. la route serait trop longue tiens.
C'était assez d'alcool pour que je me sente bien mais pas trop pour que je sois déplacée. Si on met là-dedans la fatigue, le décalage léger et toutes ses émotions c'était assez pour que les effluves de téquila frappent plus rapidement. D'ailleurs le contraste chaud-froid n'aidait pas trop ma cause alors que dans l'ascenseur je restai appuyée sur le mur de la cabine rassurant Lyam d'un "Ça va je te jure. Juste la tête qui tourne un peu. mais dieu que je rêvais de mon pyjama! enlever mes petits talons pour être pieds nus! D'ailleurs en arrivant dans la chambre ce fut la première chose que j'enlevai en poussant un soupir salvateur avant de me diriger vers ma valise et fouiller dedans pour en sortir… ah… ouais… une robe de nuit. C'est vrai qu'à la base on était supposée être Jade et moi. Tant pis alors!
- Je vais prendre deux minutes pour me laver le visage. et tenter de revenir plus à jeûn tiens! Je me démaquillai donc l'eau chaude me réveillant un peu alors que j'enfilai la robe de nuit qui arrivait un peu au-dessus du genou. Encore heureuse qu'elle ne soit pas plus courte tiens! Je sortis de la salle de bain finissant d'étendre ma crème de nuit et posai ma valise à même le sol, sortit mon livre et me glissai sous les couvertures me tournant vers lui un bras replié sous ma tête.
- C'était vraiment une chouette soirée Lyam. Je vais lire un peu avant de dormir comme on a une grosse journée demain. dis-je en brandissant mon livre de Carrie.
Je n'ai pas du lire longtemps comme je baillais déjà aux corneilles. Mes paupières se fermaient lentement alors que la chaleur des couvertures m'enveloppait comme un cocon. J'eus vaguement conscience que j'ai dit à Lyam que demain matin il se pourrait que je sois grognonne. Mais ça… je l'étais toujours le matin. Une gamine je vous dit! Il me fallait de la nourriture, un bon café pour que je sois mon ronchon. La nuit fut réparatrice d'ailleurs! Mais autant elle fut réparatrice autant que la lumière du matin me fit ouvrir un œil et que je mit les couvertures sur ma tête en grognant. Sacré matin…. pourquoi ça existait d'ailleurs?! J'étais encore engourdie de sommeil, et bien sûr avec mon air de nain grognon quand je me rendis compte que…. j'étais pas chez-moi. Que j'étais dans un chambre d'hôtel à Toronto… avec Lyam dans le lit à côté.
- Dis-moi que c'est encore la nuit…. dis-je encore sous les couvertures espérant qu'il dorme encore… je baissai la couverture sous mes yeux et… ah ben merde… non il était réveillé. Et une nouvelle fois je grognait de la lueur du matin en me remettant la tête sous les couvertures. Pourquoi il fait si clair le matin? et rebelote la couverture que je rebaisse sous mes yeux. Ah mais… même le matin il était à croquer! Faites qu'il soit au moins laid à regarder le matin, ça me donnerait au moins une raison de garder mon air de chaton mal léché le matin. Finalement je baissai la couvertures et m'étirait lentement et tournai un regard vers lui.
- Désolé… je… euh… j'aurais dû t'avertir que je suis une grognonne le matin. Mais toi tu as bien dormi? allez… essaie d'être sociable un peu Frida pour ne pas qu'il te croit une vieille mégère.
Je m'étais brièvement senti mal à l'aise en affirmant que j'aimais déjà son père. C'était idiot pourtant, je connaissais les parents de certains de mes amis proches et ça ne sous-entendait rien de plus ! Alors pourquoi me sentais-je mal à l'aise à l'idée de rencontrer le père de Frida ? Pourquoi avais-je senti ce léger pincement dans mon cœur ? Par chance, elle rétorqua sans hésitation et sur le même ton ce qui m'aida à garder un sourire franc, riant même doucement.
« Sûrement oui ! » Affirmais-je, déjà trop conscient du pouvoir de ce fameux charme latin qui était de toute évidence héréditaire. « Chez vous aussi on vous habitue dès le biberon ? »
Riais-je, faisant références aux clichés que les Irlandais vivaient aussi. D'après la légende, nous étions nourris au Whisky dès le plus jeune âge... Faux bien sûr même si j'avais sûrement bu ma première gorgée avant d'avoir dix ans. Comment faire autrement quand les soirée au pub étaient une coutume ? Puis il fallait commencer tôt pour s'habituer aux alcools aussi forts non ? En tous cas il était indéniable que ça m'avait offert une belle résistance que je remerciais d'autant plus depuis deux ans...
« Je persiste et je signe. » Affirmais-je, amusé par sa réaction. Le Edgewalk était sympa, certes, mais je l'avais déjà fait et je ne voulais pas qu'elle se rende malade pour si peu, c'était parfaitement sincère quoi qu'elle en pense. La suite m'arracha cette fois un rire franc. « Tu sais que c'est toi qui risques d'avoir peur n'est ce pas ? »
Lui demandais-je, un sourcil levé. Si elle pensait me faire peur avec ça ce n'était vraiment pas gagné ! J'avais même fait pire en plus de ma formation militaire alors le Edgewalk était réellement une promenade de santé... Mais bon, si elle insistait ! Je levais donc les mains en l'air pour illustrer ma reddition, sourire toujours plaqué aux lèvres.
« Mais si la maîtresse du destin en décide ainsi alors je ne peux en effet que m'incliner. »
Reconnaître ensuite que j'étais ridicule comparé à elle n'était pas superflu. Même si ma tenue était assez neutre, elle était loin d'être aussi élégante que la sienne bien que je sois arrivé à passer outre la légère honte que j'avais pu ressentir en la voyant. Je n'avais d'ailleurs pas dit ça pour la pousser à me rassurer ou me dire que j'étais parfait, surtout que l'entendre de sa bouche me faisait un drôle d'effet. Ce n'était sans doute qu'un compliment en l'air mais c'était agréable... Bien trop agréable comme bien trop de choses la concernant. J'étais réellement sur une pente glissante que la jeune femme semblait vouloir savonner davantage avec un jeu à boire... Si elle voulait réellement m'achever elle n'aurait pas pu mieux s'y prendre ! Une chance que je trouve une pirouette pour éviter le pire sans paraître trop flagrant.
« Je ne triche pas ! Je ne sais juste pas boire autrement... »
Mentis-je avec un sourire taquin. J'avais une bonne descente remarque, ce n'était donc qu'un demi-mensonge, terminant donc mon verre à sa phrase. Bien, l'honneur était sauf ! Je payais donc notre addition puis vint le moment de regagner notre chambre. Nous aurions pu marcher comme à l'allée mais, visiblement, la tequila avait eu raison de la jeune femme. J'acceptais de prendre un taxi sans faire de remarque, me contentant de lui lancer un sourire en coin, tout de même un peu inquiet de la voir s'appuyer de la sorte contre l'ascenseur... Je lui avais glissé un « Tu es sûre que ça va ? » qu'elle avait balayé d'un revers de la main. Sûrement juste un peu de fatigue mais je restais vigilant.
« Prends autant de temps qu'il te faut. »
La rassurais-je une fois que nous fûmes arrivés. Je pendais ma veste à l'entrée puis ôtais mes chaussures, la laissant vaquer à ses occupations avant de partir en quête d'un pyjamas improvisé dans ma valise. Je n'avais pas prévu grand-chose en fait, ma sœur m'ayant déjà vu en caleçon... Hors je ne pouvais pas dormir ainsi devant Frida même si c'était toujours mieux que la nudité à laquelle je m'abandonnais en privé. Bien... Ma tenue de voyage donc, pas très confortable pour la nuit mais bien plus décente.
« Plaisir partagé. » Souriais-je, ayant savaient éviter de remonter les yeux vers elle avant qu'elle ne disparaisse sous ses draps. On est jamais trop prudent... « Sage décision, je vais faire de même je pense. »
Affirmais-je, me levant avec mon pyjama de fortune que j'allais enfiler dans la salle de bain avant de revenir à mon lit. Ce n'est que là que je repérais le titre de son livre : Carrie. Mon cœur se serra étrangement au souvenir de la douce Lilibeth qui avait été la dernière personne à mentionner ce titre. Je secouais discrètement la tête, préférant ne pas faire de remarques et dégainant mon propre livre en espérant m'y perdre un peu. Ce n'était rien de réellement un roman mais plus une œuvre didactique écrite par un profiler et concernant la psychologie des tueurs en série... Allait-elle me prendre pour un fou ? Non, elle savait que j'étais flic et elle était aussi l'une des rares à savoir pour ce tueur qui avait traumatisé ma carrière... De toute façon, là aussi, je n'avais rien d'autre alors bon !
Quoi qu'il en soit, nous ne tardions pas à éteindre les lumières même si le sommeil ne s'empara pas de moi tout de suite, comme à son habitude. Nuit brève, un peu agitée aussi mais rien de grave. Au petit matin, réveillé par les premiers rayons du soleil, je m'étais faufilé hors du lit pour aller me changer dans la salle de bain puis descendre me chercher un café dans la salle où ils servaient le petit déjeuner. Même si je vivais seul depuis deux ans, mes années de mariage m'avaient appris à être une vraie petite souris et je pus donc revenir à ma lecture sur mon lit sans réveiller la belle, ma tasse chaude à la main. Combien de temps s'était écoulé ? "Une tasse" était ma seule idée et ça n'avait pas réellement d'importance puisque le programme ne dépendait que d'elle.
« J'ai bien peur que non... » Murmurais-je avec un sourire alors qu'elle émergeait péniblement. Ses grognements me firent rire dans un soupir : c'était adorable. « Alors ça c'est une excellente question ! » M'amusais-je, posant mon livre à côté de ma tasse sur la table de nuit pendant qu'elle s'étirait comme un chat. « J'ai connu pire ne t'en fais pas et je n'étais pas réellement en meilleur état avant mon premier café salvateur. » Avouais-je, en général encore moins loquace le matin que le reste du temps. « Ça va oui. Et toi ? »
Mentis-je sans une once d'hésitation et un sourire toujours plaqué aux lèvres. Je dormais mal depuis des lustres alors à quoi bon l'inquiéter pour rien ? Je devais plafonner à quatre ou cinq heures pas plus... Largement assez ! Et j'avais tout de même relativement bien dormi par rapport à d'autres nuits bien moins douces. Aucune raison de me plaindre donc, et encore moins avec une aussi jolie vue matinale... Et merde...
- Au biberon? Ah mais non! On nous baptise avec la téquila, on apprend à nager dedans, on nous baigne dans les barils. On fait les choses à moitié M. l'Irlandais. ajoutais-je avec un air faussement hautain
Bon c'était connu qu'un mexicain était pratiquement né avec la bouteille à la bouche et mon père prenait un soin jaloux à ne prendre la meilleure quitte à même refuser une téquila "bas de gamme". Ouais… un vrai de vrai puriste. Mais en même temps c'est ainsi qu'on a pu apprécier l'alcool de notre région natale. D'ailleurs je le remerciais intérieurement de nous avoir donné une bonne endurance. D'ailleurs parlant d'endurance je lui dis qu'on ferait cette…. balade. D'ailleurs il se mit à rire et ça me fit une bouffée de chaleur de l'entendre rire aussi franchement et en même temps…. il n'avait pas tort! J'allais crever de peur clairement mais j'étais trop orgueilleuse pour lui dire là maintenant. Non mais… hein? L'orgueil féminin on ne rigole pas avec ça quand même! D'ailleurs je le regardai aussi franchement un sourcil levé, le menton relevé en essayant de puiser dans quelque chose qui s'appelait assurance.
- J'aime mieux ça. ajoutais-je en le voyant lever les mains.
Mais comment j'allais faire d'ailleurs pour faire ce truc débile? Juste lui demander un truc que LUI aimerait dans cette balade c'était pas compliqué non? Pourquoi il fallait que j'ai dis ça? POUR-QUOI?? On peut me dire?? Comme ce jeu stupide qui se termina rapidement malgré son "je ne triche pas". Ouais ouais monsieur le malin, on appelle ça une excuse bien foireuse. Cependant, la fatigue, les émotions en montagnes russes, le champagne de l'avion, engloutir mon verre aussi rapidement c'était assez pour que la tête me tourne et que je prenne appui dans l'ascenseur certifiant au passage que ça allait. La preuve: Pas besoin de me pendre à son bras pour m'aider, j'y arrivais toute seule. J'en profitais même pour me débarbouiller et enfiler ma robe de nuit. Ok elle était pas la plus courte mais soudainement l'envie de tirer dessus pour la rallonger me semblait une idée merveilleuse! Mais pourquoi d'ailleurs? Il m'avait vu en robe toute la soirée avec la même longueur.. Allez! vite sous les couvertures alors que lui-même alla se changer. Ce fut en quelques minutes que je tombai dans le sommeil, sans rêve réellement mais Ô combien réparateur! Mais le matin… c'était toujours une horreur pour moi! La semaine, pas le choix de me lever comme je bossais mais j'étais un loir les week-end mais ce fut la lueur du matin qui me fit grogner sous les couvertures et que je parlais de ce ton bougon.
Donc nouveau grognement quand il me certifia qu'on était le matin et que…. il se moquait de moi là non? Je m'étirais comme un chat encore appuyé sur les oreillers, mon regard se posant sur lui maudissant le ciel que même le matin il était séduisant. C'est pas possible à la fin... il devait avoir un putin de défaut qui me ferait reculer non?
- Un café? Et tu ne m'en a pas ramener un? dis-je en haussant un sourcil. Je croisai les bras sur moi, une petite moue frustrée après lui avoir demandé s'il avait bien dormi.Non. Je me serais attendu à je sais pas moi…. un petit réveil, un café quelque chose de… Je me levai d'un bond pour regagner la salle de bain mais fit un stop et passai la tête juste de l'embrasure avec un grand sourire. Je blague en fait. J'avais… tu sais… envie. Mais tu aurais dû voir ta bouille! dis-je en éclatant de rire et me barricader dans la salle de bain avant que l'envie de m'étriper lui vienne. C'est d'ailleurs enfermée dans cette petite pièce que je me demandais depuis quand j'étais d'humeur taquine si tôt… surtout AVANT d'avoir même manger. Après m'étre passé de l'eau au visage je tournais le loquet et entrouvrit la porte avant de risquer un pied dehors.
- C'est sauf où tu veux m'étriper? dis-je taquine et allant fouiller ma valise. Je m'excuse je ne voulais pas te mettre mal mais c'était bien trop tentant. Ah! Voilà! Je m'habille et on va manger? dis-je tirant un jean, un chandail à manche longue et…. ouais… mon sweat d'hier Tu crois qu'on pourrais aller m'acheter un manteau plus chaud après? Tu sais question que je ne me transforme pas en bloc de glace. Mon regard tomba sur le manuel à côté de sa tasse et en lu rapidement le titre et je le remontai vers lui avec un sourire. Hum… lecture de chevet intéressante. On peut sortir le flic du poste mais pas le flic de l'homme hein? Je me levai lui lançant un clin d'oeil avant d'aller me changer.
Je réussi, après maint coup de brosse, à me faire une queue de cheval parce que, bien sûr ce fut ce moment que ma tignasse décida de ne pas collaborer me faisant grogner d'exaspération. C'est pas possible des cheveux plus têtu que moi! Donc une fois prête, mes baskets dans les pieds et mon lit fait le mieux possible, on se dirigea donc vers le petit resto de l'hôtel pour manger. Même ici mon regard ne pouvait s'empêcher de courir sur la salle et sa décoration. La délicatesse des nappes, la décoration à la fois sobre et chic me faisant vraiment sentir comme une fille qu'on tirait de son quartier paumé pour l'amener dans un monde de richesse et de paillettes… donc loin de mon environnement habituel. Cependant j'appréciais tout! Le service des serveurs, le petit-déjeuner délicieux et ce café salvateur… enfin deux cafés salvateurs. On a pu donc se mettre en route pour me trouver un manteau digne de ce nom et… avec simplement un sweatshirt sur mon chandail c'était frais. Donc une fois dans la boutique je parcourais les rayons un peu indécise de prendre soit le gros truc épais bien chaud mais qui ne me servirait probablement plus jamais ou juste un truc oui épais mais élégant et chaud. Donc quand la vendeuse arriva je lui expliquais la situation en pensant à ma tenue du lendemain aussi, je voulais que tout s'agence parfaitement.
- Oh vous n'êtes pas d'ici vous. Normal que vous vous sentiez perdue. dit-elle avec un sourire disons poli mais c'est son ton que je n'aimais pas. Puis bravo Sherlock! Tu es toute qu'une détective tiens! Surtout que c'est écrit "Nola High school" sur mon sweat. Je fronçai les sourcils en me croisant les bras. Non mais… elles ont quoi les vendeuses de boutique à prendre les gens de haut? Pfff…
- Vous avez quelque chose dans ce que je vous ai décris? Sinon je peux aller ailleurs aussi. dis-je poliment.
Enfin je me retrouvais dans la salle d'essayage avec au moins quatre manteau à essayer. J'aimais la coupe de un, la couleur d'un autre le tout en défilant et demandant l'avis de Lyam mal de lui imposer ça. Un qui allait bien mais la couleur je ne l'aimais pas, un autre que j'aimais la couleur mais j'avais l'air d'une grosse patate dedans. Après le quatrième je poussai un soupir me tournant devant le miroir et… j'avais l'air d'une femme enceinte. Elle c'était donné comme mission de me faire chier la vendeuse? C'est alors que je le vis, là pendant sur un rayon.
- C'est un Duffle coat ça?
- Oui mademoiselle mais je doute que…
- Je veux l'essayer.
Et sourire en prime alors qu'ele abdiqua et alla me chercher le dit manteau. Aussitôt j'abandonnai la poche de patate et enfilai le manteau. Blanc crème, juste la bonne longueur, la bonne taille, je pourrais me mouvoir dedans. Il était parfait! Même le prix n'était pas si exhorbitant, signe du destin sans doute!
- Tu en pense quoi? dis-je à Lyam en me regardant de face, de profil, de dos mon regard rencontrant le sien. Puis… pourquoi je lui demandais son avis? Il en avait rien à faire de toute façon, c'est moi qui allait le porter non? Mais étrangement son avis m'importait, c'était important qu'il… ah non… non… non… je sais pourquoi je faisais ça et il ne fallait surtout pas aller là. Être jolie pour lui, qu'il me trouve jolie c'était un pente trop dangereuse. j'arrachais l'étiquette de prix et la tendis à la vendeuse Je le prend! Euh… je vais le mettre tout de suite comme je n'ai rien d'autre. Lyam tu peux me donner mon sac à main?
Hors de question qu'il paye le manteau. Pas que je n'aurais pas apprécié le geste bien au contraire mais il dépensait déjà tellement pour moi depuis notre arrivée que je ne voulais pas me sentir profiteuse. Disons que c'était un cadeau canadien à moi de moi ainsi qu'une paire de gants comme on montait dans cette satané tour et accomplir mon défi à la con. Je payai remerciant la vendeuse poliment toujours et sorti dans la rue tout sourire.
- Merci d'être venu avec moi et être aussi patient. Je sais que les hommes en général aiment pas faire les boutiques et je voulais quand même être rapide pour pas que attende trop. Mais cette vendeuse… elle était hautaine non? dis-je en mettant les gants. J'avais l'impression qu,elle me prenait pour un totale demeurée et j'aime pas ça mais vraiment pas et… j'arrêtai de parler mon regard devant moi réalisant encore une fois que je m'emportais et que j'allais encore parler comme une pie. Je fis un petit sourire contrit et relevai un regard désolé vers lui. Oh… euh… désolé… je te laisse même pas en placer une et il est encore tôt. tu es sûre que tu veux passer la journée avec moi? dis-je moqueuse.
Il allait falloir que j'apprenne à me taire un peu tiens. Juste profiter, l'écouter et ME LA BOUCLER UN PEU. Donc une fois les gants mis je frottai mes mains ensembles trop contente du long programme de la journée et… ne pas penser au mariage tout de suite.
- Alors monsieur le guide, par où on commence? Je te suis et je te promet d'être… disons le plus tranquille possible. Je suis prête! Dis-moi!
Prête… oui pour une bonne partie… moins pour une autre.
J'aimais les clichés car ils étaient souvent aussi proches de la réalité que farfelus. Puis je trouvais que c'était une façon interessante d'approcher une autre culture, un peu comme une chasse au trésor pour démêler le vrai du faux. En sachant que l'amour des Irlandais pour l'alcool n'était pas si cliché que cela et j'en étais une belle preuve en un sens. Peut-être un peu trop belle même mais je n'étais pas prêt de changer malheureusement.
« Je vois je vois... »
Souriais-je simplement, amusé par la légèreté de notre conversation et la facilité avec laquelle nous pouvions partir dans du grand n'importe quoi. Comme cette idée folle de faire l'Edgewalk alors qu'elle semblait avoir le vertige... Frida était décidément une femme pleine de surprise et sa façon de s'enflammer me plaisait étrangement. Je secouais doucement la tête, toujours avec mon sourire en coin.
« Tu restes maître de notre avenir alors tu pourras toujours changer d'avis avant de monter dans l'ascenseur. »
La rassurais-je, toujours amusé même si j'étais sincère. Je ne voulais pas qu'elle se rende malade pour faire quelque chose qui ne me faisait pas particulièrement plaisir. J'avais fait du saut en parachute, j'avais sauté du Stratosphère, j'avais fait du saut à l'élastique... Et j'avais déjà fait le Edgewalk, je n'étais pas en manque ! Surtout qu'il m'en fallait un peu plus pour réellement me sentir en danger alors, pour l'adrénaline, on repassera.
Quoi que sa proposition de jeu me fit une étrange pointe d'angoisse que je parvins à cacher en déjouant le piège sans trop de peine. J'avais quand même joué le jeu pour lui faire plaisir mais il était préférable de ne pas trop nous engager dans ce genre de mascarade... Elle y était peut-être prête mais pas moi, je savais être trop sensible à ses charmes pour m'y risquer. Rester prudent, rester de ce côté amical de la barrière, ne pas merder. Et ce n'était pas gagné alors autant ne pas me mettre volontairement dans la merde.
Je fus d'ailleurs heureux de pouvoir regagner notre chambre sans faux pas et sans dérapage même si le sommeil tarda à s'emparer de moi. Ce n'était pas nouveau remarque, je n'étais pas un gros dormeur... Je fus d'ailleurs debout bien avant elle, profitant de la fin de sa nuit pour aller me prendre un café avant de reprendre un peu ma lecture. Bien qu'elle fut toujours aussi jolie au réveil, la douce Frida était un peu grognon ce que je ne pouvais que trouver adorable. Il allait vraiment falloir que je lui trouve des défauts avant la fin de notre séjour...
« Il aurait été froid depuis le temps. » Me défendis-je avec malice. Ce n'était pas un mensonge. « Et j'ai une petite sœur je te rappelle, il m'en faut plus pour culpabiliser. » La taquinais-je, reposant mon livre et m'essayant sur le côté de mon lit. « Un petit déjeuner au lit donc ? Rien que ça ? » M'amusais-je avant d'ouvrir de grand yeux face à son bond soudain vers la salle de bain. Que venait-il de se passer ? « Dis donc, j'ai bien fait de ne pas t'apporter de café finalement ! Tu es déjà bien réveillé je trouve ! »
La taquinais-je à nouveau, riant de bon cœur en réponse à son rire avant de la laisser disparaître quelques minutes. Peut-être était-elle un peu grognon mais elle avait plus de tonus que moi de toute évidence. J'étais toujours un peu à l'ouest le matin. Réveillé mais peu loquace et pas forcément très drôle. Mais le premier café aidait toujours, il suffisait d'en rajouter deux ou trois et j'étais à peu près normal. Pas beaucoup plus loquace donc, mais un peu plus prompt à raconter des âneries.
« Comme je te l'ai dis, il m'en faut un peu plus pour avoir envie d'étriper du monde. » Souriais-je, relevant une fois de plus les yeux de ma lecture, cette fois toujours assit sur le bord de mon lit. « Heureusement pour l'humanité d'ailleurs. » Ajoutais-je avant qu'elle ne s'excuse. « Tu es pardonnée. Et j'approuve ce début de programme ! » Lançais-je, souriant et sincère. « N'est ce pas ce que nous avions plus ou moins prévu ? » Demandais-je, faussement sceptique. Il me semblait que nous avions déjà décidé que faire un peu de shopping était au programme mais nous avions parlé de tant de choses ! « Il semblerait oui... »
Avouais-je ensuite avec un petit haussement d'épaules. Si elle savait à quel point c'était vrai malheureusement... Mais je vivais avec cette tare depuis des années alors inutile de tergiverser ou encore de se plaindre. Ma passion pour mon travail était aussi ce qui me permettait de reste debout aujourd'hui donc je ne pouvais définitivement pas m'en plaindre. Sans compter que j'avais faim et que nous avions une grosse journée alors il était temps d'aller manger. Ce que nous fîmes avec plaisir et dans la bonne humeur peu après.
Une fois prêts, je guidais donc Frida vers une boutique pour qu'elle puisse se prendre des affaires un peu plus chaudes, me contentant de sourire à sa tenue du jour qui était bien moins élégante que la veille mais surtout peu adaptée au climat local. Pas de remarques néanmoins, juste un sourire et un petit haussement d'épaules amusé. Une fois dans la boutique, je reçu un appel de mon petit protégé, peu attentif à la vendeuse pendant que je gérais un dossier à distance. C'était rare mais nous étions sur un cas conséquent et j'étais heureux de pouvoir l'aider.
Je terminais mon appel juste à temps pour encourager Frida à se diriger vers les cabines d'essayages, préférant qu'elle prenne son temps pour faire le meilleur choix. Nous n'étions pas en pièces après tout ! Je la suivais donc silencieusement, m'excusant d'avoir quelques autres appels à passer pendant ce temps. Une chance remarque puisqu'elle semblait avoir du mal à se décider. Les avantage d'être un homme : je rentre, je prends, je sors. Mais c'était peut-être parce que je me fichais un peu de mon apparence, optant toujours pour le même style et sans prises de risque.
« Il te va à merveille ! » Répondis-je à son dernier essaie, plus que sincère. Je n'avais qu'aperçu les autres mais celui-ci était réellement très élégant tout en étant discret. Un choix parfait en somme et j'espérais que mon sourire soit une belle preuve de mon avis. « Ton quoi ? Sac à... Non, désolé, je ne vois pas de quoi tu parles... » M'amusais, son sac caché sous mon manteau depuis un moment. « Je t'ai promis de te payer de quoi te tenir chaud pour compenser la monstruosité de ma sœur, crois tu vraiment que j'ai si mauvaise mémoire ? » Après un échange amusant et amusé, elle finit par obtenir le droit de payer la moitié de son manteau et je n'insistais pas pour les gants qu'elle se prit sur le chemin de la CN Tower. « C'est la moindre des choses ! Je n'allais pas te laisser mourir de froid quand même ! » Répondis-je, toujours aussi sincère et souriant. « Je dois avouer que je n'ai pas trop fait attention désolé... » Confiais-je concernant la vendeuse que je n'avais entendu que d'une oreille distraite. « Bah, trop tard pour faire demi-tour de toute façon ! » La narguais-je avec un soupir faussement désespéré. C'était bien qu'elle parle pour deux en vue de ma capacité habituelle. « Je te rappelle que c'est toi la maîtresse de notre destin ! J'ai proposé des idées, ma part de guide s'arrête là ! Je ne suis plus là que pour t'expliquer les lieux que tu sélectionnes. »
Affirmais-je, réellement décidé à la laisser nous guider. Autant qu'elle en profite non ? J'avais proposé des choses, des idées, le reste était entre ses jolies mains gantées.
Maître de l'avenir, de la journée du lendemain. Changer d'avis… non je ne changeais pas d'avis, j'avais donné ma parole alors je l'assumerais jusqu'au bout… au pire je me faufile dans les grandes poches de son manteau tiens! Bon j'avoue qu'entre le parachute et ça il devait être moyen impressionné mais qu'à cela ne tienne! Peut-être que la nuit lui fera don d'amnésie sur ce détail non? Oh que je mettais tout mon espoir en cette vaine prière tiens! Je passai une nuit merveilleuse, reposante même! En même temps vu les milles et unes émotions en montagnes russes, normal que je flanche un moment donné non? Mais au matin, encore engourdie de sommeil et ronchonnant dans mes couvertures je ne me rends pas vraiment compte où j'étais et avec qui j'étais jusqu'à risquer un oeil hors des couvertures. Je me renforgnai un peu plus quand il me dit que mon café aurait été froid. Hum… il avait pas tort tiens… Je lui jetai un regard en coin quand il s'assied sur le côté de son lit.
- Un minium au moins… Non… j'ai pas dit ça? Un déjeuner au lit l'aurait rendu encore plus adorable, encore plus craquant même. Un jeu trop dangereux, beaucoup trop dangereux. Mais je me levai d'un bond avant de faire un stop à l'entrée de la salle de bain pour lui dire que c'était une petite blague Profite, tu es un chanceux et un privilégié!
Je pris quelques minutes pour vaquer à mes besoins tout en me disant que je n'étais pas si joyeuse le matin, enfin il y a longtemps que je ne l'avais pas été en fait. Il avait un étrange pouvoir sur moi et il bousculait quelques habitudes bien établies depuis les derniers mois et je dois avouer que ça me mélangeait plus que me confortait dans le fond. Mais bon je devais bien sortir un jour sinon il allait vraiment finir par se demander ce que je foutais qui prenait autant de temps. Donc après m'être assurée que le passage était sauf je fis un petit rire soufflé entre mes lèvres.
- Oh mais je n'ai pas peur, je me doute bien que tu sais te défendre. dis-je lui jetant un regard furtif tout en sortant mes vêtements en m'excusant de mon air boubou et de la vanne pourrie. Si tu ne l'approuvais pas là je me serais changé en ogre je crois dis-je une fois tout sorti et roulant en boule mes vêtement entre mes mains, haussant un sourcil à son air faussement sceptique. Très drôle petit clown… cependant un sourire et je secouai lentement la tête. Son manuel entre les mains ne me surprenait pas tant que ça en fait, il avait dit que son boulot était presque sa vie. Je crois que j'aurais été déçue si je n'avais pas vu au moins un livre policier. C'est pas plus mal. Alors prie que je ne sorte pas de la pâte à modeler moi-même
Donc une fois habillé, on se remplit le bedon dans le plus grand des plaisir! C'était délicieux et je ne m'étais pas trop bourré la panse sachant ce qui s'en venait, je n'avais pas envie de me rendre les tripes non plus. Une fois à la boutique je fus légèrement insultée que la vendeuse me prenne de haut comme si j'était une gamine ou une demeurée. Tout ça en me refilant des manteaux qui me faisant plisser le nez ou froncer des sourcils devant…. devant ce que me renvoyait mon reflet. Quand il me dit qu'il avait encore quelques appels à passer, j'acquiesçai doucement de la tête en espérant que ce ne serait pas comme ça tout au long de notre séjour. Pas que ça me déplaise remarque mais… j'aimais mieux qu'il soit tout à fait là qu'à moitié. Donc une fois le duffle coat sur le dos, m'avoir regardé sous tout les angles je lui demandai son avis alors que… je me maudissais presque de le faire. À son avis plus que positif, je répondis à son sourire, mon coeur tressaillant dans ma poitrine me donnant une bouffée de chaleur en passant et qu'un Merci, c'est gentil franchit mes lèvres. C'était dangereux ça.... très dangereux... mais pour voir son sourire? N'importe quand! Donc quand je lui demandai mon sac à main et qu'il feignit ne pas savoir de quoi je parlais, je fronçai les sourcils perplexe, la main tendue.
- Parce que tu crois que je vais te laisser tout me payer comme ça sans rien dire? Vous me connaissez mal M. Farwell. Puis à vrai dire… j'espérais que oui tu es mauvaise mémoire. Allez donne-moi mon sac… dis-je bonne joueuse. Après un échange disons-le amusant auquel il avait une bonne répartie, je pus obtenir d'au moins payer la moitié de mon manteau et une paire de gants pour ne pas que je me gèle les mains en prime. Non je sais mais c'était gentil de l'avoir payé avec moi. Je vais le garder précieusement, on sait jamais, s'il fait froid à Vegas… Oui bon… pour les rares fois où il neige en fait. mais il aurait une place de choix dans ma penderie et qui sait dans de futurs voyages.Oh tu as bien fait de régler enfin… un truc de boulot j'imagine. Au moins tu as pu te distraire à autre chose que son air hautain. dis-je m'animant encore au souvenir de la vendeuse qui me regardait comme une coquerelle. HÉ! dis-je en lui mettant une petit claque sur le bras Je peux être très distrayante et divertissante quand je veux! Oh mon dieu! La journée était loin d'être finie! Mais je pense qu'elle s'annonçait tout aussi divertissante et probablement aussi bizarre que la veille… comme si nous étions incapables d'agir normalement comme des AMIS. Toi tu vas me faire croire que tu n'as pas un itinéraire? Un truc tout bien caser à la seconde près? Vous me décevez monsieur, mais commeje dois choisir… allons à cette tour que je puisse admirer la vue de la ville dont tu m'as si bien décrit.
Autant m'en débarasser tout de suite de cette idée débile tiens! Quoique j'étais enthousiaste comme pas une en fait! Si la vue de la ville du haut de l'avion m'avait ravie, alors je n'imaginais pas là. Après: plancher des vaches! Encore là je m'abreuvais des paroles de Lyam qui me décrivais le tout avec une telle verve, un tel amour de cette ville que c'était impossible de ne pas être charmée! Au point où parfois je perdais quelques mots de son babillage moi perdu dans l'observation de cet homme qui s'animait pour me vanter les louanges de Toronto. J'avais de la chance de voyager avec lui, vraiment. Si l'idée de Jade au départ m'avait frustrée, et nous avaient mis mal à l'aise autant là je devais avouer que je me réjouissais d'être à ses côtés. Tout ses gens accueillants, chaleureux et la bonne humeur des guides avaient quelque chose d'entrainant. Au pied de la tour du CN, écoutant le guide je levai les yeux lentement sur la tour me disant que j'avais vraiment eu une idée de débile! On s'engouffra donc dans l'ascenseur qui montait à une vitesse vertigineuse me faisant boucher les oreilles mais une fois à la salle, je sortis lentement mon regard se portant sur l'horizon. Et le plancher de plexiglass me donna un vertige alors qu'on voyait tout en bas. Autant j'étais ravie autant je refoulais les images du plancher qui défonçais. J'avalai difficilement et prit une grande inspiration alors que je marchai lentement regardant la ville vue de haut.
Ma crainte fut transformée en curiosité alors que je pointais une étendue d'eau, un immeuble au autre point qu'il apportait. Je l'écoutais religieusement parfois lui jetant un regard alors qu'il était si attentionné à me donner milles détails. C'était magnifique! Rien de comparable à tout ce qu'on peut voir ailleurs. Quand la guide parla du EdgeWalk et de "ceux qui étaient intéressés" je me redressai une seconde. Ça y est… c'était maintenant, là… le glas avait sonné.
- Allez on y va! dis-je avec un ton peu assuré, allez qu'on mette fin à cette connerie. Qui sait? J'allais peut-être aimer? Enfin, il faudrait que l'instructeur soit vachement convaincant ceci dit. Avant que tu le demandes: Oui je suis certaine… au pire je crève de peur. Mais tu seras là alors ça ne peut que bien aller. ajoutais-je avec un sourire, et c'était un bien lourd contrat à mettre sur ses épaules le pauvre.
Heureusement, ou malheureusement, pour nous il n'y avait pas beaucop de monde alors qu'on nous fit enfiler une tenue orange et qu'on nous installaient des harnais. Je bombardais de question l'employé chargé à la tâche, le pauvre. Ça n'allait pas lâcher, c'était sécuritaire, la combinaison solide. Alors que je tentais d'ordonner à mon coeur de ralentir l'allure. Il devait être habitué à se genre de questions parce qu'il me répondait avec une patience d'ange.
- Ne vous en faites pas mademoiselle, tout va bien se passer. Tout est très sécuritaire et les harnais aussi solide que le béton. Il faudrait enlever vos gants par contre. Simplement avoir un meilleur contrôle sur la corde.
- Oh… euh… je… ouais euh attendez.
Je les enlevai donc et les tendis à l'employé et me tournai vers Lyam et lui fit un sourire crispé en hochant la tête comme quoi ça allait… enfin dans le meilleur des mondes. On avança donc pour se placer sur le treillis de métal et je pris plusieurs inspirations pour tenter de me calmer, une main cramponné à la corde et l'autre - par réflexe - alla saisir celle de Lyam et m'y cramponner avec autant de force.
- Dis-moi que ça va bien aller d'accord? dis-je stressée et remontant un regard vers lui. Non je ne reculerai pas si c'est ta question. Je vais honorer ma parole.
Têtue ou suicidaire hors de question que je me défile et ainsi passer pour la peureuse du groupe. Toujours cramponnée à la corde et à sa main j'écoutai attentivement l'instructeur alors que je le voyais nous faire la démonstration. Manque de bol, j'étais la première à passer. Ah mais… destin de merde. Je lâchai la main de Lyam en lui jetant un dernier coup d'oeil.
- Allez Frida, encore quelques pas. Tenez bien la corde...
- Pas de danger que je la lâche t'inquiètes maugréais-je entre mes dents. *Ne regarde pas en bas. Surtout ne regarde pas en bas! pensais-je. VOILÀ! J'avais les orteils dans le vide! Je l'avais fait sans tomber dans les pommes. Je revins donc à ma place sagement plutôt fière de moi regardant Lyam faire avec un aisance qui me renversait. Pourquoi il ne pouvait pas me transfuser un peu de ce côté casse-cou?
- Tu sais si tu veux me donner un peu de ton courage je dis pas non. chuchotais-je
Encore quelques petits trucs jusqu'à cette finale où on devait rester appuyé de nos pieds dans le vide. Je regardais l'instructeur et… Hé oh! Attends on allait pas commencer par moi là non? Hors de question que je reste pendue dans le vide de longues et interminables minutes! Enfin il y avait un dieu!! Je serais la dernière! Pas la meilleure position mais meilleure que première. Je regardais les autres faire, même si on était pas tous à l'aise je devais être la plus apeurée de la bande. Bon le plus à l'aise visiblement c'était Lyam, j'espérais presque qu'il prenne son temps et…. bah non en fait. Ok, dieu existait pas longtemps finalement. Je triturais ma corde entre mes mains à la fois froides et crispées, mon coeur s'affolait déjà et je ne m'étais même pas retournée, ça promet. J'allais chercher le regard de Lyam en puiser une force quelconque ou un truc s'appelant courage avant de fermer les yeux et prendre une inspiration.
- Vous n'êtes pas obligé de le faire mademoiselle… me dis l'homme une main dans le dos. Aussitôt j'ouvris les yeux et le plantai dans le sien, relevant le menton déterminée. Je vais le faire, ça va aller.
Je me plaçai donc alors que mon cerveau me traita de menteuse parce que ça n'allait pas vraiment en fait. Ok… j'avais les pieds appuyés sur le rebord, les mains tellement serrées que mes jointures étaient blanches.
- Dans quoi je me suis embarquée moi… murmurais-je alors que je poussai sur mes jambes et… ok lâcher la corde pour un putin de high five. Mon corps entier tremblaient alors imaginez bien que mes mains je ne pouvais les contrôler et qu'elle retournèrent immédiatement sur la corde. J'avais le souffle court, le coeur qui me tambourinait dans la poitrine comme un troupeau de chevaux sauvages. Lentement, avec tout le courage du monde, je tournai le regard vers Lyam.
- Si jamais une idée aussi débile me prends je te permet de me remettre sur le nez ce que je viens de faire.
Il me semblait que ça durait une éternité! Donc quand on pu se remettre sur le treillis de métal je ne me le fis pas dire deux fois! Je me remis sur mes pieds mais j'avais vraiment hâte de me débarasser de tout ça. Il me semblait que mes jambes étaient en coton et que j'allais m'effondrer là. Quand on nous enleva le tout j'étais tremblante à un point que l'employé me trouva un coin où m'asseoir. Je cherchais Lyam des yeux le souffle court, les tremblements que je ne pouvais malheureusement pas contrôler.
- Je vais aviser votre petit copain.
Je n'eus même pas le temps de rectifier ses dires qu'il était partit. Bon bah… on prend de l'avance sur ce soir tiens! L'instructeur vint même me voir le temps que Lyam arrive pour me détendre je suppose mais je ne lui parlais pas, même si mon regard était posé sur lui. Ok c'était son boulot, il savait quoi dire mais je ne le connaissais pas en fait. J'étais peut-être un gros bébé mais j'avais envie de voir un visage connu, quelqu'un qui… bah me connaissait un peu quoi. Donc quand je vis Lyam je tentai un sourire et même de me lever mais… mes jambes refusèrent alors je restai bien sagement sur mon siège.
Est-ce que les deux hommes se parlèrent? J'en sais rien. Qu'est-ce qu'il se disaient? Pas la moindre idée! J'étais trop concentrée à ne pas flipper comme une malade. Je triturais le bas de mon manteau quand son regard vint à capter le mien et que je fouillais son regard, silencieuse, allant chercher je ne sais quoi qui me calmerait.
- Ne me laisse plus faire des choses comme ça d'accord? dis-je la voix tremblante, le regard presque suppliant de me tenir tête la prochaine fois. Je replaçai une mèche derrière mon oreille d'une main tremblante qui glissa quand même sur ma joue. Mais je…. Allez… reprends-toi un peu tu ne vas pas gâcher la journée quand même! J'ai tenu parole… dis-je avec un petit rire nerveux. J'ouvris et fermai la bouche à quelques reprise alors que mon corps entier tremblait. C'était pas possible à la fin! Ça ne te déranges pas que… que on reste un peu? Tu sais… le temps que mes jambes retrouvent leur usage?
Accroupit devant moi j'allais me perdre dans l'émeraude de son regard en me mordant la lèvre un peu mal de lui pourrir le début de la matinée. Je me laissai bercer par ses paroles rassurante, son aura de calme. Cet homme était un roc ma foi! Une chance que j'ai mangé léger ce matin… sinon je crois que j'aurais rendu mes tripes dis-je avec un petit rire et balayant l'air de la main de cette blague nulle. J'appuyai ma tête sur le mur en fermant les yeux et poussant un long soupir. N'empêche la vue était magnifique, ça je ne peux pas le nier. dis-je doucement ouvrant les yeux et tournant la tête vers lui avec un sourire. Toi tu as eu l'air de t'éclater par contre. Je suis quand même contente de l'avoir fait avec toi… même si j'ai été dans un état épouvantable.
Je restai encore un petit cinq minutes, juste m'assurer que je n'allais pas m'écrouler en me levant. Quand je fus certaine je remis mes gants et fis savoir à Lyam qu'on pouvait y aller m'accrochant à son bras comme une bouée car là j'en avais clairement besoin et pas parce qu'il y avait de l'alcool en cause. Là je rêvais d'activité tranquille sur le plancher des vaches, solide, stable et loin de me pendre dans le vide. Non ça plus jamais! Plus JA-MAIS!
Malgré la fatigue morale créée par les montagnes russes émotionnelles de la veille, ma nuit n'avait pas été réellement reposante. Non pas que ce soit nouveau ou particulièrement inhabituel mais il faut bien avouer que j'aurais aimé pouvoir dormir un peu mieux, surtout en vue de ce qui nous attendait aujourd'hui. Tant pis, j'allais devoir faire avec , heureux d'avoir le temps de me faufiler dehors avant son réveil pour une première dose de caféine salvatrice. J'avais sûrement un peu trop abusé de cette boisson qui ne me faisait plus grand-chose même s'il était toujours agréable. Bien que cela lui donne une bonne raison de me critiquer dès le matin, critique parfaitement mérité que je pris d'ailleurs avec le sourire.
« Je n'en doute pas une seule seconde. »
M'amusais-je face à son étonnante réaction. Frida était une bien étrange jeune femme... Ce qui, malheureusement, ne la rendait que plus passionnante encore : Paradoxale, spontanée, drôle, un petit grain de folie, que demander de plus ? Si au moins elle était moins attirante physiquement ! Mais même pas, son choix de tenue de nuit ne laissant tout de même que peu de place à l'imagination même si je m'estimais chanceux que ce ne soit pas plus sexy.
«J'espère bien ! » M'exclamais-je, feintant un air de vague menace. Je savais me défendre oui, en général du moins... Pas dit que je sois aussi efficace contre elle. « Si j'avais su... » La taquinais-je ensuite, ayant peu envie de la voir se changer en ogresse tout de même... Surtout en vue de ma potentielle incapacité à me défendre d'elle. Mieux valait rester prudent, vraiment ! « C'est donc ça qui prend tant de place dans tes valises ? »
Demandais-je, un sourcil levé dans un scepticisme exagéré. Il faut dire que ça aurait pu être vrai en vue de la taille de sa valise comparée à la mienne... J'y imaginais bien quelques kilos de paillettes et de pâte à modeler tiens ! Quoi qu'il en soit, nous fûmes bien vite au petit déjeuner, lançant doucement mais sûrement notre programme de la journée. Programme qui commença par un passage dans les magasins afin de lui acheter un manteau digne de ce nom. Ce n'était pas plus mal d'ailleurs car j'eu besoin de quelques minutes au téléphone pour régler un problème de travail, lui laissant tout le loisir de faire son choix bien que la vendeuse ne fut pas à la hauteur.
« J'ai une mémoire d'éléphant, pas de bol ! » Riais-je, la laissant lutter un petit moment pour récupérer son sac avec un sourire fier digne de celui d'un enfant de cinq ans... « Sait-on jamais. » Plaisantais-je ensuite, peu convaincu qu'elle puisse en avoir un jour besoin à Vegas. Mais c'était toujours pratique pour les voyages, il fallait avoir un peu de tout. Surtout qu'il lui allait très bien. « Oui c'était pour le travail. Nous sommes sur une enquête un peu compliquée et mon co-équipier avait besoin de quelques confirmations. Malheureusement, le crime ne prend pas de vacances. » Admis-je avec un petit haussement d'épaules coupable. J'avais quand même de la chance de bosser avec un jeune aussi sérieux que lui, il m'ôtait une belle épine du pied en étant aussi efficace même en mon absence. « Ah mais je n'ai jamais dit le contraire ! » M'exclamais-je après avoir lâché un « Aouch ! » exagéré, ma main se plaquant là où elle avait "frappé". Un grand comédien oui... « Promis juré ! J'aime trop errer dans cette ville pour avoir un réel itinéraire. À chaque fois que je viens, je me balade en me laissant guider par mes envies du moment où par les évènements locaux. » Stricte vérité, je ne faisais d'ailleurs jamais la même chose, jamais vraiment. « Désolé de te décevoir. » Ajoutais-je avec une petite moue désolée. « Mais va pour la tour, au moins ça te donnera une image globale de la ville. »
Affirmais-je avec un sourire, appréciant la vue offerte par la CN Tower tout comme le reste. Un vrai amoureux de la ville, je ne plaisantais pas le moins du monde. Nous prîmes donc la direction de notre premier point touristique, guidés par mes pas assurés dans le dédales des rues qui n'avaient plus de secrets pour moi. Je connaissais Toronto comme le dos de ma main, ayant fait de nombreuses visites guidées au fil des années et ayant sauté sur toutes les occasions de me promener un peu partout, à pied, à vélo ou en voiture.
« J'ai un brevet de secourisme au pire. »
La taquinais-je avec un haussement d'épaules amusé. Je ne comprenais vraiment pas son obstination soudaine pour cette chose qui la terrorisait mais qu'y pouvais-je au juste ? Sans compter que la file d'attente ne lui laissa pas vraiment le temps de changer d'avis et que nous fûmes rapidement harnachés dans nos tenues fluo. Personnellement j'étais comme un gamin une fois là haut. Même si la sensation était moins transcendante qu'un saut en parachute, la hauteur était conséquente et le vent frais qui tapait sur mes joues était revigorant. Je me sentais vivant et parfaitement émerveillé par la vue même si je n'en oubliais pas la pauvre Frida pour autant. Cette dernière était d'ailleurs bien moins joyeuse que moi, écoutant nerveusement les conseils de son coordinateur.
Une fois prêts et renseignés, on nous demanda d'avancer vers le bord ce que je fis sans hésiter, saisissant la main de la jeune femme sans me faire prier. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en la voyant si nerveuse, mais ce n'était pas du sadisme, c'était un sourire tendre et rassurant. Que voulait-elle prouver en étant là ? Quelle mouche avait pu la piquer ? Était-ce une forme de courage ? Je l'ignorais mais c'était amusant et j'étais trop enthousiaste pour réellement réfléchir à tout ça comme il faut. Doucement, je serrais un peu plus sa main, plongeant mon regard dans le sien en espérant la rassurer plus efficacement.
« Tout va bien se passer ne t'en fais pas. » Lançais-je donc avec de rire doucement. « J'en suis convaincu depuis longtemps tu sais. »
Ajoutais-je, toujours taquin. Ce n'est pas comme si elle pouvait reculer de toute façon... Et elle avait été assez claire pour que je ne me pose plus la question. Mais, de toute évidence, c'est elle-même qu'elle tentait de convaincre alors je n'insistais pas, la laissant gérer son stress au possible. Chacun sa façon de faire après tout non ? En tous cas, elle pouvait être fière puisqu'elle fut la première à passer et qu'elle ne tomba pas dans les vapes comme elle l'avait prédit. Je fus le suivant, bien moins hésitant et plus souriant de revivre cette expérience.
« Si je pouvais ! » Affirmais-je avec un grand sourire, réellement désolé de ne pas pouvoir la rassurer davantage. J'avais néanmoins accepter de prendre les devants pour la suite, lui lançant de fréquents regards rassurants au possible. « Ce n'est pas faute d'avoir tenté de t'en dissuader ! Mais au moins j'ai effectivement un bel argument maintenant. »
Me moquais-je gentiment après qu'elle ait eu le courage de faire le "grand saut". Nous fûmes ensuite séparés brièvement le temps de nous défaire de notre équipement. J'étais aux anges, le cœur léger malgré l'inquiétude que je ne pouvais m'empêcher de ressentir pour la pauvre Frida qui s'était tiré une balle dans le pied en acceptant ce challenge bien plus grand qu'elle. Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne pouvais pas réellement la comprendre car je n'avais jamais réellement eu peur dans ma vie. Ni en parachute, ni pendant mes entraînement avec les SAS, ni pendant mon accident de moto... Je devais vraiment avoir un problème cérébral quelque part ! Mais je ne m'en plaignais pas, la vie était déjà bien assez compliquée comme ça !
Rapidement de retour dans ma tenue normale, je cherchais la jeune femme du regard, finalement guidé vers elle par un des employés assez inquiet de son état. J'accélérais le pas pour la retrouver, pâle et visiblement mal en point. Je m'en voulais soudain de ne pas avoir insister davantage pour la dissuader de venir... Peut-être aurais-je dû être plus stricte ? Pas évident, nous ne nous connaissions pas si bien que ça et elle semblait vraiment motivée malgré tout ! Je m'accroupi à côté de son siège, cherchant son regard avec un air sérieux malgré un léger sourire désolé.
« Je vais acheter la photo souvenir histoire de te la coller sous le nez la prochaine fois. Je pense que ce sera plus efficace que des paroles. » Souriais-je, espérant que l'humour ne la détende un peu. « Et j'en suis très fier même si rien ne t'y obligeait. Tu ne me dois rien Frida tu sais ? » Répétais-je pour la soixantième fois au moins. « Pas de soucis, prends ton temps. Tu veux que j'aille te prendre un truc à boire ? Peut-être un peu de coca pour te revigorer ? » Proposais-je, ne sachant pas quoi faire de plus pour l'aider. « Tu as très bien géré. » Enchéris-je, toujours avec un sourire rassurant et un regard franc. J'étais fier d'elle malgré mon scepticisme. « Heureux que tu aies quand même pu en profiter un peu. » Affirmais-je, réellement soulagé qu'elle ait eu le courage d'admirer un peu le paysage malgré tout. Ça n'avait pas dû être évident. « Moi j'ai quatre ans d'âge mental alors ce genre de truc m'éclatera toujours. » Riais-je gentiment en secouant la tête. « Mais évite de te faire autant de mal la prochaine fois, il ne m'en faut pas autant pour profiter de ce séjour je t'assure. »
Là aussi, je me répétais un peu mais j'étais sincère. Je voulais qu'elle comprenne que je me sentais chez moi ici, pleinement heureux même en ne faisant rien. Ce qui importait était son bonheur, son ressenti. Le reste n'avait pas d'importance à un point que j'aurais dû tiquer d'ailleurs... Mais je préférais ne pas pousser la réflexion plus loin, c'était plus sûr.
J'étais heureuse de partager ma journée avec lui, peut-être pour ça que je le taquinais dès mon réveil? Probablement. Mes soeurs seraient sur les fesses de me voir aussi de bonne humeur au saut du lit, elles qui c'était frotter au petit hérisson que j'étais le matin. Il avait un pouvoir c'est certain, mais je ne voulais pas me poser la question, car j'avais un peu peur de l'observation finale. Non valait mieux pas. D'ailleurs qu'il sache se "défendre" contre les pestes me fit sourire de manière espiègle. Mais encore là mon espièglerie finissait toujours par fondre comme neige au soleil devant lui, c'était à la fois adorable, mélangeant et troublant. Qu'est-ce qu'il avait de plus que les autres pour me rendre aussi instable aussitôt qu'il était près de moi?
-Ça, de la gouache, des pinceaux des crayons couleurs. Tout pour que tu t'éclate comme un fou. Tu n'as pas envie de faire de bon cookies de pate à modeler? dis-je toujours taquine en allant me changer.
Donc une journée qui démarra du bon pied en somme! Un bon déjeuner, un bon café et faire du shopping pour un manteau. Qui aurait dit que je trouverais un Duffle coat ici? Pas moi en tout cas! Bon en même temps je pensais pas en avoir besoin un jour non plus. On en a pas besoin quand on vient du pays du soleil. Quand il m'affirma avoir une bonne mémoire je claquai des doigts en glissant un "Pas de chance" entre mes lèvres. Mais je l'adorais déjà, blanc comme la neige, doux comme du velour et surtout: chaud! Il le fallait pour ne pas que je grelotte comme une enfant. Bon je doutes qu'un jour j'en ai réellement besoin à Vegas mais qui sait? Un jour j'irais peut-être visiter ailleurs et j'en aurais besoin? Donc quand il me confirma que c'était un appel du boulot je hochai lentement de la tête espérant que son téléphone ne sonnerait pas trop souvent… même si je me doutais qu'il y soit obligé. En effet le crime ne prends pas de vacances mais… Vegas peut dormir tranquille pendant que Robin veille et que Batman se balade. ajoutais-je avec un grand sourire. Non mais sérieusement Batman? Pourquoi pas les Avengers tiens! Mais est-ce qu'il étaient de la même ligue d'ailleurs? J'y connaissais pas grand chose en fait. Bah c'était tous des super-héros non? Alors la ligue des super-héros voilà! Plus simple! Donc après ma petite claque, et son Aouch vraiment exagéré, je roulai des yeux en souriant. Divertissante et distrayante… s'il ne l'avait pas déjà aperçut alors il était aveugle ma foi! Mais ce qui me surprenait un peu, de manière agréable ceci dit, c'était qu'il se laissait guider par ses envies, comme ça simplement. Je fis un petit rire en le voyant faire sa petite moue désolée. Dieu qu'il était adorable! Il fallait vraiment que je lui trouve un truc bien moche! Oh je suis déçue mais je devrait m'en remettre. J'ai la journée complète pour oublier ce vilain détail. En fait il ne me fallaut pas la journée mais quelques minutes alors que nous étions perché dans la tour avec la ville sous nos pieds. Vous savez ce qui est paradoxal? L'étendue urbaine offrant une vue splendide et la vue de la ville sous l'épaisse couche de verre qui me filait un vertige. Mais ce n'était rien à comparer de mon idée stupide.
Ah! Bien au moins je pourrais ressuciter alors! Je suivis donc la file, bon ça allait jusqu'à ce que l'employé à la patience d'ange réponde à mes milles questions le tout en vérifiant que tout soit sécuritaire. Bon en même temps je ne pouvais plus reculer, j'étais harnaché… enfin si je le pouvais mais hors de question que je perde la face quand même! Même cramponée à ma corde et à la main de Lyam je me demandais ce que je foutais là, pourquoi j'avais insisté aussi? Pourquoi je ne l'ai pas envoyer tout seul,ou pas du tout tiens! MAIS NON!! Connerie! Mon regard dans le sien qui le fouillai alors qu'il m'assura que ça irait. Pourquoi je ne le croirais pas? Il le savait, je pouvais lui faire confiance. Sa main se resserra sur la mienne ralentissant un peu mon pauvre coeur emballé. Puis ok il était convaincu que j'allais honorer ma parole mais de mon côté je maudissais presque mes parents de nous avoir inculqué cette valeur. Si je voulais mourir je réussi néanmoins à appliquer ce que l'instructeur - beaucoup trop heureux si vous voulez mon avis - nous disait. D'ailleurs si le courage se transfusait j'en prendrais bien une petite partie tiens. Bon bien j'aurais essayer alors Oui oui j'arrivais à faire de l'humour pourri même à 2000 mètre au-dessus du sol. Quand je vous dit qu'il y a un truc avec cet homme! Même pendue, les mains cramponnées à ma cordes les jointures blanches. Ouais je sais mais… c'est ça Enfin débarrassé de mon habit orange, un peu trop grand, l'adrénaline chuta drastiquement inquiétant le pauvre employé qui me fit asseoir à l'écart le temps d'aller chercher Lyam. L'instructeur en profita pour venir me parler, me rassurer sans doute mais je me murais dans le mutisme en torturant le bas de mon manteau. J'aurais pu lui dire que ça allait, que Lyam arriverait mais je sentais que si j'ouvris la bouche j'allais m'effondrer comme un château de sable.
Bonne idée… ça m'apprendras tiens. faisant un sourire crispé mais plutôt contente de voir que je ne m'écroulais pas comme je le pensais. Cependant quand il affirma être fier que je l'ai fait je redressais lentement la tête mes iris fouillant les siennes un long moment. Il était fier de moi? Mais j'étais une totale loque! Oh… euh… je sais mais… tu sais. Parole donné, je ne pouvais ne pas le faire non? OUI! Je pouvais ne pas le faire et même ne pas le dire! Quand il me proposa d'aller chercher un truc à boire je lui fis un sourire gentil en secouant la tête lentement. Tu es gentil mais non je ne pourrais rien avaler pour le moment. Je m'appuyai donc la tête au mur en fermant les yeux pour reprendre le contrôle de mon corps alors que déjà mes mains avaient arrêter de tripoter le bas de mon manteau. vous savez ce qui est frustrant? C'est que même accroupi il était presque de ma grandeur alors que j'étais assise. J'avais vraiment l'air d'une liliputienne à ses côtés. Enfin je hochai la tête lentement en soupirant. Profiter est un grand mot, mais oui c'était magnifique. Mais en tournant le regard vers lui je pouvais encore déceler le bonheur qu'il avait eut à faire ça. Son sourire n'avait pas quitté son visage, il avait affiché une telle aisance que ça le rendait encore plus sexy… je ne survivrais jamais à ce week-end je le sens. Je laissai échapper un rire entre mes lèvres et secouai la tête lentement. Pire que mes petits élèves. Ça doit être pour ça qu'il redemande encore la venue de monsieur la police. Ils doivent sentir que tu es leur égal. ajoutais-je mon sourire s'agrandissant un peu plus, les yeux pétillant à nouveau et en prime j'avais repris des couleurs alors ça allait plutôt bien. Cependant ce qu'il ajouta ensuite me fit perdre mon sourire alors que je me redressai sur ma chaise replaçant ma mèche derrière mon oreille alors que j'avais baissé le regard comme une gamine pris en faute. C'est aussi ton voyage tu sais... ajoutais-je d'une petite voix en lui jetant un regard en coin. Puis… je… Je ne voulais pas que tu me trouve ennuyante non plus. terminais-je en relevant la tête et lui faire un petit sourire coupable. Pourquoi soudainement ça avait de l'importance qu'il ne me trouve pas ennuyante? Après tout, c'est quand même lui qui avait fouillé pour trouver des activités intéressante pour me faire découvrir la ville. Qu'est-ce que je cherchais à lui prouver en faisant ça? En fait que si je m'arrêtais deux secondes je saurais la réponse mais je ne voulais pas qu'elle m'arrive à la tête. Il ne fallait pas que je me pose la question.
Donc après que je réussi à reprendre l'usage de mes jambes, que je sois dans un meilleur état, on quitta la tour pour faire des activités plus tranquilles et tout aussi enrichissantes. Le musée des beaux-arts me ravissait comme jamais! J'étais émerveillée devant un tableau, émue devant un autre. Ravi en regardant une sculpture, un collage. Je prenais du temps pour profiter de cette explosion d'art devant moi trop ravie d'être ici. Je donnais mon avis, demandais celui de Lyam. C'était magnifique et je me remplissais la tête de souvenirs. De même j'achetai un livre pour faire un cours sur l'art à mes étudiants. De même que l'aquarium je me sentais comme une gamine de 4 ans. OH!! Et le tunnel où on pouvais voir les espèces marines passé au-dessus de nos têtes, les poissons aux mille couleurs. C'est là que je dis à Lyam qu'un jour j'aimerais aller faire de la plongée en apnée d'abord peut-être sous-marine ensuite. Que j'aimerais nager avec les dauphins car de toutes c'était mes créatures marines préférées. J'étais bien dans cet environnement aquatique. C'était mon élément, mon endroit, mon "X". J'ai dû être une sirène dans mon ancienne vie tiens! Encore là, à la boutique souvenir je me pris un petit bibelot à moi et un livre sur la vie marine qui sera utile pour mes cours. Hé oui… moi aussi j'étais passionnée par mon boulot et c'était presque surprenant que j'ai réussi à me retenir jusqu'à aujourd'hui. Je parlais avec passion de mes petits bouts avec une tendreté presque maternelle. M'arrêtant me rendant compte que je devais lui casser les oreilles et m'excusant de l'ennuyer avec mes trucs d'école. Mais en vrai Lyam était un partenaire de voyage tellement agréable! Parfois taquin, parfois une vanne pour me faire rire, auquelle je répliquais d'ailleurs, et encore une fois on flirtait avec cette ligne floue de drague. Pas moyen de s'en sauver on dirait. Pas que ça me déplaisiait et c'était ça le pire ça me plaisait beaucoup même et c'est ça qui était bien dérangeant en fait. J'avais beau me marteler le cerveau à dire que c'était un ami… il refusait d'entrer dans cette case.
Arrivé à l'hôtel, car nous devions aussi nous préparer pour le mariage de son ex-femme, je déposai mes achats sur le lit en poussant un long soupir. Il allait falloir que je trouve de la place pour ça dans ma valise, c'était pas gagné tiens. Mais pas le temps de penser à ça pour le moment, il fallait que je sois à la hauteur de mon cavalier donc je pris ma housse, mes escarpins et tout mon attirail pour me refaire une beauté. Je me dévêtis mettant des sous-vêtements en dentelle beige qui ne se verrait pas sous la robe. Je me fis un chignon bas et me maquillait en mettant du rouge sur mes lèvres, une ombre à paupière pour en faire ressortir la couleur, mascara et liner, un peu de parfum floral et qui sentait le soleil et enfilai ma robe. Un regard dans la glace alors que mes mains glissaient sur le tissu fin et vaporeux et que je pris une grande inspiration. J'espérais que ce soir cette robe me porte plus chance que la dernière fois. Ressaisis-toi bon sens! Ce n'est qu'une robe! me dis-je alors que j'enfilai les escarpins argentés attachant la sangle autour de ma cheville, remplir mon sac de soirée de mes petits trucs de maquillage pour le refaire si besoin était. Je mis une main sur la poignée et me souflai doucement entre mes lèvres. Est-ce que c'était trop? Pas assez? Et s'il me trouvais moche? Hé! Oh! Attends bichette! Tu sais que tu n'es pas moche arrête ça tout de suite. Je tournai lentement la poignée pour enfin sortir de salle de bain.
- Alors? J'espère que ce n'est pas… m'interrompis-je en le voyant. Mes lèvres s'entrouvrirent doucement. Oh mon dieu! Il était renversant de beauté! Je crois que mon coeur avait arrêté de battre plusieurs minutes ainsi que me respiration se stoppa. À côté j'avais l'air d'une petite fille qui jouait à la dame. Je le détaillais des pieds à la tête allant me perdre dans ses orbes émeraudes. Dites-moi où avez-vous mis mon cavalier? Il me semblait que j'avais laisser un certain Lyam ici. dis-je légèrement taquine. Il était à couper le souffle et c'était horrible de se sentir à deux doigts de défaillir en le regardant. Attends… je déposai mon sac sur le bureau et m'avançai vers lui en me glissant derrière lui pour replacer son veston et épousseter ses épaules.
- Ma mère faisait ça à chaque fois que mon père s'habillait pour une soirée. j'eus une effluve de son parfum qui me fit fermer les yeux une seconde et fit rater un battement à mon coeur. Je l'avais senti a une seul place avant… le parfum d'Adrian. Allons je ne pouvais pas penser à lui ce soir, c'était trop important. Je fit le tour de Lyam toujours affairée à ma tâche. Elles nous disait que l'homme de la maison devant toujours être bien mis… je replaçai son collet de chemise tentant d'ignorer la chaleur de sa peau qui frôlait mes doigts. Que c'était lui qui représentait notre famille et il devait être à la hauteur. C'est un peu vieux jeu je sais mais c'est comme ça qu'elle a été élevée alors elle a tentée de faire de nous des dames. je resserrai un peu le noeud de cravate et la replaçai droite. Maman avait plus d'éducation que papa, mais ça ne les a jamais arrêter. Voilà! Tu es… dis-je en relevant le regard vers lui me rendant compte que… mes escarpins me faisait gagner quelques centimètres et que j'étais dangereusement proche de lui, encore mes mains sur son torse. Décidement destin de merde! Non là c'est moi qui c'était approchée… éducation de merde alors! Parfait. terminais-je en chucotant. Ok il fallait que je recule sinon on irait jamais à ce mariage et je me serais fait toute jolie pour rien finalement. Mon coeur avait des ratés et des battements étaient plus qu'irréguliers. Lentement je repris contrôle de mon corps et me reculai pour aller prendre mon manteau. Il ne faudrait pas arriver en retard non plus..
Je le laissai appeler le taxi tandis que je m'assurai qu'il ne me manquait rien. Et on quitta la chambre pour regagner le hall alors que je tentais d'ignorer les regards sur nous. Ouais… on étaient plus habillés qu'à notre arrivé ça je l'accorde. Mais être le centre d'attention j'avais toujours eu du mal. Enfin… pas quand je le savais d'avance, ouais sinon quel prof je serais sinon? Donc quand le taxi arriva je me glissai sur la banquette et laissai Lyam dire l'adresse alors qu'il se mit en route. Je jetai un regard à l'extérieur un petit moment avant de me tourner vers mon cavalier de la soirée. Il semblait tellement perdu, loin dans sa tête. Je me penchai un peu allant chercher son regard avec un petit sourire. Hé, ça va bien aller je t'assure. reprenant ses mots de ce matin. Sauf que là je n'étais pas celle qui en avait besoin. J'ose à peine imaginer ce que ça doit lui faire de voir son ex-femme se marier avec un autre alors qu'il avait passé autant d'années avec elle. Est-ce qu'il se voyait maudit? Que personne ne le méritait? Même qu'il ne soit pas bon à garder une femme? Est-ce qu'il avait eu d'autres femmes après elle? Ah ça étrangement je ne voulais pas le savoir. Je me rapprochai un peu, enfin comme on peut se rapprocher dans un taxi et avec tout mon courage je glissai ma main sous la sienne avec un petit sourire.
- Je me suis accroché à ta main ce matin et ça m'a fait du bien de savoir que tu étais là, malgré l'idée stupide que j'ai eue. Alors cramponne-toi à la mienne pour ce soir si ça peut te faire du bien. dis-je avec le peu d'assurance que je pouvais avoir en ce moment alors qu'il était beau comme un dieu, que la chaleur de sa grande paume me brûlait et que son regard se planta dans le mien. Je lui fis un sourire rassurant essayant de contrôler la vague de chaleur qui formait une boule dans mon ventre et devait déjà colorer mes joues. Tu n'as pas à toujours être l'homme fort et inébranlable tu sais, même si on se connais pas beaucoup… tu n'as pas à faire semblant avec moi. Je parlais d'une voix douce comme si je voulais amadouer la petite bête sauvage au fond de son coeur. Je serais là pour te rattraper si jamais. Disons que… ce sera ton Edgewalk à toi. ajoutais-je avec un grand sourire. Tu as de la chance, c'est pas tout les grands gamins de 4 ans que je rassure comme ça. terminais-je en gloussant les yeux plissé de malice serrant ma main doucement. Ce soir je devrais être près de lui pour le rattraper si jamais la situation lui échappait. Je devais être à la hauteur d'une petite amie, même si c'était fictif. Il ne méritait pas de se taper la honte, pas avec son ex dans les parages.
« Excellente idée ! Bon ben, je vais rester là m'amuser alors ! »
M'amusais-je alors qu'elle mentait sur le contenu de sa valise. Quoi que je préfèrerai sûrement faire ça plutôt que de me rendre au mariage maintenant que ça devait être à son bras entouré d'un mensonge bien trop grand pour moi... Un mensonge qui ne pouvait que passer car bien trop proche de la vérité, une vérité que je refusais de reconnaître car déjà trop conscient du danger... Bref, était-il trop tard pour se raviser et pour rester à l'hôtel à faire de la pâte à modeler ? Sûrement oui, tant pis pour moi.
« Bien sûr oui, c'est juste que Batman a du mal à lâcher prise. »
Affirmais-je alors que notre journée commençait doucement. Nous sortions effectivement déjà de notre première étape, Frida à présent mieux préparée au froid Canadien. J'étais soulagé par ce détail, tout comme par le fait qu'elle en m'en veille pas trop d'avoir été absent pendant son choix, occupé par un appel important de mon collègue. Je ne comptais pas en prendre d'autres même si je savais être incapable de l'envoyer sur messagerie sans me sentir atrocement inquiet. Ce n'était pas par manque de confiance, c'était réellement un problème plus profond de ne pas arriver à juste se balader.
« Ouf ! »
Souriais-je, faisant mine d'essuyer la sueur de mon front avec amusement. Je ne mentais pas en affirmant me foutre éperdument du programme et j'espérais qu'elle finirait par me croire. Je voulais juste suivre ses envies et lui faire plaisir, déjà trop heureux de pouvoir passer du temps dans ses rues qui m'avaient tant manquées. Toronto était réellement une ville merveilleuse, à la fois calme et électrique, grande et traditionnelle. Un mélange incroyable qui avait toujours le même effet sur mon âme, effet que je n'avais pas retrouvé à Vegas ou même dans mon Irlande natale. Qui sait, j'étais peut-être un Canadien dans l'âme ?
« Je ne suis pas sûr de pouvoir te ressusciter mais je ferai de mon mieux. »
Promis-je alors que nous entrions dans la file. J'avais un brevet de secourisme, pas des pouvoirs magiques ! Mais je n'étais pas trop inquiet, au pire elle ferait un petit malaise ce que je savais parfaitement gérer. J'espérais que nous n'en arrivions pas là remarque... Seulement elle semblait réellement inquiète bien que j'ai tout fait pour la dissuader en vain. Il ne me restait plus qu'à prier ! Je me demandais vraiment pourquoi elle s'était entêtée à ce point pour cette bêtise... Inutile de se poser trop de question, elle n'y répondra pas de toute façon, trop emportée par ce plan foireux et trop têtue aussi. Alors bon, autant en profiter non ? Surtout que j'aimais réellement cette attraction et les sensations apportées même si ce n'était rien par rapport à ce que j'avais déjà vécu.
Une fois harnaché et au sommet de la tour, je faisais de mon mieux pour l'aider à honorer cette promesse qu'elle s'était faite à elle-même, espérant lui transmettre un peu de courage ou au moins de confiance. Bien que visiblement terrifiée, elle arrivait à faire un peu d'humour, obéissant courageusement aux instructions du guide qui avait sans doute vu bien pire et qui prenait son attitude à la légère. Il fut néanmoins bien plus inquiet quand nous fûmes revenus dans la tour puisque Frida fut victime d'une chute de tension assez violente qui le poussa à venir me chercher en catastrophe. À peine rhabillé, je m'étais précipité vers elle, m'accroupissant à ses côtés pour tenter de la rassurer.
« Pourquoi ai-je l'impression que ça ne suffira pas ? » La taquinais-je, espérant que l'humour aide un peu. « C'était avant tout une promesse que tu t'étais faite à toi-même... » Notais-je, n'ayant jamais considéré qu'elle me soit destinée. Après tout, je n'aurais pas souhaité qu'elle se rende malade pour si peu, vraiment... « Alors j'imagine que tu as encore plus de mérite de l'avoir tenue. » Dépasser ses propres limites, s'imposer des défis et les tenir, ce n'était pas rien quand même. « Je vais quand même t'en prendre une bouteille pour tout à l'heure. Un peu de sucre te fera le plus grand bien. » Lançais-je avant de m'exécuter, heureux qu'elle semble déjà reprendre un peu ses couleurs. Je revenais avec une bouteille et un sucre, reprenant ma place. « Certes, mais je n'en reste pas moins soulagé. » Admis-je, toujours aussi sincère après lui avoir tendu le sucre, gardant la bouteille pour plus tard. « Sûrement oui, on sait se repérer. »
Riais-je, imaginant ses élèves redemander ma venue. Je n'étais pourtant pas particulièrement à l'aise avec les enfants même si j'avais le même âge mental ou presque... Drôle de petites créatures qui me rappelaient péniblement mon incapacité à devenir père. C'est peut-être pour ça d'ailleurs que je me sentais si étrange en leur présence ? Incapable de savoir comment faire, maladroit et inquiet... Pas les meilleurs sentiments du monde même si j'arrivais à passer outre lors de mes interventions, encouragé par les enseignants et par mon équipe. Un petit pas pour l'homme...
« Arrête tes bêtises ! » Lançais-je, faussement abrupte, tentant un regard un peu exigeant qui était loin de l'être. « Et tu ne me paraîtra pas ennuyante allons ! » Ajoutais-je, toujours sincère et faussement fâché. « Je connais la ville par cœur, j'ai tout fait, tout vu et tout aimé, je me fiche du programme tant qu'il te rend heureuse. Tu as accepté de venir malgré tout alors c'est TON voyage, je suis à TON service afin qu'il TE rende heureuse. Cesse de te soucier de moi ou je vais m'enfermer à l'hôtel avec la pâte à modeler ! »
Menaçais-je même si mon sourire me rendait peu crédible. Heureusement, cela suffit à la convaincre un peu et, après quelques minutes de plus, nous étions en bas de la tour, prêts à enchaîner sur d'autres visites. Docilement et joyeusement, je nous guidais donc jusqu'au musée dont je profitais comme elle, heureux de la voir si transportée. Puis vint le tour de l'aquarium qui nous ravis également tous les deux. Tout en découvrant la ville, nous parlions de nos passions, de nos vies. Dialogues légers et agréables sans trop de gênes cette fois. Contrairement à elle, je n'achetais rien, ne pouvant néanmoins que lui reprocher gentiment d'en faire trop pour ses petites têtes blondes à qui elle avait offert indirectement plusieurs ouvrages. J'admirais son implication d'ailleurs, moins néfaste que la mienne mais tout aussi présente.
Quoi qu'il en soit nous fûmes finalement de retour à l'hôtel, fatigués par notre journée mais satisfaits. Emily avait tenu à une cérémonie tardive, enchaînée directement sur la soirée. Pour notre mariage, nous avions fait plus : église le matin, cérémonie civile l'après midi et fête le soir. Le tout en petit comité remarque, long mais chaleureux et discret. Visiblement ils avaient fait plus court mais plus pailleté et j'étais heureux pour elle. Emily était une femme simple mais je sais qu'elle avait toujours rêvé d'un mariage de princesse que je n'avais pas pu lui offrir à l'époque. Nous étions jeunes, plus insouciants aussi, nous avions la vie devant nous... J'avais d'ailleurs envisagé de la redemander en mariage pour refaire une cérémonie digne de ce nom mais le divorce m'avait coupé l'herbe sous le pied de façon assez abrupte.
« Pas ? »
Demandais-je alors que sa sortie de la salle de bain me tirait de ma rêverie douloureuse. Je venais de terminer de nouer ma cravate, secouant doucement la tête avant d'enfin tourner les yeux vers elle, mon souffle se coupant. Une fois encore, elle était magnifique, un peu trop par rapport à moi mais j'y étais préparé cette fois ! Enfin, si on peut réellement être prêt à autant de beauté. Et voilà que nous nous fixions comme deux idiots dans un étrange silence... Heureusement, elle brisa la glace avec une plaisanterie qui ne put que me faire rire doucement, mon regard la quittant pour observer le sol alors que je sentais mes joues se mettre à brûler un peu.
« Il a eu peur de ne pas être à la hauteur alors il m'a laissé sa place. » Avouais-je en relevant les yeux vers elle. « Mais je ne suis pas sûr que ce soit sa meilleure idée ! » Ajoutais-je, me sentant encore bien ridicule à côté d'elle. Et les brefs contacts qu'elle créa par la suite ne m'aidèrent pas, me faisant frissonner d'une étrange manière... « Je ne trouve pas ça vieux jeu. » Affirmais-je, sentant mon cœur s'emballer comme s'il voulait sauter dans ses mains qu'elle avait laissé sur mon torse. Nous étions dangereusement proche, comme après notre balade à cheval, mauvais plan. « Et ta mère peut être fière de la dame que tu es devenue. » Ajoutais-je avant de faire un pas en arrière, le regard fuyant. Quel naze... Moi qui était pourtant si à l'aise avec les femmes en général, moi qui en aurait profité ! « Quant au parfait, je fais de mon mieux mais tu as mis la barre très haute. »
Souriais-je alors qu'elle reculait à son tour, remettant une distance plus raisonnable entre nous. J'en profitais pour appeler le taxi en guise de réponse à sa remarque. Elle avait raison, mieux valait ne pas être en retard, c'était déjà bien assez étrange comme ça ! Par chance, nous étions dans les temps et le taxi fut rapidement là. Sans compter que l'hôtel n'était pas trop loin de la salle donc nous étions tranquilles. Un tranquille assez relatif remarque puisque je me sentis étrange une fois dans la voiture. J'allais au mariage de mon ex femme... Mon divorce n'avait jamais été aussi concret finalement... Et y aller avec Frida ? En fait c'était ça le plus étrange, cet étrange dégoût à l'idée que ce ne soit qu'un mensonge, cette culpabilité... Sa voix me fit revenir sur terre alors que mon regard regagnait le sien.
« Oui. » Répondis-je simplement, mon sourire et ma voix sonnant étrangement faux. Si elle savait que lui tenir la main ne pouvait qu'empirer les choses ! Mais je devais jouer la comédie, aussi bien pour notre mensonge que pour tenter de feinter mon âme. « C'est gentil. » Murmurais-je presque, attrapant donc sa main dans l'espoir de prétendre que tout allait bien et que ça ne me faisait pas le moindre effet. Faux bien sûr, ma paume brûlait... Quel merdier ! « Je sais oui... Mais disons que j'essaie surtout de faire semblant avec moi-même à l'heure actuelle. » Admis-je à moitié. Ce n'était pas le mariage le problème, pas vraiment du moins... Comme j'aurais préféré ! Ça aurait été tellement plus logique ! « Mouais... Je préfère l'Edgewalk quand même ! » Plaisantais-je, tentant d'alléger l'atmosphère en suivant sa piste. « J'espère, je serai jaloux ! » Enchaînais-je sur le même ton alors que le taxi nous arrêtait déjà au lieu dit.
« Lyam ! »
Lança Emily pas encore dans sa robe blanche. Le lieu était magique et très bien décoré. D'ici une petite heure, le meilleur ami de son nouveau mari allait prononcer la cérémonie sur l'estrade fleurie au fond de la pièce. Drôle de mariage mais elle était ravissante et clairement heureuse. Les tables de repas étaient déjà installées de part et d'autre de la pièce, laissant un grand espace libre au milieu, future piste de danse quand nous aurions récupéré nos chaises. Du tout en un, efficace, carré mais très beau, de l'Emily tout craché. La jeune mariée se jeta joyeusement dans mes bras, éteinte que je lui rendis non sans un étrange picotement au fond du cœur.
« Tu es ravissante. » Souriais-je en la relâchant. « Et tu n'as encore rien vu ! »
Lança-t-elle avec malice avant de retourner son attention vers Frida qu'elle prit également dans ses bras dans un élan d'enthousiasme. Elle qui était si froide parfois ? Serait-elle déjà alcoolisée ? Non, elle était juste sincèrement heureuse de nous voir, transportée par ce jour si important pour eux.
« Tu dois être Frida ? » Demanda-t-elle, sans lui laisser le temps d'en placer une. « Heureuse de faire ta connaissance ! Je vous laisse vous installer, je suis attendue ! »
Enchaîna-t-elle avant de disparaître comme une tornade, nous laissant comme deux ronds de flancs à quelques pas des chaises installées côte à côte en face de l'estrade. Après un bref silence, je reposais mon regard vers Frida, lui lançant un autre sourire plein d'excuses et un léger haussement d'épaules presque amusé. Mieux valait en rire non ?
« Quand j'ai dis qu'elle pouvait être un peu froide je n'avais pas pris en considération l'effet mariage... Désolé pour cette publicité mensongère. On va s'assoir ? »
Proposais-je, espérant pouvoir gagner une chaise avant de tomber sur un de nos anciens amis. Par chance, nous étions visiblement dans les premiers et, pour l'instant, je ne reconnaissais pas d'autres visages. Pourvu que ça dure, je n'étais pas pressé de devoir raconter ma vie depuis le divorce... Les seuls à qui je voulais en parler savaient déjà tout disons, ces autres amis n'étant pas réellement mes amis ou plus vraiment. Bref, drôle de situation que le fait de devoir mentir concernant Frida ne rendait pas plus aisée. Vraiment, quel merdier !
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